Suite au zoombombing antisémite des offices religieux, l’Ohio durcit les lois
Grâce à la plaidoirie de groupes juifs, les condamnés seront désormais passibles de peines de prison ; les offices ont été ciblés après avoir été mis en ligne pendant la COVID-19
JTA – Lors de sa dernière session, l’Assemblée législative de l’Ohio a adopté une loi imposant des peines allant jusqu’à 180 jours de prison et une amende de 1 000 dollars pour avoir commis un zoombombing des offices religieux, une pratique que les antisémites ont utilisée pour intimider les Juifs.
La loi, intitulée « Augmentation des peines pour perturbation d’un office religieux », a été adoptée la semaine dernière à l’unanimité par le Sénat de l’État. Elle avait auparavant été adoptée par la Chambre des représentants de l’État, à 95 contre 1.
Le Procureur général de l’Ohio, Dave Yost, a œuvré pour cette loi après avoir découvert que la perturbation d’un office religieux n’était considérée que comme un « délit de classe quatre », entraînant des peines maximales de 30 jours de prison et des amendes de 250 dollars. Républicain élu en 2018, Yost a fait cette découverte alors qu’il cherchait à engager une action en justice contre les militants du droit à l’avortement qui ciblent les dispensaires anti-avortement depuis que la Cour suprême des États-Unis a mis fin au droit fédéral à l’avortement l’été dernier. Alors que les militants anti-avortement ciblent depuis des décennies les dispensaires qui pratiquent l’avortement, parfois avec une violence meurtrière, certains militants pro-avortement ont plus récemment cherché à perturber les offices religieux dans le cadre de leur activisme.
Yost voulait faire de cette infraction un délit de premier degré, qui entraînerait des peines plus sévères. Les législateurs républicains auxquels Yost a demandé de faire avancer le projet de loi ont consulté les communautés religieuses et, à la suite des discussions avec les groupes juifs, ont ajouté dans la législation le zoombombing, que les antisémites ont utilisé à plusieurs reprises pour cibler les offices juifs qui ont été mis en ligne en raison de la pandémie de COVID-19.
Howie Beigelman, le directeur exécutif des Communautés juives de l’Ohio, qui représente les organisations juives au niveau de l’État, a travaillé en étroite collaboration avec les promoteurs du projet de loi et a remercié les fédérations juives de l’État, ses conseillers en relations avec les communautés juives, ses directeurs de la sécurité des communautés juives et les bureaux de l’Anti-Defamation League (ADL) et de l’American Jewish Committee (AJC) de l’État pour avoir fait pression en faveur du projet de loi.
« Ils voulaient faire passer le projet de loi », a déclaré Beigelman à propos des législateurs qui l’ont parrainé. « Puis ils nous ont parlé et nous avons dit que le projet de loi était important, mais que nous voulions aussi que le harcèlement via Zoom soit inclus de façon précise. Et ils nous ont demandé de quoi il s’agissait. Ce à quoi j’ai répondu ‘laissez-moi vous dire que ça arrive souvent dans notre communauté aussi’. »
La semaine dernière, l’Assemblée législative de l’Ohio a également adopté à l’unanimité la « loi sur la mise à l’épreuve de la foi », qui exige que les collèges et universités publics tiennent compte de l’observance religieuse lorsqu’elle entre en conflit avec les examens et les devoirs.
Les communautés juives de l’Ohio ont également plaidé en faveur de cette loi, et ont rendu hommage à Convergence on Campus, un groupe d’aumônerie, ainsi qu’à des groupes juifs travaillant sur et hors du campus.