Un Arabe israélien de l’Ohio se plaint du boycott contre Israël
Découvrez l'histoire d'un Chrétien arabe israélien, dont le restaurant a fait l'objet d'une attaque à la machette
Hany Baransi, le Chrétien arabe israélien dont le restaurant à Columbus, dans l’Ohio, a été attaqué en février par un assaillant qui brandissait une machette, a annoncé qu’il va bientôt déclarer faillite et fermer son restaurant.
Il y a quelques mois à peine, Baransi avait triomphalement rouvert le Nazareth Restaurant & Deli, brandissant sa balle de baseball emblématique devant des drapeaux israéliens, quelques semaines seulement après l’attaque par Mohamed Bary, un Musulman d’Afrique de l’Ouest connu pour avoir fait des déclarations islamistes radicales.
L’information a été partagée par Baransi sur sa page Facebook et a surpris beaucoup de ceux qui avaient suivi son histoire.
Quatre personnes avaient été blessées dans l’attaque, dont une grièvement. Toutes sont depuis remises sur pied.
Baransi a déclaré que ses problèmes financiers venaient de l’absence de compensation des gouvernements locaux, provinciaux ou fédéraux suite à l’attaque. Il a dit qu’il a personnellement payé la note pour le nettoyage coûteux.
« Il m’a manqué 12 000 dollars (un peu moins de 11 000 euros) sur la masse salariale et j’ai essayé de trouver un accord avec mes employés pour que je puisse rester ouvert, mais cela n’a pas fonctionné », a déclaré le restaurateur au Times of Israel par téléphone, dimanche, seulement trois semaines après son retour à Columbus, après avoir passé des vacances dans sa ville natale de Haïfa.
Baransi, qui affiche fièrement un drapeau israélien dans son restaurant au style moyen-orientale, est convaincu qu’il était la cible prévue de Bary et a toujours affirmé que l’attaque était du terrorisme.
Fin février, l’Associated Press a rapporté que le FBI n’avait pas trouvé de preuves suggérant que l’assaut serait une attaque terroriste orchestrée.
« Le commerce a rebondi une fois que nous avons rouvert. Les clients venaient, mais nous ne pouvions pas le faire fonctionner. Je vais déposer le bilan », a déclaré Baransi, âgé de 50 ans.
Alors que la disparition de son restaurant, ouvert depuis 27 ans, est difficile à accepter, il lui encore plus difficile d’entendre la critique qu’il a reçue de ses compatriotes américains et de ses parents et amis en Israël face à la manière dont il a décidé de dire ce qu’il pensait sur ce qui est arrivé.
« Beaucoup de gens ont commencé à m’attaquer car je défendais Israël et disais que c’était un attentat terroriste »
« L’article du Times of Israel sur mon affaire a été très partagé », a déclaré Baransi au sujet du reportage publié le 7 mai.
« Les gens qui m’avaient toujours aimé et soutenu ont continué à le faire, mais beaucoup ont commencé à m’attaquer car je défendais Israël et que je disais que c’était une attaque terroriste. Même la femme de l’une des victimes s’est mise en colère contre moi car je disais que ce n’était pas une simple attaque aléatoire. Les gens pensent que je devrais accepter que quelque chose est arrivé et que je devrais reprendre le dessus », a-t-il dit dimanche.
« Les gens me demandent qui je suis devenu », a-t-il poursuivi, se référant à sa décision d’être un militant pro-israélien.
Plus tôt ce mois-ci, Baransi a accroché un grand drapeau israélien que l’ambassadeur israélien aux États-Unis, Ron Dermer, lui a remis et a tenu une célébration de la Journée de l’Indépendance d’Israël au Nazareth pour la première fois. Il a également posé avec les clients en face du drapeau pour des photos affichées sur les médias sociaux.
Le 10 mai, Baransi a assisté et a témoigné à une audience de la Maison de l’Ohio des représentants de la surveillance et de la responsabilité du gouvernement sur un projet de loi qui interdirait à un organisme d’État de signer un contrat avec une entreprise boycottant Israël ou désinvestissant d’Israël.
« Les gens ne peuvent pas espérer que je réagisse à ce qui est arrivé comme si je ne savais pas ce que je sais et n’avais pas l’expérience de la vie que j’ai », a déclaré Baransi, défendant sa position pro-Israël.
« Je suis Israélien et je ne supporte plus tout cela, qui exclut Israël et nous boycotte »
« Quand Obama prêche au sujet des Musulmans et descend Israël, cela me fait chier. Les gens ne comprennent pas. Si j’étais de Syrie, d’Iran, d’Irak ou de Jordanie, je ne le mentionnerais pas. J’ai honte de ces lieux. Mais je suis Israélien et je ne supporte plus tout cela, qui exclut Israël et nous boycotte. Israël est le lieu le plus sûr au monde pour moi, en tant qu’Arabe chrétien », a-t-il poursuivi.
Baransi a déclaré au Times of Israel que certains de ses amis et parents en Israël ont également été mécontents de son comportement depuis l’attaque de son restaurant.
« En tant qu’Arabes israéliens, ils ne veulent pas que je sois aussi pro-Israël. Mais je pense qu’ils ont besoin de commencer à agir davantage comme des citoyens israéliens. S’ils soutiennent Israël aux côtés des Juifs israéliens, le gouvernement les soutiendra davantage », a-t-il dit.
Pour l’heure, Baransi prend les choses au jour le jour. Il n’est pas sûr de ce que sa prochaine décision sera. Il pourrait finir par retourner en Israël, mais avant cela, il aimerait essayer d’ouvrir un genre différent d’établissement de restauration à Columbus – une charcuterie casher.
« Je voudrais m’associer en affaires avec des partenaires juifs ou israéliens », a-t-il dit.
Une telle entreprise pourrait mettre Baransi encore plus dans le pétrin qu’il ne l’est maintenant. Alors que les charcuteries cashers ferment dans les zones avec de grandes populations juives comme Los Angeles et Long Island, l’ouverture d’une nouvelle dans une région métropolitaine avec seulement 25,000 Juifs peut se révéler risquée.
Mais là encore, depuis l’attaque du Nazareth, Baransi n’a pas peur de prendre des risques.