Trump évoque « 21 otages encore en vie » ; les familles exigent des réponses
Peu après la déclaration du président américain, Gal Hirsch, en charge de la question des otages, a affirmé que le nombre officiel d'otages encore présumés vivants restait de 24

Les proches des 59 otages toujours détenus dans la bande de Gaza ont renouvelé mercredi matin leur appel aux autorités israéliennes pour qu’elles leur communiquent les dernières informations dont elles disposent sur le sort de leurs proches après que le président américain Donald Trump a déclaré que seuls 21 otages étaient encore en vie, soit trois de moins que l’estimation officielle d’Israël.
« Le nombre d’otages vivants connu des familles, qui leur a été communiqué par des sources officielles, est de 24 », a rappelé le Forum des familles des otages dans un communiqué.
« Nous demandons donc une nouvelle fois à Israël : s’il existe de nouvelles informations qui nous sont cachées, transmettez-les-nous immédiatement. »
Ce commentaire fait écho à la réaction des familles après que Sara Netanyahu, l’épouse du Premier ministre Benjamin Netanyahu, a déclaré la semaine dernière lors d’une réunion qu’il restait « moins » de 24 otages en vie.
« À ce jour, ils sont 21 [qui sont encore en vie]. Trois sont morts », a déclaré Trump aux journalistes mardi soir dans le Bureau ovale, sans fournir plus de détails.
Peu après, Gal Hirsch, le responsable gouvernemental chargé des otages, a déclaré que le nombre officiel d’Israël demeurait à 24.
Dans leur communiqué, les familles ont également appelé Netanyahu à suspendre la campagne militaire contre le groupe terroriste palestinien du Hamas à Gaza jusqu’à ce que tous les otages soient relâchés.
Danny Miran, père de l’otage Omri Miran, a déclaré à la chaîne publique Kan que le fait d’être laissé dans l’incertitude est « insupportable ».
« Chaque jour, c’est un nouveau message, un nouveau bilan des vivants et des morts, et vous ignorez ce qu’il advient de votre fils. Ça vous rend fou », a-t-il déclaré.
« Nous retournons maintenant à une guerre qui peut finir par nuire aux otages. Ce n’est pas une façon stable de vivre. »
Alon Nimrodi, père de l’otage Tamir Nimrodi, a déclaré au micro de la radio de l’armée que les familles avaient l’impression d’avoir été poignardées dans le dos.
« Que sait Trump que nous ne savons pas ? », a-t-il demandé.
« C’est difficile à voir et à entendre, j’en perds le sommeil, c’est déchirant. »
Kobi Ohel, père de l’otage Alon Ohel, a déclaré sur les ondes de la station 103FM que les propos de Trump ne faisaient que souligner davantage le danger dans lequel se trouvent les otages.
« Ses propos m’effraient, car ils soulignent la situation déplorable des otages encore en vie à Gaza », a-t-il déclaré.
« Lorsque nous entendons Trump, ce qu’il dit, nous entendons également le chef de l’armée israélienne [Eyal Zamir] évoquer les conséquences d’une nouvelle offensive à Gaza. »
Yehuda Cohen, père de l’otage Nimrod Cohen, a accusé le Premier ministre d’être responsable de cette confusion.
« Le fait que Trump ait mentionné ce chiffre en passant n’est qu’un signe supplémentaire de l’abandon des otages par le gouvernement Netanyahu », a-t-il déclaré à Ynet.
« Des informations sensibles circulent librement dans le monde entier, et n’importe qui peut citer le chiffre qu’il veut, comme s’il s’agissait d’une marchandise. C’est une véritable foire d’empoigne sur le dos des familles des otages et de leurs souffrances. Netanyahu reste les bras croisés et se contente de calculer les profits qu’il peut en tirer. »
« Quelqu’un en Israël leur a donné ce chiffre. J’espère que cela ne vient pas du gouvernement », a déclaré Yaïr Lapid, le chef de l’opposition, au micro de la radio de l’armée.
Il a souligné que le ministre des Affaires stratégiques Ron Dermer se trouvait actuellement à Washington.
« J’espère que ce n’est pas lui qui leur a dit cela. »