Un député arabe s’est rendu sur le mont du Temple malgré l’interdiction
Masud Ghnaim dit qu’il participait à un évènement avant le Ramadan et dément toute provocation avant la visite de Trump

Un député arabe israélien s’est rendu samedi au mont du Temple, défiant ainsi l’interdiction formelle faite aux membres de la Knesset de se rendre sur le lieu saint, avant d’en être escorté par la police israélienne.
Le député Masud Ghnaim, qui appartient au Mouvement islamique, l’un des partis composant le groupe parlementaire de la Liste arabe unie, s’est rendu sur le mont du Temple dans le cadre d’un évènement annuel préparant le site au mois saint musulman de Ramadan, qui commence vendredi.
Les députés n’ont plus le droit de se rendre sur le mont du Temple depuis novembre 2015, dans le cadre d’une tentative de réduction des tensions dans un contexte d’attaques terroristes contre les Israéliens, notamment par des attaques au couteau ou à la voiture bélier.
Ghnaim a déclaré être allé « bénir les dizaines de bénévoles arabes qui sont venus à Al-Aqsa pour la rénover et la nettoyer avant le mois saint de Ramadan, un évènement qui est organisé tous les ans depuis longtemps, et pour accomplir mon droit de prier à la mosquée. »

Ghnaim a dit être contre l’interdiction faites aux députés par le Premier ministre Benjamin Netanyahu de se rendre sur le mont du Temple car « le complexe d’Al-Aqsa est un territoire occupé et un lieu saint pour les musulmans, et cette décision enfreint notre liberté de religion et de culte sur un site qui est saint pour nous. »
Samedi, Ghnaim a été repéré par la police israélienne, qui l’a escorté hors du site. Les responsables israéliens pensent qu’il tentait d’attiser les tensions avant la visite du président américain Donald Trump, qui arrive lundi en Israël.
Trump doit se rendre le lendemain au mur Occidental pour une visite privée.
Ghnaim a démenti toute tentative visant à envenimer la situation.
« Je ne vois aucune provocation dans le fait que des députés arabes veuillent aller dans une mosquée et y prier », a-t-il ajoutant qu’il n’y avait « aucune connexion entre ma visite et la visite prévue du président Trump. »

Fin mars, Netanyahu avait indiqué qu’il pourrait envisager de lever son interdiction trois mois plus tard, pour éviter une série de dates sensibles, comme la visite de Trump, le Ramadan, et les célébrations de la conquête du lieu saint de Jérusalem par Israël pendant la guerre des Six Jours de 1967.
Avant cette déclaration de Netanyahu, un député juif de son propre parti, Yehuda Glick, avait fait appel à la Cour suprême pour qu’elle lève cette interdiction.