Moins de 24 otages sont encore en vie à Gaza, dit Sara Netanyahu
Les familles des otages ont demandé s'il y avait de nouvelles informations après que l'épouse du Premier ministre a déclaré que le chiffre cité par son mari était trop élevé, lors d'une réunion où ce dernier a presque oublié de mentionner les captifs

Sara Netanyahu a indiqué, dans la journée de lundi, que le nombre d’otages qui seraient encore en vie à Gaza était inférieur au chiffre officiel de 24. Elle s’est exprimée lors d’une réunion où était présent son époux, le Premier ministre Benjamin Netanyahu, qui a semblé de son côté complètement oublier les captifs alors qu’il évoquait les réalisations militaires d’Israël.
Les paroles prononcées par Sara Netanyahu – qui ont suscité, mardi, l’indignation des familles d’otages – se sont basées sur des informations partielles et classifiées qui ont été récemment transmises aux ministres, a signalé la chaîne publique Kan.
L’épouse du Premier ministre avait déjà poursuivi la chaîne d’information N12 qui avait fait savoir qu’elle avait divulgué des secrets d’Etat en lien avec des attaques sur le territoire iranien et avec l’assassinat du chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, au mois de septembre dernier.
S’exprimant devant les personnes qui ont été choisies pour allumer les torches à l’occasion de la 77e cérémonie organisée pour Yom Haatsmaout, mercredi soir, Benjamin Netanyahu a longuement parlé des succès enregistrés par Israël contre le Hezbollah, la Syrie, l’Iran et les Houthis, ainsi que de l’héroïsme dont les soldats israéliens font preuve. Il n’a toutefois pas mentionné les otages qui sont toujours maintenus en captivité par le Hamas et par d’autres groupes terroristes à Gaza, selon une vidéo qui a été diffusée par le bureau du Premier ministre, mardi.
Alors que l’épouse du chef du gouvernement, Sara, commençait à prendre la parole après son discours, la ministre des Transports, Miri Regev, qui était assise à la gauche du Premier ministre, a écrit quelque chose sur son bloc-notes et Netanyahu a ajouté dans la foulée que : « Bien sûr, nous avons une autre tâche importante – il ne s’agit pas seulement de gagner mais aussi de ramener tous nos otages à la maison. À ce jour, nous avons rapatrié 196 de nos otages, dont 147 vivants ».
« Il y en a jusqu’à 24 qui sont encore en vie, 24 qui sont encore en vie », a-t-il continué. Sara a semblé faire un rapide calcul dans sa tête avant de murmurer : « Moins ».
« J’ai dit ‘jusqu’à’, » a répondu Netanyahu après un bref silence, « et les autres, bien sûr, ne sont malheureusement plus en vie, et nous les rapatrierons ».

Réagissant aux propos tenus par Sara Netanyahu dans la vidéo, le Forum des familles d’otages et de disparus l’a accusée, ainsi que son mari, d’avoir entraîné une « horreur indescriptible » chez les familles « qui sont déjà dans un état d’incertitude qui s’apparente à de la torture ».
« Qu’avez-vous voulu dire par ce ‘moins’ ? Savez-vous quelque chose que nous ignorons ? », a interrogé le Forum. « Nous demandons au Premier ministre de clarifier ses propos et ceux tenus par son épouse. S’il y a des renseignements ou de nouvelles informations sur l’état de santé de nos proches, nous exigeons de les connaître dans leur intégralité ».
Einav Zangauker, la mère de Matan Zangauker, pris en otage, et critique fervente du Premier ministre, a demandé à savoir si son fils – qui fait partie des captifs qui seraient encore en vie – « a été assassiné parce que votre mari refuse de mettre un terme à la guerre ».
« En ce qui concerne les familles, vous venez d’annoncer l’assassinat en captivité de l’un de leurs enfants – et ce, à la veille de Yom HaZikaron, qui plus est », a-t-elle écrit sur le réseau social X.

Israël lancera ses commémorations annuelles pour les soldats tombés au combat et pour les victimes d’attentats terroristes par une minute de silence nationale dans la soirée de mardi, à 20 heures précises.
Depuis la fin de l’accord de cessez-le-feu qui avait été conclu avec le Hamas, le mois dernier, les autorités israéliennes ont expliqué que les groupes terroristes de Gaza conservaient en captivité 24 otages qui, selon les estimations, seraient encore en vie.
Tous sont des hommes qui avaient été enlevés le 7 octobre 2023, lorsque des milliers de terroristes placés sous la direction du Hamas avaient pris d’assaut le sud d’Israël. Les hommes armés avaient massacré plus de 1 200 personnes et ils avaient pris 251 otages, déclenchant la guerre à Gaza. Les groupes terroristes détiennent également les dépouilles d’au moins 35 otages, dont le corps sans vie d’un soldat qui avait été tué lors de la guerre de Gaza, en 2014.
Dans le cadre de l’accord de cessez-le-feu, le Hamas avait relâché 33 femmes, enfants, hommes civils de plus de 50 ans et autres « cas humanitaires » en échange de 1 900 prisonniers palestiniens – dont plus de 270 purgeaient des peines de prison à vie pour les meurtres de dizaines d’Israéliens. Cinq ressortissants thaïlandais détenus à Gaza, qui ne figuraient pas dans l’accord initial, avaient également recouvré la liberté dans le cadre de cette trêve.

Huit dépouilles de captifs avaient été rapatriées dans le cadre de l’accord – notamment celles d’Ariel Bibas, 4 ans, de son frère Kfir, 9 mois, et de leur mère Shiri.
La première phase du cessez-le-feu – qui avait duré 42 jours – avait expiré le 2 mars, Netanyahu refusant de négocier la seconde phase qui prévoyait le retrait total d’Israël de la bande de Gaza, ce qui est une ligne rouge pour les alliés du Premier ministre.
Israël a relancé les hostilités à Gaza le 18 mars.
Le Hamas avait aussi relâché 105 civils lors d’une trêve d’une semaine qui avait eu lieu à la fin du mois de novembre 2023 et quatre otages avaient été libérés auparavant, au cours des premières semaines de la guerre. Huit otages ont été secourus par les soldats alors qu’ils étaient encore en vie, et les dépouilles de 41 personnes ont également été retrouvées – dont celles de trois captifs qui avaient été accidentellement tués par l’armée israélienne alors qu’ils tentaient d’échapper à leurs ravisseurs – ainsi que le corps sans vie d’un soldat qui avait trouvé la mort dans la bande, en 2014.