Un adolescent palestinien tué dans un raid militaire israélien en Cisjordanie
L'armée israélienne a déclaré avoir tiré sur un suspect durant "une opération antiterroriste", menée parallèlement à plusieurs autres opérations nocturnes en Cisjordanie
Un adolescent palestinien a été tué mardi par balles lors d’un raid militaire israélien dans le nord de la Cisjordanie, a indiqué l’Autorité palestinienne, l’armée affirmant avoir tiré sur un « suspect » s’étant approché « avec des explosifs ».
Le ministère de la Santé palestinien a écrit dans un communiqué que Mahmoud Majid Mohammed al-Aïdi, 17 ans, était mort des suites de ses blessures « dues à des tirs de balles de l’occupation (Israël, NDLR) à la tête », dans le camp de réfugiés palestiniens d’Al-Fara, au nord-est de la ville de Naplouse.
Le camp abrite un groupe armé récemment formé, affilié au groupe terroriste palestinien du Jihad islamique.
« Durant une opération au camp d’Al-Faraa, un suspect palestinien s’est approché des soldats avec des explosifs. Les soldats ont réagi en tirant avec des balles réelles » et ont touché une personne, a indiqué un communiqué de l’armée.
Assem Mansour, un des responsables du camp de réfugiés, a déclaré à l’AFP que « l’armée israélienne est entrée dans le camp via différentes entrées après minuit et a encerclé une maison pour chercher un suspect ».
Des images circulant en ligne montrent al-Aydi posant avec un fusil d’assaut. Aucune faction armée n’a cependant revendiqué son appartenance au groupe.
Selon l’armée israélienne, les troupes avaient interpellé deux Palestiniens recherchés dans le camp de réfugiés de Faraa, près de la ville de Tubas (nord-est), lorsque le suspect s’est approché des troupes avec un engin explosif.
L’armée israélienne a déclaré avoir mené parallèlement plusieurs autres opérations nocturnes en Cisjordanie, au cours desquelles elle dit avoir arrêté 23 personnes, certaines ont donné lieu à des incidents violents.
Des Palestiniens armés ont ouvert le feu cette nuit depuis un véhicule qui passait à un poste de contrôle militaire gardant l’avant-poste illégal de Homesh, près de la ville de Naplouse, dans le nord de la Cisjordanie, a déclaré Tsahal.
Aucun soldat n’a été blessé dans cette attaque en voiture, et les troupes ont trouvé plusieurs douilles à proximité, a ajouté l’armée.
La responsabilité de l’attaque n’a pas encore été revendiquée.
L’armée israélienne mène une offensive antiterroriste, principalement axée sur le nord de la Cisjordanie, bastion de factions palestiniennes armées, dans le nord de la Cisjordanie, depuis une vague d’attaques anti-israéliennes en mars et avril 2022, des attentats qui ont fait 31 morts en Israël en 2022 et 11 autres – dont trois mineurs – depuis le début de cette année.
L’opération de Tsahal a permis d’interpeller plus de 2 500 personnes lors de raids nocturnes quasi quotidiens.
Elle a également fait 171 morts palestiniens en 2022 et 43 autres depuis le début de cette année, l’essentiel lors d’attentats ou d’affrontements avec les forces de l’ordre, avec toutefois un petit nombre de victimes civiles étrangères aux violences.
Une augmentation du nombre d’attaques de représailles menées par des Israéliens contre des Palestiniens à la suite des attentats terroristes récents a également été observée.
Le ministère palestinien de la Santé a également annoncé mardi la mort d’un Palestinien de 25 ans, Haroun Rasmi Youssouf Abou Aram, décédé selon lui des suites de blessures causées par des balles israéliennes deux ans plus tôt dans le sud de la Cisjordanie.
Haroun Abu Aram, 26 ans, était paralysé à partir du cou et avait du mal à respirer.
L’incident a eu lieu dans les collines du sud de Hébron alors que les troupes étaient venues sur place pour confisquer un générateur électrique et d’autres équipements du village non reconnu d’al-Rakeez, en Cisjordanie, qui auraient été utilisés pour des constructions illégales.
L’armée a déclaré que la vie des soldats concernés était en danger lorsque la fusillade a eu lieu. Une enquête avait révélé que la balle ne visait pas le cou d’Abu Aram, mais qu’elle avait été tirée involontairement après qu’un autre Palestinien a saisi l’arme du soldat, selon une déclaration de l’armée après l’incident.
Le récit de l’accident fait par l’armée est contraire à celui des témoins oculaires palestiniens, qui ont affirmé que le soldat avait délibérément tiré sur Abu Aram.