Israël en guerre - Jour 374

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Tour d’horizon des manifestations anti-Israël sur les campus américains

Des dizaines de personnes interpelées et des manifestations étudiantes houleuses, du Massachusetts à la Californie. Pour certains étudiants juifs, le cap de l'antisémitisme est franchi

Des manifestants de l'Université de Californie du Sud se battent avec des agents de la sécurité publique de l'université qui tentent de retirer les tentes du parc des anciens élèves suite à un mouvement d'occupation pro-palestinien et anti-Israël, à Los Angeles, le 24 avril 2024. (Crédit : Richard Vogel/AP)
Des manifestants de l'Université de Californie du Sud se battent avec des agents de la sécurité publique de l'université qui tentent de retirer les tentes du parc des anciens élèves suite à un mouvement d'occupation pro-palestinien et anti-Israël, à Los Angeles, le 24 avril 2024. (Crédit : Richard Vogel/AP)

Aux Etats-Unis, les manifestations étudiantes exigeant que les universités cessent de faire des affaires avec Israël se répandent comme une trainée de poudre sur les campus, suite à l’interpellation, la semaine dernière, d’une centaine de manifestants à l’Université Columbia.

Ce mercredi, ces manifestations ont, sur deux campus au moins, donné lieu à des affrontements avec la police, tandis qu’une université a fermé son campus pour toute la semaine.

Inspirés par les manifestations et l’interpellation, la semaine passée, d’une centaine d’étudiants à Columbia, du Massachusetts à la Californie, les étudiants se rassemblent par centaines sur les campus, où ils établissent des camps de tentes dans l’intention de rester sur place jusqu’à la pleine satisfaction de leurs revendications.

Les étudiants demandent aux universités de couper les liens avec toutes les entreprises qui contribuent peu ou prou à l’offensive israélienne à Gaza – et dans certains cas, d’Israël lui-même.

Des étudiants juifs estiment que ces manifestations ont clairement viré à l’antisémitisme et qu’ils craignent de revenir sur le campus, ce qui a incité les universités à prendre des mesures plus énergiques.

Sur de nombreux campus, ces manifestations sont orchestrées par des coalitions d’organisations étudiantes qui agissent bien souvent de manière indépendante, même si des étudiants se disent inspirés par les autres universités.

Vous trouverez ci-dessous un aperçu des événements organisés sur différents campus.

Université de Columbia

Des étudiants pro-palestiniens ont installé des tentes sur le campus de cette université new-yorkaise de l’Ivy League, la semaine passée. La police a arrêté plus de 100 manifestants au moment de démanteler le campement jeudi. Bien mal leur en a pris car, depuis, les manifestants de Columbia redoublent d’activité et font des émules un peu partout dans le pays.

Un drapeau palestinien est déployé lors d’une manifestation pro-palestinienne et anti-israélienne à l’Université Columbia à New York, le 24 avril 2024. (Crédit : Stefan Jeremiah/AP)

La direction de l’université a décidé dans la matinée de mercredi d’ajourner le délai fixé aux manifestants pour quitter les lieux. Ces derniers se sont engagés à retirer un grand nombre de tentes et réserver le séjour prolongé sur le campus aux seuls étudiants. Ils se sont par ailleurs engagés à faire du campement un lieu accueillant pour tous, sans discriminations ni harcèlement. Le campement du campus de l’Upper Manhattan semblait calme et moins étendu mercredi matin.

Le président de la Chambre des Représentants des États-Unis, Mike Johnson, s’est rendu mercredi à Columbia pour parler avec des étudiants juifs de leur inquiétude face à l’antisémitisme sur les campus.

Johnson a déclaré que ni Israël ni les étudiants juifs ne seraient abandonnés. Les manifestants, tout proches, ont dit qu’ils n’entendaient rien, ce à quoi il a rétorqué : « Profitez de votre liberté d’expression. »

Université du Texas à Austin

Des dizaines de policiers et de soldats de l’Etat, certains à cheval et armés de matraques, ont vigoureusement interpelé une vingtaine de manifestants étudiants et un photographe de presse local à l’Université du Texas, à Austin, mercredi, après avoir été appelés par la direction de l’université et le gouverneur.

