Suite au suicide de 2 vétérans, le ministère de la Défense met en place une équipe
Des experts examineront les cas de Bar Kalaf et Or Donio, et formuleront des plans de travail pour améliorer le traitement des anciens combattants souffrant de maladies mentales
Emanuel Fabian est le correspondant militaire du Times of Israël.
Le ministère de la Défense a annoncé samedi soir qu’il mettait en place une équipe chargée de formuler des plans pour améliorer les procédures concernant la reconnaissance et le traitement des anciens combattants souffrant du syndrome de stress post-traumatique (TSPT), entre autres maladies mentales, après que deux anciens soldats se sont suicidés la semaine dernière.
Le 3 août, Bar Kalaf, 33 ans, est décédé deux jours après s’être immolé par le feu à son domicile, sa demande de reconnaissance du TSPT ayant été rejetée par le service de réadaptation des anciens combattants en situation de handicap du ministère. Le ministère a affirmé que Kalaf souffrait d’une maladie mentale, autre qu’un TSPT, qui n’était pas liée à son service de combat au sein de Tsahal.
Un jour plus tard, Or Donio, 30 ans, un autre ancien soldat de combat souffrant apparemment de TSPT, s’est suicidé. Le ministère a déclaré que la demande de reconnaissance de Donio en tant qu’ancien combattant en situation de handicap avait été soumise environ 10 mois avant sa mort et qu’il avait déjà commencé à recevoir un traitement, bien que la procédure de demande ait traîné.
« Compte tenu de la demande de feu Or de ne pas contacter ses commandants pendant son service militaire et en l’absence de documents, la durée du traitement de sa demande a été prolongée plus que d’habitude », a déclaré le ministère après la publication de son décès dans les médias le 7 août.
Samedi, le ministère a déclaré que dans le cadre des « efforts visant à améliorer les soins et les services aux vétérans en situation de handicap, en mettant l’accent sur ceux qui souffrent du TSPT, et au vu des malheureux suicides qui ont récemment été commis par des personnes demandant une reconnaissance, le ministère de la Défense met en place une équipe professionnelle pour examiner les procédures de reconnaissance pour les troubles mentaux ».
Le ministère a indiqué que le général de division (res.) Yitzhak Turgeman, qui dirigeait auparavant l’unité logistique de l’armée, dirigerait la nouvelle équipe.
Itamar Graf, directeur-adjoint et chef du Directorat de la Planification au ministère de la Défense, le professeur Eyal Fruchter, président du National PTSD Council, et Haggaï Reznik, ancien directeur-général du Community Empowerment and Advancement Ministry et du Housing Ministry, qui a également participé à des projets antérieurs du ministère de la Défense visant à répondre aux besoins des anciens combattants blessés, seront également membres de l’équipe. En outre, le ministère a ajouté qu’un assistant social de haut niveau fera partie de l’équipe.
« L’équipe examinera les procédures de traitement des demandes de reconnaissance [TSPT] de Bar Kalaf et Or Donio, et formulera un plan de travail opérationnel et ciblé pour améliorer le service et le traitement de ceux qui cherchent à obtenir une reconnaissance en raison d’un trouble mental », a déclaré le ministère.
Il y a deux ans, Itzik Saidyan, ancien combattant de Tsahal, s’était immolé par le feu devant les bureaux du Département de réhabilitation des soldats handicapés à Petah Tikva, une affaire qui a fait grand bruit en Israël, attirant l’attention nationale sur le sort des anciens combattants de Tsahal traumatisés par des événements survenus au cours de leur service militaire.
Saidyan, qui s’est depuis quelque peu rétabli, a déclaré qu’il avait lutté pendant des années pour recevoir les soins qu’il demandait pour un TSPT qui, selon lui, découlait de son service dans l’armée israélienne.
La prise en charge des anciens combattants blessés par le ministère de la Défense a fait l’objet d’un examen minutieux dans les semaines qui ont suivi le geste de Saidyan.
Les anciens combattants et leurs défenseurs ont longtemps reproché au ministère de fournir des soins nettement insuffisants et de soumettre les candidats à une bureaucratie si alambiquée et tortueuse que nombre d’entre eux ont dû faire appel à des avocats coûteux pour les aider à naviguer dans le système.
Après l’auto-immolation de Saidyan et le tollé qui s’en est suivi, le ministère de la Défense a cherché à mettre en œuvre des réformes qu’il envisageait depuis des années mais qu’il n’avait pas eu la volonté politique de mener à bien.