À Netanya, un ancien militaire meurt deux jours après s’être immolé par le feu
Le ministère de la Défense a présenté ses condoléances et a déclaré que Bar Kalaf, 33 ans, souffrait d'une maladie mentale sans lien avec son service militaire
Emanuel Fabian est le correspondant militaire du Times of Israël.

Un vétéran de Tsahal qui s’est immolé par le feu à son domicile dans la ville côtière de Netanya mardi, après que sa demande de reconnaissance du syndrome de stress post-traumatique (TSPT) eut été rejetée, est décédé jeudi.
L’hôpital Sheba de Ramat Gan a déclaré que Bar Kalaf, 33 ans, était arrivé mardi avec de graves brûlures sur tout le corps et qu’il était traité au centre de traumatologie de l’hôpital. Son décès a été prononcé jeudi. L’hôpital n’a encore fait aucun commentaire.
Le ministère de la Défense a déclaré que la demande de l’ancien combattant d’être reconnu comme souffrant d’un TSPT à la suite de son service militaire avait été rejetée.
Kalaf a servi dans l’armée entre 2008 et 2011, et a été appelé comme réserviste pendant la guerre de Gaza de 2014.
Après son service, il a présenté une demande de reconnaissance en tant qu’ancien combattant blessé, ce qui lui aurait permis de bénéficier de certaines aides et prestations de l’État.
Le ministère a déclaré jeudi qu’il « partageait la douleur de la famille Kalaf à la suite du décès de Bar Kalaf ».

« La demande de Kalaf a été examinée en profondeur par les meilleurs psychiatres du ministère de la Défense, et aucun lien n’a été trouvé entre son trouble psychologique – qui n’est pas un syndrome de stress post-traumatique – et son service militaire », précise le communiqué.
Une source du ministère de la Défense a affirmé que, selon les experts en santé mentale, « il existe un certain nombre de troubles psychologiques qui touchent les jeunes jusqu’à l’âge de 30 ans. Ces maladies ne sont pas liées au service militaire ».
La mère de Kalaf, Kochava, s’est entretenue avec le site d’information Walla mardi. « Il était désespéré, il n’arrivait pas à s’en sortir », a-t-elle déclaré.
« Nous avons demandé la reconnaissance du ministère de la Défense. Mon fils m’a dit qu’il ne pouvait plus supporter qu’on lui ferme la porte. Cette affaire doit faire l’objet d’une enquête plus approfondie, car, après tout, il n’est pas en bonne santé », a-t-elle ajouté.
En avril, quelques heures avant qu’Israël ne marque Yom HaZikaron – sa journée annuelle de commémoration des soldats tombés au combat et des victimes du terrorisme – un ancien combattant de Tsahal avait tenté de mettre le feu à un bureau du ministère de la Défense qui s’occupe de la réhabilitation des soldats blessés. Le ministère avait alors déclaré que l’homme était apparemment mécontent car sa demande de reconnaissance en tant qu’ancien combattant blessé avait été rejetée en 2013.

Il y a deux ans, Itzik Saidyan, ancien combattant de Tsahal, s’était immolé par le feu devant les bureaux du Département de réhabilitation des soldats handicapés à Petah Tikva, une affaire qui a fait grand bruit en Israël, attirant l’attention nationale sur le sort des anciens combattants de Tsahal traumatisés par des événements survenus au cours de leur service militaire.
Saidyan, qui s’est depuis quelque peu rétabli, a déclaré qu’il avait lutté pendant des années pour recevoir les soins qu’il demandait pour un trouble de stress post-traumatique qui, selon lui, découlait de son service dans l’armée israélienne.
La prise en charge des anciens combattants blessés par le ministère de la Défense a fait l’objet d’un examen minutieux dans les semaines qui ont suivi le geste de Saidyan.
Les anciens combattants et leurs défenseurs ont longtemps reproché au ministère de fournir des soins nettement insuffisants et de soumettre les candidats à une bureaucratie si alambiquée et tortueuse que nombre d’entre eux ont dû faire appel à des avocats coûteux pour les aider à naviguer dans le système.
Après l’auto-immolation de Saidyan et le tollé qui s’en est suivi, le ministère de la Défense a cherché à mettre en œuvre des réformes qu’il envisageait depuis des années mais qu’il n’avait pas eu la volonté politique de mener à bien.