Transactions immobilières à Jérusalem : le patriarche grec orthodoxe demande l’aide de la Jordanie
Fustigé par les Israéliens et les Palestiniens pour avoir vendu des terrains, Théophile III s'est rendu à Amman, puis rencontrera la Pape, le Premier ministre grec, et des religieux britanniques
Sue Surkes est la journaliste spécialisée dans l'environnement du Times of Israel.
Théophile III, le patriarche orthodoxe de Jérusalem, a entamé mercredi la première étape d’une série de visites à l’étranger pour obtenir le soutien à ce que son porte-parole a décrit comme « la préservation du statut quo » dans la ville.
Attaqué par les Israéliens pour avoir vendu une église à des investisseurs anonymes et critiqué par les Palestiniens de sa propre église pour avoir vendu un bien, Théophile III s’est rendu en Jordanie pour rencontrer le roi Abdallah II.
Leur entretien s’articulera autour de deux points principaux concernant la vente de biens appartenant à l’Église grecque orthodoxe.
Premièrement, Théophile cherche à obtenir le soutien à l’opposition de l’Église à un projet de loi soumis par la députée Rachel Azaria (Koulanou), pour transférer à l’État les terrains d’églises vendus à des investisseurs anonymes, en échange d’un dédommagement.
Théophile a vendu des terrains à Jérusalem, à Césarée, à Jaffa et à Tibériade, à des sociétés privées immatriculées à l’étranger. L’identité des personnes qui détiennent ces sociétés a été gardée secrète. Les ventes, révélées au public durant le mois de juillet, a suscité l’inquiétude des députés israéliens et des politiciens, qui craignent que des éléments ennemis aient pu être impliqués dans ces transactions.
Par ailleurs, Théophile cherche à obtenir un soutien contre une décision de justice rendue en août, qui a confirmé une série distincte de transactions immobilières controversées entre son prédécesseur Irénée et une association israélienne de droite pour des propriétés dans la Vieille Ville de Jérusalem.
Parmi les biens achetés par le groupe israélien figurent deux hôtels situés près de la Porte de Jaffa. La vente de terrain à Jérusalem Ouest est une chose, mais vendre à Jérusalem Est, que les Palestiniens considèrent comme la capitale de leur futur état, a suffi pour renverser Irénée, et Théophile s’est engagé à lutter contre cette décision de la Cour suprême. Le patriarche demandera à la Jordanie « d’intervenir dans ces perturbations », a indiqué un communiqué diffusé par l’Église.
De son côté, le roi Abdallah II a indiqué dans un communiqué publié par l’agence de presse Petra que « toute tentative de confisquer des biens aux Chrétiens à Jérusalem Est est nulle est non avenu, et doit prendre fin. »
« La Jordanie, dans le cadre de l’administration des lieux saints islamiques et chrétiens à Jérusalem, continuera ses efforts pour préserver ces sites et défendre les biens des Eglises devant les instances internationales et l’UNESCO », a affirmé le communiqué.
Le 23 octobre, Théophile rencontrera le Pape au Vatican, et il s’entretiendra avec le Premier ministre grec à Athènes le 29 octobre. Le 1er novembre, il rencontrera l’Archevêque de Canterbury, responsable de l’Eglise anglicane de Grande-Bretagne.
Le mois dernier, il a rencontré les délégués du National Council of Churches américain à Jérusalem.