Sde Teiman : Prolongation de la détention provisoire de 5 réservistes soupçonnés de sévices
Le tribunal militaire avait initialement arrêté 10 soldats suspectés d'avoir abusé sexuellement d'un détenu palestinien soupçonné de terrorisme
La détention de cinq réservistes soupçonnés de sodomie aggravée (un chef d’accusation équivalent au viol) sur un détenu palestinien au centre de détention de Sde Teiman, d’atteinte à l’intégrité physique dans des circonstances aggravées, d’abus dans des circonstances aggravées et de conduite indigne d’un soldat, a été prolongée dimanche à la suite d’une audience devant un tribunal militaire.
Ils resteront détenus jusqu’à mercredi, « afin de procéder à d’autres actes d’enquête », a indiqué l’armée israélienne.
Trois autres suspects ont été détenus quelques heures de plus « pour mener à bien les actes d’enquête nécessaires », après quoi le ministère public a décidé de lever leur détention provisoire. Pour autant, la police militaire continue d’enquêter sur ces trois soldats.
Au total, dix soldats ont été placés en détention dans cette affaire, bien que les procureurs n’aient pas demandé le maintien en détention de deux d’entre eux, suite à de nouvelles preuves.
Des centaines de personnes ont manifesté samedi en Cisjordanie pour protester contre le traitement réservé aux Palestiniens détenus dans les prisons israéliennes.
Des proches ont brandi des photos de prisonniers et des drapeaux palestiniens lors de marches dans les villes de Ramallah et Naplouse, a constaté l’AFP. « Même si le monde entier se soumet, nous ne reconnaîtrons pas Israël », ont scandé des manifestants à Ramallah.
« Cela fait dix mois que nous ne savons rien de nos fils », a déclaré à l’AFP Latifa Abu Hamid, mère de quatre prisonniers, tous condamnés à la perpétuité. « Nous voulons prendre de leurs nouvelles et les voir. Nous voulons connaître leur situation », a-t-elle ajouté lors de la manifestation à Ramallah.
Selon le Club des prisonniers palestiniens, une ONG de défense des détenus, environ 9 700 Palestiniens sont actuellement incarcérés dans les prisons israéliennes, des centaines d’entre eux étant en détention administrative, c’est-à-dire sans qu’aucune charge ne soit retenue contre eux.
Depuis le début de la guerre dans la bande de Gaza le 7 octobre entre Israël et le Hamas, des milliers de Palestiniens ont été arrêtés à Gaza, en Cisjordanie et en Israël, a indiqué cette semaine le Haut-Commissaire aux droits de l’homme des Nations unies (HCDH).
A LIRE : Le docteur qui a dénoncé les sévices infligés à un détenu se confie