Netanyahu : “pas de changement pour l’instant” sur les visites des élus au mont du Temple
L’interdiction faite aux politiciens de se rendre sur le lieu saint il y a un an avait été instaurée pour tenter d’apaiser les tensions responsables de la vague de terrorisme palestinien
La police aurait recommandé que les dirigeants politiques, et notamment les députés, soient autorisés à reprendre les visites au mont du Temple après une interdiction d’un an imposée par le Premier ministre Benjamin Netanyahu pour tenter de réduire les tensions sur le lieu saint explosif.
Selon un reportage diffusé mardi sur la Deuxième chaîne, la police israélienne a proposé que les ministres et les députés soient autorisés à visiter le site tant qu’ils remplissent 14 conditions, notamment une notification préalable de leur visite, des restrictions sur les heures de visites, un accord pour entrer sans garde du corps ni journalistes, et une interdiction de prononcer un discours sur le site.
Netanyahu devrait réunir les responsables de la sécurité ces prochains jours pour examiner les recommandations de la police, a annoncé mardi le bureau du Premier ministre en réponse au reportage.
Le Premier ministre « entendra leurs positions puis prendra une décision. Jusque là, il n’y a pas de changement de politique », a annoncé son bureau dans un communiqué.
Il a été interdit à tous les députés, quelle que soit leur religion ou leur origine, de se rendre sur le mont du Temple après une visite du ministre de l’Agriculture Uri Ariel (HaBayit HaYehudi) en octobre dernier, pendant laquelle il avait été filmé en train de prier.
Les juifs ont le droit de visiter le mont, le lieu le plus saint du judaïsme et l’emplacement des deux anciens Temples, mais pas d’y prier, dans le cadre d’un accord de « statu quo » mis en place par Israël quand il a saisi le site à la Jordanie en 1967.
Le site est également vénéré par les musulmans. Il est le troisième lieu le plus saint de l’islam, après les deux villes arabes de La Mecque et de Médine.
La visite d’Ariel en octobre 2015 avait été suivie d’une autre, celle du député de la Liste arabe unie Jamal Zahalka, qui avait été filmé à l’une des portes menant au mont en train de tenter d’empêcher physiquement des juifs d’entrer sur le site, en hurlant « criminels fous, vous êtes tous des Kahanistes, des fascistes, des racistes, sortez d’ici, vous blessez les musulmans » à un groupe de visiteurs juifs.
Ces visites, ainsi que des accusations de prêcheurs palestiniens, qui affirmaient qu’Israël prévoit de « détruire » en secret la mosquée Al-Aqsa, et des campagnes de députés juifs pour autoriser la prière juive sur le site, ont été vues par beaucoup, et notamment par des responsables sécuritaires israéliens et palestiniens, comme un facteur des tensions qui ont participé au déclenchement des affrontements violents à Jérusalem et de la vague d’attaques terroristes palestiniennes qui a commencé en octobre 2015.
Dans le cadre des efforts pour apaiser les tensions, Netanyahu avait ordonné à la police d’empêcher tous les dirigeants politiques, notamment les ministres et les députés, de se rendre sur le site. L’interdiction devait initialement durer huit mois, mais a été renouvelée de nombreuses fois depuis sa première expiration en juin.
La police avait déjà recommandé de lever l’interdiction en juin, mais Netanyahu l’avait maintenue en place, une décision qui avait ensuite été soutenue par les députés.
Mardi, le député du Likud Yehuda Glick a appelé sur Twitter Netanyahu et le président de la Knesset, Yuli Edelstein, à accepter les recommandations présumées de la police. Glick est un activiste important du mouvement réclamant l’autorisation de la prière et des visites juives sur le mont du Temple.
Glick lui-même n’a plus eu le droit de se rendre sur le site en septembre 2014, quand une musulmane a porté plainte contre lui, affirmant que pendant une altercation sur place, il l’avait poussée et lui avait cassé le bras. Glick a démenti ces accusations.
Un homme armé palestinien avait tenté de tuer Glick en octobre 2014 devant le centre Bégin de Jérusalem. Le militant avait été grièvement blessé.