Tsahal pilonne des sites du Hezbollah pour déjouer des attaques contre le nord et le centre d’Israël
Des milliers de lance-roquettes ont été détruits par cent avions de chasse ; le NYT signale qu'ils devaient servir à attaquer Tel Aviv à 5 heures du matin ; le groupe terroriste tire des centaines de projectiles vers Israël
Des avions de chasse israéliens ont simultanément bombardé des milliers de cibles du Hezbollah sur le territoire du sud-Liban, dimanche matin. L’armée israélienne a évoqué une opération préventive contre des armements susceptibles d’être utilisés dans le cadre d’une attaque majeure contre le centre et contre le nord d’Israël.
Ces milliers de lance-roquettes ont été simultanément visés par une centaine d’avions de chasse dans le cadre de ce raid, a indiqué l’armée.
Si le centre d’Israël était dans la ligne de mire du groupe terroriste, la majorité des projectiles détruits dans la matinée étaient orientés vers le nord du pays, selon Tsahal.
Des frappes qui n’ont pas empêché le groupe terroriste soutenu par l’Iran de lancer sa réponse à l’assassinat de Fuad Shukr, son commandant militaire, qui a été tué lors d’une attaque israélienne à Beyrouth, le mois dernier. Le Hezbollah a ainsi annoncé avoir tiré plus de 320 roquettes et drones vers le nord d’Israël.
Selon l’armée israélienne, environ 210 roquettes et une vingtaine de drones ont été lancés dans le cadre de cette frappe. Certains ont été interceptés et d’autres se sont abattus sur le sol, entraînant des dégâts et des blessés. De nombreuses roquettes sont aussi retombées dans des champs.
L’armée israélienne a déclaré avoir identifié, cette nuit, des préparations au sein des unités en charge des tirs de roquettes, au sein du Hezbollah, en vue d’une attaque majeure et immédiate contre Israël. Les avions de chasse ont ensuite commencé leur opération visant à « éliminer la menace » peu avant cinq heures du matin.
Les frappes préventives ont spécifiquement pris pour cible les sites du sud-Liban qui auraient été utilisés dans l’attaque, selon Tsahal.
Le New York Times a fait savoir que ces attaques ont visé des lance-roquettes orientés en direction de Tel Aviv, qui auraient dû être actionnés à cinq heures du matin.
L’armée a confirmé que cette agression prévue devait entrer dans le cadre de la riposte du Hezbollah à l’assassinat de Shukr. Le groupe terroriste a lui-même ultérieurement confirmé que ses représailles à l’encontre de l’État juif avaient commencé. Il n’a pas mentionné les frappes préventives israéliennes.
Le Hezbollah a noté avoir tiré plus de 320 roquettes en direction du nord d’Israël, dimanche en tout début de matinée, ainsi que plusieurs drones chargés d’explosifs. Ces attaques ont eu lieu après les bombardements de Tsahal.
Dans un communiqué, le groupe terroriste chiite, basé au Liban, a affirmé avoir pris pour cible onze bases militaires du nord de l’État juif.
Une vidéo qui a circulé sur internet a montré un drone du Hezbollah achevant sa course sur une autoroute, dans le nord d’Israël.
Footage circulating on social media shows a Hezbollah drone impacting a highway in northern Israel. pic.twitter.com/7ivd4xvlg0
— Emanuel (Mannie) Fabian (@manniefabian) August 25, 2024
Les sirènes ont été activées dans tout le nord du pays dimanche en tout début de matinée, notamment à Akko, à Katzrin, sur le plateau du Golan, ainsi que dans de nombreuses communautés de la Galilée, y compris dans la ville de Maalot-Tarshiha.
Une femme a été légèrement blessée par des éclats d’obus à Akko dans le contexte de cette attaque, ont annoncé les service de secours du Magen David Adom. Elle a été prise en charge à l’hôpital Bnai Zion de Haïfa.
Le MDA a ajouté qu’il avait élevé son niveau d’alerte au maximum dans tout le pays.
Le contre-amiral Daniel Hagari, porte-parole de l’armée israélienne, a assuré que les militaires continuaient à déjouer les attaques du Hezbollah contre le nord du pays.
« Nous éliminons les menaces qui planent sur le front intérieur. Des dizaines d’avions attaquent en ce moment même des cibles dans différents secteurs du sud du Liban », a dit Hagari lors d’une conférence de presse matinale.
« Le Hezbollah procède à des tirs de roquettes et de drones en direction d’Israël. Nos défenses aériennes, les navires de la marine et les avions de l’armée de l’air protègent les cieux du pays, identifiant les menaces et les interceptant et lançant des raids sur tout le territoire du Liban, là où c’est nécessaire pour supprimer les menaces et frapper le Hezbollah », a-t-il ajouté.
Des images publiées sur les réseaux sociaux ont montré de nombreux missiles intercepteurs du Dôme de fer lancés pour contrer l’attaque en provenance du Liban.
Footage from the Western Galilee shows the Iron Dome engaging a Hezbollah rocket attack from Lebanon. pic.twitter.com/AKgd9horSm
— Emanuel (Mannie) Fabian (@manniefabian) August 25, 2024
La Commandement intérieur, de son côté, a émis des restrictions en direction des Israéliens qui vivent dans le secteur de Tel Aviv et vers le nord. Des instructions qui ont été données après la déclaration de l’état d’urgence de la part du ministre Yoav Gallant, un état d’urgence connu sous le nom de « situation particulière sur le front intérieur », pour une période de 48 heures et sur tout le territoire.
