Suède: enquête sur un médecin juif qui circoncit les bébés sans anesthésie
Peter Borenstein, rabbin et médecin, aurait donné aux garçons de huit jours de l'eau sucré avant de pratiquer un rite religieux, comme le font de nombreux mohalim
JTA – Les responsables du ministère de la Santé en Suède ont lancé une enquête sur les agissements d’un rabbin et d’un médecin qui ont circoncis des enfants juifs sans anesthésie.
Par ailleurs, le Parlement du Danemark a voté mardi contre un projet de motion non contraignant appelant le gouvernement à interdire la circoncision non médicale des garçons.
L’article suédois au sujet du rabbin et médecin Peter Borenstein fait suite à des articles du Svenska Dagbladet dans lesquels d’autres médecins lui reprochent de ne pas avoir administré d’anesthésie. Borenstein est également un mohel (terme hébreu désignant celui qui pratique les circoncisions rituelles) chevronné.
Les mohalim (pluriel de mohel) n’ont généralement pas recours à l’anesthésie. Ils sont nombreux, dont Borenstein, à proposer aux bébés quelques gouttes d’un liquide riche en sucre pour les distraire. Le quotidien a appelé cela « l’eau sucrée analgésique ».
L’Inspection suédoise de la santé et des soins a déclaré qu’elle jugeait la performance de Borenstein « inadéquate » et a exigé une explication avant le 28 mai, a rapporté mercredi le site d’information Lakartidningen.
En Suède, la loi autorise la circoncision non médicale des garçons mais exige la présence d’un professionnel de santé agréé. Par conséquent, les mohalim en Suède sont généralement également médecins.
Le Svenska Dagbladet a laissé entendre que Borenstein avait violé les procédures et l’éthique médicales, ce que lui-même et le Conseil des communautés juives de Suède ont nié.
La circoncision est controversée en Scandinavie, où les militants de la protection de l’enfance estiment qu’il s’agit d’une forme d’abus. Les militants d’extrême droite s’opposent également à cette pratique qu’ils considèrent comme une importation étrangère.
Au Danemark, la motion demandant l’interdiction a été rejetée par 62 voix contre 32. Les militants anti-circoncision avaient réuni plus que les 50 000 signatures nécessaires sur une pétition de 2018 pour soumettre la mesure à un vote parlementaire.