Selon le Forum des familles, plusieurs otages ont perdu la moitié de leur poids à Gaza
À l'approche de l'hiver, l'équipe médicale alerte sur les dangers mortels pour les otages; un général de Tsahal dit que les victoires militaires ont créé des conditions pour un accord
L’équipe médicale du Forum des otages et des familles disparues a publié mercredi un rapport alarmant sur l’état de santé des otages encore détenus dans la bande de Gaza, ainsi que sur l’impact psychologique de leur détention sur leurs proches en Israël.
Selon leurs estimations, certains otages auraient perdu près de la moitié de leur poids corporel en raison d’une alimentation insuffisante, compromettant ainsi leurs chances de survie cet hiver.
Cette perte de poids, associée à une fonte musculaire, expose les otages à des risques d’engelures, d’infections et d’hypothermie, d’après l’équipe médicale. En l’absence de vitamines essentielles, ils risquent aussi des complications cardiaques potentiellement fatales.
Outre les traumatismes physiques, les otages subissent de graves troubles psychologiques dus à leurs conditions de détention, notamment le syndrome de stress post-traumatique (TSPT), la dépression et l’anxiété. Certains pourraient même développer des idées suicidaires, selon le rapport.
Faute de pouvoir bénéficier de visites de la Croix-Rouge et d’assistance médicale adéquate, la vie des otages reste en grand danger, a encore souligné l’équipe.
Leurs proches souffrent quant à eux de « perte ambiguë », une situation où l’incertitude quant au sort d’êtres proches empêche de tourner la page ou de trouver une explication à leur absence, provoquant anxiété chronique, dépression et troubles du sommeil.
97 des 251 otages enlevés par le Hamas le 7 octobre dernier seraient encore retenus à Gaza, y compris les dépouilles d’au moins 34 d’entre eux dont la mort a été confirmée par Tsahal.
Le Hamas a libéré 105 civils au cours d’une trêve d’une semaine fin novembre, et quatre otages ont été libérées auparavant. Huit otages ont été secourus par les troupes vivantes, et les corps de 37 otages ont également été retrouvés, dont trois ont été tués par erreur par l’armée alors qu’ils tentaient d’échapper à leurs ravisseurs.
Le Hamas détient également deux civils israéliens entrés dans la bande en 2014 et 2015, ainsi que les corps de deux soldats de Tsahal tués en 2014.
L’envoyé de Tsahal chargé de la question des otages a averti que « les conditions se détériorent »
Faisant écho aux avertissements du forum, cet envoyé a averti les ministres du cabinet que le temps était compté pour les captifs, a rapporté mercredi la Treizième chaîne.
Dans le reportage, le général de division Nitzan Alon a déclaré qu’il ne pouvait accepter de « stagner » sur cette question. Il a ajouté que le Hamas a « subi de lourds revers » à Gaza, et que « l’hiver approche et les conditions des otages se détériorent ».
Le général aurait également souligné que les succès militaires de Tsahal avaient créé les conditions nécessaires pour un accord de libération des otages.
Cette position fait écho à celle exprimée la semaine dernière aux familles d’otages par le ministre de la Défense récemment limogé, Yoav Gallant, qui avait suggéré que le Premier ministre Benjamin Netanyahu poursuivait la guerre pour des raisons politiques et non pour des raisons de sécurité, empêchant ainsi un cessez-le-feu et un accord de libération d’otages.
Dans des propos fuités d’une réunion du Likud à la fin du mois dernier, Netanyahu avait exclu de mettre fin à la guerre en échange des otages, ce qui aurait compliqué encore plus les négociations. Ses détracteurs ont affirmé que son refus de mettre fin à la guerre provenait de ses craintes de voir s’effondrer sa coalition, composée d’éléments d’extrême droite qui souhaitent la poursuite des combats et une réinstallation dans le nord de la bande de Gaza.
Bien que des responsables américains aient indiqué au Times of Israel que les États-Unis ont fait des reproches en privé à Netanyahu pour avoir ajouté des conditions à une proposition israélienne, lesquelles ont fait échouer un accord en juillet, Washington a publiquement rejeté la responsabilité de l’impasse actuelle sur le Hamas.
Le secrétaire d’État américain Antony Blinken a dénoncé le refus du Hamas d’accepter les récentes propositions d’accord à court terme dans des remarques adressées aux journalistes mercredi, ajoutant que le refus du groupe terroriste de s’engager dans les récentes négociations est ce qui a conduit le Qatar à dire aux représentants du Hamas à Doha de quitter le pays la semaine dernière. Aucune date n’a toutefois été fixée pour le départ des dirigeants du Hamas.
Jacob Magid a contribué à cet article.