Une « situation particulière » est un terme juridique utilisé dans les périodes d’urgence et qui donne aux autorités un plus grand pouvoir sur la population civile dans le but d’optimiser les mesures de sécurité.
Suite à cette déclaration, le Commandement intérieur a annoncé de nouvelles restrictions applicables aux Israéliens vivant dans le secteur de Tel Aviv et dans le nord.
Ainsi, les activités liées à l’éducation et les bureaux pourront recevoir du public si un abri est situé à proximité et qu’il peut être atteint à temps. Des limitations ont été placées sur les rassemblements : Ils pourront réunir 30 personnes maximum à l’extérieur et 300 personnes à l’intérieur.
Les plages situées aux abords de la frontière avec le Liban ont été fermées.
De plus, l’autorité aéroportuaire a fait savoir, dimanche en début de matinée, qu’en raison de la situation sécuritaire, les vols décollant de l’aéroport Ben Gurion avaient été retardés et que les arrivées seraient réorientées vers d’autres aéroports.
L’aéroport a repris ses activités à sept heures du matin.
Gallant s’est aussi entretenu avec son homologue américain, le secrétaire à la Défense Lloyd Austin, après le lancement des frappes préemptives de Tsahal.
« Nous avons effectué des bombardements de précision au Liban de manière à déjouer la menace imminente planant sur les citoyens d’Israël. Nous suivons attentivement l’évolution de la situation à Beyrouth et nous sommes déterminés à utiliser tous les moyens à notre disposition pour défendre nos citoyens », a dit Gallant, selon un compte-rendu de son bureau.
Le ministère a fait savoir que Gallant avait informé Austin des frappes réalisées au Liban et que les deux hommes « ont discuté de l’importance d’éviter une escalade régionale ».
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu, qui a supervisé l’attaque depuis le quartier-général de l’armée, la Kirya, à Tel Aviv, a convoqué le cabinet de sécurité, selon son bureau. La rencontre du cabinet dans son intégralité qui était programmée a été pour sa part annulée.
Le porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche, Sean Savett, a expliqué que le président américain « surveille de près les événements en cours en Israël et au Liban ».
« Il s’est entretenu avec son équipe de sécurité nationale pendant toute la soirée », a-t-il commenté. « Sous sa direction, les hauts-responsables américains ont été en communication continue avec leurs homologues israéliens. Nous continuerons à soutenir le droit à l’auto-défense d’Israël et nous continuerons à œuvrer en faveur de la stabilité régionale ».
Hagari a estimé samedi qu’Israël se préparait à vivre « une semaine importante ».
Shukr, le chef de l’aile militaire du Hezbollah, avait été tué dans son appartement de Beyrouth lors d’une attaque israélienne au mois de juillet. L’État juif se prépare depuis à la riposte de l’organisation terroriste.
Les Iraniens ne devraient pas lancer une frappe de représailles au même moment que le Hezbollah, a signalé le site d’information Ynet, même si la République islamique a promis « un châtiment dur » à Israël après l’assassinat du leader du Hamas Ismail Haniyeh à Téhéran, le mois dernier, lors d’une attaque dont la responsabilité a été attribuée à l’État juif.
De hauts-responsables israéliens qui se sont exprimés auprès de Ynet ont indiqué que la riposte du Hezbollah était attendue, et ce indépendamment de l’issue des négociations portant sur un cessez-le-feu à Gaza et sur la libération des otages qui se trouvent dans les geôles du Hamas actuellement – des pourparlers qui ont lieu cette semaine. « Le Hezbollah ne s’inquiète pas réellement des Palestiniens », ont noté les officiels. Rétrospectivement, ils peuvent utiliser les pourparlers comme excuse pour attaquer. »
La Douzième chaîne a rapporté qu’Israël avait transmis un message clair au Hezbollah, celui que si l’organisation devait attaquer Tel Aviv, l’armée israélienne interviendrait à Beyrouth et s’en prendrait aussi aux « atouts majeurs » du Liban et du Hezbollah.
Les frappes sont survenues alors que le général de l’armée de l’air américaine Charles Q. Brown, à la tête de l’état-major interarmées, a annoncé sa visite au Moyen-Orient, samedi, pour évoquer les moyens d’éviter un conflit régional à grande échelle.
Brown a commencé son déplacement par la Jordanie. Il devrait ensuite se rendre en Égypte et en Israël pour s’entretenir avec les dirigeants militaires des deux pays. Brown a expliqué que les États-Unis surveillaient de près les mouvements de l’Iran et que des renforts avaient été envoyés, avec pour objectif de dissuader Téhéran.
Depuis le 8 octobre, les forces placées sous l’autorité du Hezbollah attaquent presque quotidiennement les communautés israéliennes et les postes militaires situés le long de la frontière. Le groupe déclare que ces frappes sont effectuées en soutien à Gaza, dans le contexte de la guerre opposant Israël au Hamas au sein de l’enclave côtière.
Jusqu’à présent, les hostilités à la frontière ont entraîné la mort de 26 civils du côté israélien, ainsi que celle de 19 soldats et réservistes. Plusieurs attaques ont également été lancées depuis la Syrie, sans faire de blessé.
Le Hezbollah a annoncé les identités de ses 420 hommes qui ont été tués par Israël au cours des affrontements encore en cours, principalement au Liban, mais aussi en Syrie. Au Liban, 73 membres d’autres groupes terroristes, un soldat libanais et au moins 60 civils, dont trois journalistes, ont été tués.