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Trump : Bachar al-Assad « a fui » la Syrie après la perte du soutien de la Russie

Moscou a besoin d'Assad pour rester en Syrie mais manque d'options

Le président syrien Bachar Assad écoute le président russe Vladimir Poutine lors de leurs entretiens par vidéoconférence, à Damas, en Syrie, le 9 novembre 2020. (Crédit : SANA via AP)
Le président syrien Bachar Assad écoute le président russe Vladimir Poutine lors de leurs entretiens par vidéoconférence, à Damas, en Syrie, le 9 novembre 2020. (Crédit : SANA via AP)

Le président syrien Bachar al-Assad « a fui » la Syrie après avoir perdu le soutien de son protecteur la Russie, a estimé le président élu américain Donald Trump sur sa plateforme Truth Social.

« Assad n’est plus là. Il a fui son pays. Son protecteur, la Russie, la Russie, la Russie, dirigée par Vladimir Poutine, ne souhaitait plus le protéger », a écrit M. Trump, selon qui la Russie « a perdu tout intérêt pour la Syrie à cause de l’Ukraine, où près de 600 000 soldats russes sont blessés ou morts, dans une guerre qui n’aurait jamais dû commencer et qui pourrait durer éternellement ».

Comme Damas, Téhéran et (peut-être) Ankara, Moscou a été surprise par l’offensive rebelle, qui ne cesse de progresser. La Russie ne peut laisser Assad perdre le pouvoir en Syrie, encore moins y céder ses deux bases militaires, mais ses moyens sont comptés selon les analystes et ses options limitées pour aider un allié aujourd’hui fragile. Et le rôle des Russes, essentiel pour Assad les premières années de la guerre civile, est d’autant plus affaibli que l’Iran, le soutien au sol du dirigeant syrien, est aussi en difficulté.

La progression rebelle « reflète non pas la dégradation de l’attention russe mais celle des forces multinationales au sol soutenant le régime », estime Nicole Grajewski, du think tank Carnegie.

Moscou, qui a fait de la Syrie le point d’appui de son influence au Moyen-Orient et en Afrique, conserve depuis 1971 une base navale dans le port de Tartous (centre), sur les rives de la Méditerranée.

Cette installation constitue un site essentiel de ravitaillement et de réparation des navires russes en Méditerranée, qui peuvent regagner la mer Noire sans passer par les détroits turcs. Et en 2015, les Russes y ont ajouté la base aérienne de Hmeimim, plus au nord.

Selon Pierre Razoux, directeur académique de la Fondation méditerranéenne d’études stratégiques (FMES), les Russes y comptaient fin juillet « 22 avions de combat, une quinzaine d’hélicoptères d’attaque et des drones, avec un total de 4.000 militaires et 3.000 mercenaires », après l’envoi de renforts en Ukraine. Mais ces forces sont dispersées sur le littoral, à la frontière turque près de Kobané, Jarablous et Kamechli, ainsi qu’à Raqqa (centre) et Palmyre près de Damas, précise-t-il à l’AFP.

Si elles veulent combattre HTS, elles « doivent dégarnir certaines positions-clés qu’elles n’ont pas envie de laisser aux Américains, Iraniens ou Turcs », qui disposent aussi de forces sur place.

« Les Russes commencent à craindre pour leurs bases, qu’ils veulent absolument garder », relève David Rigoulet-Roze, de l’Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS).

Moscou est à la peine en Syrie depuis qu’il met les bouchées doubles en Ukraine. Le président Vladimir Poutine ne dispose donc ni de soldats, ni d’armement à céder à Assad, à moins de ralentir face à Kiev. « Les failles dans la stratégie de Moscou sont devenues apparentes », tranche Nicole Grajewski.

Restent les mercenaires. L’Africa Corps, rassemblant les sociétés militaires privées russes sur le continent africain depuis le démantèlement du groupe Wagner, pourrait être mobilisé.

Liam Karr, de l’American enterprise institute (AEI), indique, citant plusieurs sources, que 1.800 mercenaires russes se trouvaient encore récemment en Libye.

Ils sont « les mieux positionnés pour rejoindre la Syrie rapidement, sans prélever de ressources en Ukraine ni au Sahel », estimait-il, mentionnant leur artillerie et leurs chars T-72.

Mais le Kremlin joue aussi la carte de la diplomatie. Vladimir Poutine s’est ainsi entretenu mercredi avec son homologue turc, Recep Tayyip Erdogan, qui soutient une partie de la rébellion.

Ils sont convenus de poursuivre les contacts pour « désamorcer la crise », selon le chef de l’Etat russe, les deux hommes soulignant « l’importance cruciale d’une coordination étroite » entre Russie, Turquie et Iran « pour normaliser la situation en Syrie ».

Pierre Razoux note qu' »à court terme les options russes sont limitées. Le Kremlin joue la dissuasion, prépare des options, mais tout est un peu long à mettre en place donc il lui faut gagner du temps ».

David Rigoulet-Roze constate, lui, que Moscou et Ankara « sont dans une logique diplomatique transactionnelle ». Officiellement, « Erdogan ne veut pas la chute de Bachar. La question est de savoir s’il peut +tenir ses chiens+ », résume-t-il, en allusion aux alliés d’Ankara impliqués dans la rébellion syrienne.

Certains analystes assurent que Moscou pousse pour un sommet Syrie-Turquie. « La Russie n’est pas prête à perdre. Assad peut perdre, mais pas la Russie. Pour les Russes, ce serait peut-être plus facile de conclure un accord quelconque avec la Turquie », estime à l’AFP l’analyste politique russe Konstantin Kalatchev.

En attendant, les ressortissants russes ont été appelés vendredi à quitter le pays. Et des « Z-blogueurs », favorables à la guerre en Ukraine, exprimaient leur pessimisme.

Le dénommé « Fighterbomber » (500.000 abonnés), estimait que la priorité était de protéger (…) Tartous des attaques de drones et d’empêcher la prise de la ville côtière de Lattaquié » (nord).

Et ce « même si nous devons abandonner temporairement le reste du territoire ». Pour lui, « il est indéniable que l’initiative n’est pas de notre côté ».

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