Syrie : l’aéroport d’Alep à nouveau touché par une frappe imputée à Israël
Aucune victime n'a été signalée dans cette frappe matinale, qui a contraint la piste d'atterrissage d'une ville du nord de la Syrie à fermer à nouveau
L’aéroport d’Alep, dans le nord de la Syrie, a été touché mercredi à l’aube par une frappe israélienne qui a provoqué des dégâts matériels, pour la deuxième fois depuis le début du mois, a accusé le ministère syrien de la Défense.
L’armée israélienne n’a fait aucun commentaire, conformément à sa politique qui consiste à ne pas commenter les raids aériens en Syrie.
« Vers 03H55 (00H55 GMT), l’ennemi israélien a mené une agression aérienne avec plusieurs missiles depuis la Méditerranée, à l’ouest de Lattaquié, ciblant l’aéroport international d’Alep », a ajouté le ministère de la Défense.
Le ministère a cité une source militaire faisant état de dégâts matériels, sans évoquer de victimes.
Les premiers constats ont « révélé des dégâts matériels dans l’enceinte de l’aéroport », a déclaré à l’AFP Souleiman Khalil, qui n’a pas précisé s’il avait été mis hors-service.
« Des avions israéliens ont ciblé l’intérieur de l’aéroport international d’Alep et un dépôt d’armes appartenant à des milices iraniennes à proximité de l’aéroport.
Selon un avis officiel envoyé par les autorités aériennes syriennes, connu sous le nom de NOTAM, la piste de l’aéroport était fermée.
#عاجل– المشاهد الأولى لـلقصف الإسرائيلي على محيط #مطار_حلب_الدولي pic.twitter.com/xCJX3sY84Q
— الأحداث الايرانية???????? (@M_B_H_N) March 22, 2023
SANA, citant une source militaire, a déclaré que les avions de combat israéliens avaient lancé plusieurs missiles sur l’aéroport depuis la mer Méditerranée, provoquant des explosions dans d’autres régions.
Ces dernières années, Israël a mené des centaines de frappes aériennes en Syrie, ciblant des positions du régime ainsi que des forces iraniennes et du Hezbollah libanais, alliés de Damas et ennemis jurés d’Israël.
Israël, voisin de la Syrie, commente rarement les frappes au cas par cas, mais dit vouloir empêcher l’Iran de s’implanter à ses portes.
Israël a toutefois reconnu qu’il visait les bases de groupes alliés à l’Iran, tels que le Hezbollah libanais, qui a envoyé des milliers de combattants pour soutenir les forces du président syrien Bashar Assad. Israël considère l’expansion de l’Iran en Syrie comme une menace permanente pour sa sécurité nationale et a mené des frappes sur un large éventail de cibles dans le but de limiter les forces iraniennes dans la région.
C’est la deuxième fois que l’aéroport d’Alep est visé par Israël en mars, le dernier raid du genre ayant fait trois morts le 7 mars et mis l’aéroport hors-service, selon l’OSDH, basé au Royaume-Uni et qui dispose d’un vaste réseau de sources en Syrie .
L’aéroport d’Alep, le deuxième plus important du pays, était déjà resté fermé trois jours après une frappe israélienne en septembre, selon des sources officielles.
Quelques jours plus tard, Israël a effectué une rare frappe en plein jour contre des cibles dans le nord-ouest de la Syrie, blessant trois soldats et causant des dégâts, selon le radiodiffuseur d’État SANA.
Alep, qui a subi des destructions massives pendant la guerre civile en Syrie, a été fortement endommagée par le tremblement de terre meurtrier de magnitude 7,8 qui a frappé la Turquie et la Syrie le mois dernier. Plusieurs pays ont depuis envoyé des cargaisons d’aide à l’aéroport de la ville, dont l’Iran, un allié de la Syrie.
L’Iran et la Syrie ont qualifié de « crime contre l’humanité » la frappe aérienne contre l’aéroport au début du mois.
En janvier, l’armée syrienne a déclaré que l’armée israélienne avait tiré des missiles sur l’aéroport international de Damas, le mettant temporairement hors service et tuant deux soldats. Cette attaque a eu lieu alors qu’Israël craignait que l’aéroport de Damas ne soit utilisé pour faire entrer des armes iraniennes dans le pays.
En août dernier, la Syrie a accusé Israël d’être à l’origine de deux frappes aériennes consécutives sur l’aéroport international d’Alep et sur un site proche de l’aéroport de Damas, alors qu’Israël intensifiait ses efforts pour cibler les aéroports afin de contrer l’utilisation croissante par Téhéran des vols commerciaux pour acheminer des fournitures militaires dans le pays.