Sinwar aurait ordonné la reprise des attentats-suicides après avoir pris la tête du Hamas
Les responsables du Hamas au Qatar auraient dit que Sinwar était un "mégalomane" ; le chef terroriste aurait déclaré que le groupe est prêt à mener une guerre d’usure prolongée pour « briser la volonté d’Israël »

Le chef du Hamas, Yahya Sinwar, a ordonné aux dirigeants du groupe terroriste en Cisjordanie de commettre à nouveau des attentats-suicides en Israël après avoir pris la tête du bureau politique de l’organisation en remplacement d’Ismail Haniyeh, qui a été tué par Israël, a fait savoir le Wall Street Journal, qui a cité les propos tenus par des responsables des services de renseignement de pays arabes, qui se sont exprimés sous couvert d’anonymat.
Un ordre qui a été donné peu avant un attentat-suicide raté à Tel-Aviv, a dit le journal. Certains hauts-responsables du Hamas auraient émis des réserves concernant cette décision – sans pour autant s’exprimer ouvertement sur le sujet depuis l’arrivée de Sinwar à la tête du groupe.
Les attaques-suicides étaient courantes pendant la Seconde intifada, au début des années 2000, ainsi que dans les années 1990. Elles sont devenues rares depuis que l’État juif a construit une barrière de sécurité séparant le territoire israélien de la Cisjordanie et depuis que le pays a renforcé son travail de renseignement visant à déjouer de tels attentats.
L’article paru dans le Wall Street Journal confirme également que Sinwar a récemment repris contact avec les pays médiateurs qui interviennent dans l’élaboration d’un accord de cessez-le-feu qui ouvrirait la voie à la remise en liberté des otages, comme certains médias l’avaient affirmé. Le journal s’est appuyé sur les propos tenus par des responsables arabes impliqués dans ce travail et dont l’identité n’a pas été révélée.
Le journal a affirmé avoir pu consulter une lettre manuscrite écrite par Sinwar, le mois dernier, où il déclare que le Hamas est prêt à mener une guerre d’usure prolongée pour « briser la volonté d’Israël » et ouvrir la voie à la disparition de l’État juif.
Le reportage dépeint Sinwar comme une personnalité extrémiste, même dans les rangs du groupe terroriste palestinien – allant jusqu’à refuser, l’année dernière, de quitter Gaza pour prendre part à des discussions sur une éventuelle réconciliation avec les factions palestiniennes rivales parce qu’il craignait que Haniyeh ne le destitue pendant cette période.
Sinwar a même pris par surprise d’autres membres du Hamas à l’étranger avec le calendrier du pogrom qui avait été commis dans le sud d’Israël, le 7 octobre 2023, dit le WSJ, qui rapporte les propos tenus par des responsables arabes et israéliens, actuels et passés, sans révéler leur identité.
Ce qui a incité les responsables du Hamas au Qatar à dire que Sinwar est un « mégalomane », note le journal qui ajoute que le chef terroriste évoque la guerre actuelle – et le rôle qu’il a tenu dans cette dernière – en utilisant des termes « de plus en plus grandioses ».
Après l’assassinat de Haniyeh, au mois de juillet, les responsables politiques du Hamas avaient, semble-t-il, proposé Khaled Meshaal, un ancien dirigeant de l’organisation, pour lui succéder. L’aile armée dirigée par Sinwar, les Brigades Ezzedine ad-Din al-Qassam, avaient alors transmis un message indiquant que Sinwar devait être choisi.