Tsahal a détruit un tunnel de contrebande d’armes entre la Syrie et le Liban
L'armée a aussi frappé des « infrastructures » au poste frontière de Masnaa, utilisé par des civils libanais ; la frontière est scellée par un cratère, dit un ministre libanais

L’armée israélienne a indiqué vendredi que des avions de chasse avaient frappé dans la nuit un tunnel de plus de trois kilomètres de long qui traversait le Liban et la Syrie et qui, selon l’armée, était utilisé par le groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah pour faire passer en contrebande des armes iraniennes.
Selon Tsahal, le tunnel était exploité par l’unité 4400 du Hezbollah, chargée de livrer au Liban des armes provenant de l’Iran et de ses mandataires.
La frappe a détruit le tunnel par lequel les armes étaient transportées et stockées, ainsi que des bâtiments, des dépôts d’armes et d’autres infrastructures à proximité, a indiqué l’armée.
C’est la première fois que l’armée revendique la destruction d’un tunnel entre le Liban et la Syrie.
Tsahal a également indiqué avoir mené pendant la nuit une frappe aérienne distincte sur des « infrastructures » au principal poste frontière entre le Liban et la Syrie, après avoir identifié une tentative de livraison d’armes iraniennes au Hezbollah via ce poste civil.
Le ministre des Transports libanais, Ali Hamieh, qui est membre du Hezbollah, a indiqué à Reuters que la frappe avait créé un cratère de quatre mètres près du poste-frontière de Masnaa, bloquant ainsi la principale voie d’accès du Liban à la Syrie.
Last night Israel cut off the main Highway linking Lebanon with #Syria, bombing it near the Yafour border crossing (W. Damascus)
Traffic is temporarily stopped. pic.twitter.com/QTY668kgEJ— Qalaat Al Mudiq (@QalaatAlMudiq) October 4, 2024
Selon le gouvernement libanais, quelque 310 000 personnes, principalement des Syriens, auraient emprunté cette voie pour fuir vers la Syrie au cours des dix derniers jours, en raison de l’escalade des hostilités.
Tsahal a déclaré avoir renforcé ses efforts pour empêcher toute livraison d’armes de l’Iran au Hezbollah via la Syrie. Mardi, le commandant de l’unité 4400 du Hezbollah a été tué lors d’une frappe sur Beyrouth.
Jeudi, le colonel Avichay Adraee, porte-parole de Tsahal en langue arabe, a accusé le Hezbollah d’utiliser le poste frontière pour faire entrer clandestinement des armes iraniennes au Liban.
« Tsahal ne permettra pas la contrebande de ces armes et n’hésitera pas à agir si elle y est contrainte », a-t-il écrit sur X.
Lors d’une conférence de presse tenue jeudi, Hamieh a répondu aux accusations israéliennes en déclarant que le poste frontière était sous l’autorité de l’État libanais et qu’il bénéficiait de la protection « conformément au droit international ».
L’attaque contre le poste frontière a eu lieu quelques heures seulement après une frappe aérienne israélienne massive sur Beyrouth – qui aurait visé Hachem Safieddine, le successeur présumé de Hassan Nasrallah, le chef de longue date du Hezbollah – au siège des services de renseignement du groupe terroriste.

Ces frappes ont eu lieu dans le cadre du renforcement des opérations terrestres de Tsahal dans le sud du Liban jeudi, et alors que le Hezbollah a tiré plus de 240 roquettes sur le nord d’Israël.
Des roquettes ont continué à être tirées sur le nord d’Israël vendredi.
Au cours des deux dernières semaines, Israël a intensifié ses frappes contre le Hezbollah au Liban, décimant pratiquement le haut commandement du groupe terroriste lors d’une série de frappes aériennes massives sur Beyrouth et le Sud-Liban.
Cette escalade fait suite à la décision d’Israël, le mois dernier, de faire du retour des habitants du nord du pays un objectif de guerre officiel. Quelque 60 000 habitants ont été évacués des villes du nord à la frontière avec le Liban peu après l’attaque du Hamas le 7 octobre, de peur que le Hezbollah ne mène une attaque similaire.

Depuis le 8 octobre, les terroristes du Hezbollah lancent des attaques quasi quotidiennes contre les communautés israéliennes et les postes militaires situés le long de la frontière, affirmant qu’ils le font pour soutenir la bande de Gaza et la guerre qui y sévit.
Jusqu’à présent, les affrontements ont causé la mort de 26 civils du côté israélien et, sans compter les soldats tués au cours de l’opération terrestre, de 22 soldats et réservistes de Tsahal. Plusieurs attaques ont également été lancées depuis la Syrie, mais sans faire de blessés.
Tsahal a annoncé la mort de neuf soldats lors de l’offensive terrestre contre le Hezbollah au Sud-Liban.
L’armée a décrit les opérations comme des « raids limités, localisés et ciblés », dans le but de démolir l’infrastructure du Hezbollah dans la zone frontalière. Les responsables ont déclaré que l’armée avait l’intention de mettre fin à ces opérations dès que possible.
Depuis qu’Israël a intensifié ses frappes aériennes contre le groupe terroriste du Hezbollah lundi, plus de 630 personnes ont été tuées au Liban, selon le ministère de la Santé du pays.
Au moins un quart des personnes tuées seraient des femmes et des enfants, selon les autorités sanitaires libanaises, qui recensent aussi plus de 2 000 blessés. Selon Israël, de nombreux terroristes du Hezbollah figurent parmi les morts.