Syrie : 12 civils, en majorité alaouites tués dans des attaques armées – ONG
Dans la province de Tartous (ouest), majoritairement alaouite, l'Observatoire syrien des droits de l'homme a fait état de six civils tués dans un village, dont un responsable local

Douze civils, en majorité alaouites, ont été tués lundi par des hommes armés dans l’ouest et le centre de la Syrie, a rapporté une ONG, trois semaines après des massacres perpétrés contre cette minorité dont est issu l’ex-président Bachar al-Assad.
Dans la province de Tartous (ouest), majoritairement alaouite, l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH) a fait état de six civils tués dans un village, dont un responsable local.
D’après l’OSDH, les assaillants étaient partis d’un ancien camp militaire aujourd’hui occupé par des forces relevant des ministères de la Défense et de l’Intérieur, avant de regagner leur base après l’attaque.
Les assaillants auraient, selon la même source, proféré des injures à caractère sectaire avant d’exécuter les six civils.
À Homs, deux hommes armés ont pris d’assaut une maison dans un quartier où cohabitent alaouites et sunnites, tuant de sang-froid une femme et trois de ses enfants, dont une fillette, et blessant le père. La famille était alaouite, selon l’ONG.
Deux personnes sunnites qui étaient en visite chez la famille ont également été tuées, a ajouté l’Observatoire, précisant que les assaillants étaient « un agent de la sécurité générale et son fils ».
Ces attaques interviennent près de trois semaines après des massacres perpétrés sur la côte syrienne, sur fond d’affrontements entre forces de sécurité et partisans du clan Assad.
Forces de sécurité, groupes alliés ou jihadistes étrangers sont accusés d’avoir commis les pires exactions depuis le renversement de Bachar al-Assad le 8 décembre par une coalition dirigée par Hayat Tahrir al-Sham (HTS).
L’OSDH avait dénoncé des massacres contre les alaouites ayant fait plus de 1 700 morts et décimé des familles entières, notamment les 7 et 8 mars.
Avant d’exécuter ou d’épargner leurs victimes, les assaillants leur demandaient s’ils étaient alaouites ou sunnites, selon des survivants et plusieurs ONG.
L’OSDH et des militants ont publié des vidéos montrant des exécutions de civils non armés.
Plus de 21 000 personnes se sont réfugiées dans le nord du Liban, voisin de la côte syrienne, selon l’ONU.
Le président par intérim Ahmad al-Chareh, qui dirigeait HTS, a promis de poursuivre les responsables et formé une commission d’enquête indépendante, mais des exécutions sommaires et actes de vendetta ont régulièrement lieu selon l’OSDH.