Shaï Hermesh lira la prière lors de la cérémonie d’État – Yossi Fuchs
Le secrétaire du cabinet dément que le Premier ministre ait interdit à ce père endeuillé de participer à la Journée de Jérusalem suite à un article de presse
Dans un revirement, un ancien soldat de l’armée israélienne qui a combattu à Jérusalem pendant la Guerre des Six Jours et qui a récemment perdu son fils dans l’assaut barbare et sadique du groupe terroriste palestinien du Hamas sur le sud d’Israël le 7 octobre prendra part à une prochaine cérémonie pour le Jour de Jérusalem, après que les médias israéliens ont rapporté que le Premier ministre Benjamin Netanyahu lui aurait interdit de participer pour des raisons politiques.
Shaï Hermesh est un ancien député du parti Kadima, aujourd’hui dissous. Il vit avec sa famille à Kfar Aza, où des terroristes du Hamas se sont déchaînés lors de leur assaut du 7 octobre, au cours duquel le fils de Hermesh, Omer, 47 ans, a été assassiné.
Selon un article paru vendredi, Hermesh était considéré comme un candidat idéal pour lire une prière commémorative lors d’une cérémonie nationale sur la colline des munitions à l’occasion de la Journée de Jérusalem, qui marque la réunification de la capitale à la suite de la guerre de 1967. Il aurait toutefois été empêché de participer à la cérémonie en raison d’un article d’opinion publié dans le quotidien Haaretz, dans lequel il décrivait le gouvernement comme étant « pris en otage par un groupe de messianistes », qualifiait certains ministres de criminels condamnés et faisait référence au procès pour corruption de Netanyahu.
Dans une lettre adressée au président du parti Shas, Aryeh Deri, Hermesh évoque l’époque où les deux hommes étaient proches, tant dans leur vie politique que personnelle, avant de lui reprocher de faire partie d’un gouvernement « qui est prêt à sacrifier les otages pour des programmes qui transformeront l’État d’Israël en un royaume sombre, homophobe et hostile aux minorités ».
Suite aux critiques virulentes suscitées par les informations selon lesquelles Hermesh avait été exclu de la cérémonie, le secrétaire d’État Yossi Fuchs a démenti la responsabilité de Netanyahu, affirmant que les dispositions prises relevaient de la compétence d’un département gouvernemental chargé d’organiser les événements et les cérémonies d’État.
« Après avoir pris connaissance des informations, j’ai porté la question à l’attention du Premier ministre et, sur ses instructions, j’ai contacté le département des cérémonies pour leur demander d’autoriser Hermesh à diriger la prière commémorative lors de la cérémonie à Ammunition Hill », a expliqué Fuchs.
Cependant, Fuchs a envoyé une capture d’écran de la chronique dans un message consulté par le site d’information Ynet au président de la fondation qui gère Ammunition Hill en écrivant : « Il n’y a aucune chance qu’il puisse représenter cette année […] regardez ce qu’il a écrit. »
L’article indique que la fondation a tenté de convaincre le bureau du Premier ministre d’autoriser Hermesh, en arguant sans succès qu’il n’utiliserait pas l’événement pour promouvoir un programme politique et en notant qu’il devait lire une prière et non pas prononcer un discours.
Selon le site d’information Walla, le bureau du président Isaac Herzog a fait savoir au bureau du Premier ministre, avant la déclaration de Fuchs, que le président boycotterait la cérémonie si Hermesh n’était pas autorisé à y participer.
Dans le même temps, le ministre du cabinet de guerre Benny Gantz et le ministre de l’Économie Nir Barkat ont critiqué Netanyahu à la suite de ces informations.
Gantz a critiqué la décision, la qualifiant « de bassesse sans précédent ».
« Je vous exhorte à l’appeler, à vous excuser et à l’informer qu’il dirigera la prière commémorative lors de la cérémonie », a écrit Gantz sur X. « Introduire des considérations politiques dans un deuil a pour effet de détruire les fondements les plus sacrés de la société israélienne ».
Barkat, membre du Likud, le parti de Netanyahu, a déclaré que
« l’ingérence politique contre un père endeuillé est une honte et enfreint toutes les règles israéliennes de moralité et de respect des familles endeuillées ».
Barkat a exhorté Netanyahu à changer d’avis et a ajouté qu’en tant qu’ancien « maire de Jérusalem, officier de la Brigade des Parachutistes et membre du gouvernement, je présente mes excuses à Shaï Hermesh et à sa famille pour ce comportement honteux ».
Le ministre a ajouté que Hermesh avait le droit de critiquer le Premier ministre ainsi que d’autres élus, tout en étant autorisé à lire une prière pour son fils.