Les manifestants ont annoncé leur intention de faire grève et de marcher jusqu’à la pelouse principale du campus, pour occuper les lieux et organiser des événements dans l’après-midi. L’université a réagi par voie de communiqué en disant qu’elle « ne tolérerait pas les perturbations » survenues sur d’autres campus.

Une personne est interpelée par la police alors que des étudiants pro-palestiniens et anti-Israël manifestent sur le campus de l’Université du Texas à Austin, au Texas, le 24 avril 2024. (Suzanne CORDEIRO / AFP)

Selon un message publié sur X par le ministère de la Sécurité publique du Texas mercredi soir, 34 personnes ont été appréhendées en lien avec la manifestation. La porte-parole du ministère, Sheridan Nolen, a indiqué que les soldats étaient intervenus à la demande de la direction de l’université et du gouverneur Greg Abbott.

Abbott a fait savoir sur X que les manifestants avaient leur place en prison et que tout étudiant participant à ce qu’il a qualifié de manifestations de haine profondément antisémites dans des universités publiques de l’État pourrait être expulsé.

Un photographe qui couvrait la manifestation pour Fox 7 Austin, une filiale locale de la Fox, a été arrêté, pris en tenailles entre les forces de l’ordre et les étudiants. La chaîne a confirmé l’arrestation dans un article en ligne. Un autre journaliste a fait une chute lors des échauffourées. Sur des images, on le voit, en sang, pris en charge par la police et conduit auprès de secouristes qui lui ont fait un bandage au niveau de la tête.

Par voie de communiqué, le président de l’université, Jay Hartzell, a déclaré que les manifestations pacifiques et respectueuses des règlements de l’université étaient certes acceptables, mais qu’il était en revanche interdit d’enfreindre les règles et de perturber les cours.

« Nos règlements sont importants, et nous veillerons à ce qu’ils soient appliqués », a-t-il déclaré. « Notre université ne sera pas occupée. »

Université de Californie du Sud

La police de Los Angeles a interpelé des manifestants mercredi soir sur le campus de l’Université de Californie du Sud afin de libérer le centre du principal campus. L’université a annoncé sur X avoir fermé le campus, précisant que la police procèderait à l’interpellation des personnes qui refuseraient de partir.

Dans la journée, la police a retiré plusieurs tentes avant de jouer au jeu du chat et de la souris avec les manifestants et, finalement, de se replier. La police de l’USC a pour sa part appréhendé un homme, qu’elle a fait monter dans un de ses véhicules. Une foule compacte les a encerclés, scandant « Laissez-le partir ! », ce que les policiers ont fini par faire. L’homme a fait signe aux manifestants de retourner au parc.

Université d’État de l’Ohio

Deux étudiants pro-palestiniens qui participaient à une manifestation sur le campus ont été arrêtés mardi et inculpés d’intrusion criminelle, après « des avertissements répétés les invitant à se taire », a déclaré le porte-parole de l’université, Ben Johnson.

Une cinquantaine de manifestants s’étaient rassemblés dans un amphithéâtre du campus pour parler de leur lien avec le peuple palestinien avant de partir manifester. Dans un des bâtiments du campus médical de l’université, deux individus ont eu un comportement « perturbateur », a expliqué Johnson. En application des règlements de l’université, les étudiants interpelés seront entendus par le service ètudiant de l’ombudsman.

Des sympathisants pro-palestiniens de l’Université de Harvard et du Massachusetts Institute of Technology (MIT) se rassemblent dans un campement anti-Israël au MIT à Cambridge, dans le Massachusetts, le 22 avril 2024. (Crédit : Joseph Prezioso/AFP)

Université Harvard

Dans l’espoir de court-circuiter les manifestations, l’Université Harvard à Cambridge, dans le Massachusetts, a interdit l’accès de sa célèbre cour de Harvard, avant les cours, lundi, et en a limité l’accès aux détenteurs d’une carte d’étudiant.

L’université a par ailleurs placardé des affiches mettant en garde contre l’installation de tentes ou de tables sur le campus sans autorisation. Cela n’a pas empêché les manifestants d’installer 14 tentes mercredi à l’issue d’une manifestation contre la suspension par la direction de l’université du Comité de solidarité avec la Palestine des étudiants de premier cycle de Harvard.

