Tim Walz reproche à Trump de s’être retiré de l’accord sur le nucléaire iranien
Le candidat démocrate à la vice-présidence des États-Unis faisait face hier soir à son adversaire J.D. Vance lors d'un débat télévisé, et a critiqué le bilan de Trump au Moyen-Orient
Le Démocrate Tim Walz, candidat à la vice-présidence des États-Unis aux côtés de Kamala Harris, a mis en doute l’aptitude du candidat républicain Donald Trump à exercer ses fonctions, dès le début du débat de mardi entre les deux candidats à la vice-présidence, estimant que l’ancien président est trop instable pour qu’on lui fasse confiance en période de crise au Moyen-Orient.
Son adversaire républicain, J.D. Vance, lui a répondu en affirmant que Trump avait rendu le monde plus sûr pendant son mandat.
La crise actuelle au Moyen-Orient, déclenchée il y a un an par l’attaque terroriste du Hamas dans le sud d’Israël le 7 octobre, a été le premier sujet du débat, ce qui a donné aux deux hommes l’occasion d’exposer leurs compétences en matière de politique étrangère.
À la question de savoir s’il soutiendrait une attaque préventive d’Israël contre l’Iran, Vance suggère qu’il s’en remettrait au jugement d’Israël, tandis que Walz n’a pas répondu directement à la question.
Au lieu de cela, Walz a critiqué Trump pour avoir mis fin à l’accord sur le nucléaire iranien. L’accord de 2015 – connu sous soon acronyme JCPOA -, que le président Trump a abandonné en 2018, avait plafonné l’enrichissement de l’uranium par l’Iran à une pureté de 3,67 % et son stock d’uranium à 202,8 kg – des limites que Téhéran a depuis largement dépassées.
« L’Iran est plus proche d’une arme nucléaire à cause du leadership inconstant de Donald Trump », affirme-t-il.
Téhéran a exprimé son souhait de relancer des négociations pour ranimer l’accord conclu en 2015 avec les pays européens de l’E3 (Paris, Londres, Berlin), Washington, Moscou et Pékin.
L’Iran semble disposé à reprendre les négociations sur le nucléaire, mais refuse pour l’heure le retour sur ses sites des inspecteurs dont l’accréditation a été retirée, a déclaré jeudi le chef de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) dans un entretien avec l’AFP.
Les Iraniens « montrent des signes de volonté de se réengager, non seulement avec l’AIEA, mais aussi (…) avec nos anciens partenaires dans l’accord nucléaire de 2015 », a indiqué Rafael Grossi, se fondant sur ses échanges cette semaine, à New York, avec le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, en marge de l’Assemblée générale de l’ONU.
En revanche, Téhéran ne compte pas « remettre sur la liste les inspecteurs » dont l’accréditation a été retirée, a-t-il expliqué, tout en estimant le moment opportun « pour faire quelque chose » avec les Iraniens.
L’Iran a fortement réduit depuis 2021 les inspections des sites. Des caméras de surveillance ont été débranchées et l’accréditation d’un groupe d’experts a été retirée. Une situation que le patron de l’AIEA a constamment déplorée.
Rafael Grossi, dont les relations avec les autorités iraniennes se sont détériorées ces dernières années en raison de leur manque de coopération, doit se rendre à Téhéran courant octobre où il ne manquera pas de faire pression pour que les inspecteurs bannis des sites puissent revenir.
Au cours de sa visite, il compte discuter de « différentes mesures de surveillance et de vérification sur lesquelles nous pourrions nous mettre d’accord avant un accord plus large ».
Le JCPOA était censé encadrer ses activités atomiques en échange d’une levée des sanctions internationales.
Mais il a volé en éclats après le retrait américain décidé en 2018 par le président d’alors, Trump. Des tractations menées à Vienne ont échoué à l’été 2022.
Dans tous les cas, une reprise du dialogue semble peu probable avant les élections présidentielles américaines, selon les experts, dans un contexte de nette dégradation des relations entre les deux parties depuis le début du conflit au Proche-Orient.