Université polytechnique d’État de Californie, Humboldt

Les étudiants ont utilisé des meubles, des tentes, des chaînes et des colliers de serrage pour condamner les accès d’un bâtiment académique et administratif lundi. Les manifestants ont scandé « Nous n’avons pas peur de vous ! » avant que des policiers en tenue anti-émeute ne les repoussent, comme en témoigne une vidéo.

La direction de l’université a pris la décision de fermer le campus jusqu’au week-end, précisant que les cours se poursuivraient à distance. Par voie de communiqué, elle a fait savoir que des étudiants avaient occupé un autre bâtiment et que trois étudiants avaient été appréhendés. Mercredi, les autorités ont indiqué que des personnes non identifiées – pas des étudiants – se trouvaient également à l’intérieur de l’un des bâtiments occupés.

Humboldt se situe à 480 kilomètres au nord de San Francisco.

Emerson College

Près de 80 étudiants et sympathisants de l’Emerson College ont occupé une cour très fréquentée du campus dans le centre-ville de Boston, mardi.

Mercredi, la direction de l’université a tenu à faire savoir à ses étudiants que des manifestants avaient enfreint les règlements municipaux, par exemple en bloquant des accès et des bouches d’incendie ou en enfreignant les lois relatives au bruit. L’université a rappelé que la ruelle dans laquelle des manifestants ont installé des tentes appartient à la ville, et la police de Boston, annoncé une action imminente des forces de l’ordre.

L’université a ajouté par voie de communiqué que la police du campus se proposait d’escorter les étudiants, après avoir entendu dire que des manifestants se livraient à « un harcèlement et à une intimidation des partisans juifs d’Israël ».

Université de New York

À l’Université de New York, le campement étudiant a accueilli des centaines de manifestants en début de semaine. La police a déclaré mercredi que 133 manifestants avaient été placés en garde à vue. Ils ont depuis été libérés avec une citation à comparaître pour mauvaise conduite.

Université du Michigan

Le campement du centre du campus de l’Université du Michigan à Ann Arbor comptait une quarantaine de tentes ce mardi. Presque tous les élèves portaient un masque, qui leur était remis à l’entrée. Les manifestants étudiants ont refusé de décliner leur identité auprès de la presse, selon eux de crainte de représailles de la part de l’université. Un étudiant se tenait près du campement et distribuait de petits drapeaux israéliens, disant ne pas se résoudre à ce que les étudiants juifs du campus ne voient que des manifestants.

Josh Brown, étudiant en informatique à l’Université du Michigan, au centre, distribue des drapeaux israéliens miniatures devant une banderole sur laquelle on peut lire « VIVE L’INTIFADA », à Ann Arbor, dans le Michigan, le 23 avril 2024. La banderole appartient à une manifestation étudiante exigeant de l’Université qu’elle cesse d’investir dans des entreprises qui font des affaires avec Israël. (Crédit : AP Photo/Corey Williams)

Université du Minnesota

La Représentante américaine Ilhan Omar a pris part à une manifestation à l’Université du Minnesota, mardi, quelques heures après l’arrestation de neuf manifestants lors du démantèlement par les services de police du campement situé devant la bibliothèque. Des centaines de personnes s’étaient rassemblées pour exiger leur libération. La fille d’Omar fait partie des manifestants interpelés à Columbia la semaine passée.

Mercredi, plus de 80 professeurs et adjoints ont signé une lettre demandant au président de l’Université du Minnesota d’abandonner toutes les charges, lever les mesures d’exclusion prononcées envers les personnes interpelées sur le campus et enfin autoriser la réinstallation de campements.

Université de Yale

La police a interpelé 48 manifestants, quatre d’entre eux n’étant pas des étudiants, suite à leur refus d’évacuer le campement établi sur une place du centre du campus de l’Université de Yale à New Haven, dans le Connecticut, lundi.

Université de Californie, Berkley

Les manifestants de l’Université de Californie à Berkeley avaient installé une trentaine de tentes ce mardi.

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