Liens présumés avec le Hamas : Un homme d’affaires palestino-américain abandonne son poste à Harvard
La Kennedy School of Government de l'université a déclaré que le procès contre Bachar Masri « soulève de graves allégations qui devraient être vérifiées »
Luke Tress est le vidéojournaliste et spécialiste des technologies du Times of Israël

Un éminent homme d’affaires américano-palestinien, Bashar Masri, a quitté ses fonctions au sein de l’Université de Harvard suite à une plainte laissant entendre qu’il avait aidé le Hamas dans des projets immobiliers à Gaza, selon une information parue jeudi.
Masri siégeait jusqu’alors au conseil du doyen de la Kennedy School of Government de Harvard. L’établissement a confirmé au New York Post que Masri avait démissionné suite à la plainte déposée par des victimes de l’attaque du 7 octobre 2023 et leurs familles.
« Cette plainte fait état de soupçons graves qui méritent une enquête et um examen des autorités judiciaires », a déclaré le porte-parole de Kennedy au média.
La plainte, déposée lundi, soutient que le Hamas a leurré Israël avant l’attaque en feignant de s’intéresser à l’immobilier à Gaza, et que Masri et ses sociétés faisaient « partie intégrante de cette grande supercherie ».
« Ils possédaient et exploitaient des propriétés phares à Gaza qu’ils avaient sciemment et délibérément intégrées dans les infrastructures terroristes du Hamas et qui étaient des éléments cruciaux du plan d’attaque du Hamas le 7 octobre », indique la plainte.
Les plaignants sont 200 victimes américaines de l’attaque du 7 octobre et des membres de leur famille, y compris les familles des otages assassinés Hersh Goldberg-Polin et Itay Chen, et Yechiel Leiter, l’ambassadeur d’Israël aux États-Unis, dont le fils a été tué à Gaza en novembre 2023.
La plainte ne précise pas dans quelle mesure Masri était ou non au courant de l’attaque du 7 octobre, mais il aurait dit savoir que le Hamas utilisait ses biens à des fins militaires.
Certains projets immobiliers de Masri qui semblaient légitimes avaient également été utilisés pour construire et cacher des tunnels du Hamas, pour stocker des roquettes, pour accueillir des dirigeants du Hamas, pour former des membres du Hamas et pour produire de l’électricité pour les tunnels du Hamas, selon la plainte.
La plainte porte sur la zone industrielle de Gaza, un parc industriel de 480 000 mètres carrés situé de l’autre côté de la frontière du kibboutz Nahal Oz, l’une des communautés les plus durement touchées par l’attaque du 7 octobre.
Le parc avait été financé par l’USAID, l’ONU, l’UE et d’autres bailleurs de fonds. Masri avait coordonné le développement du parc avec le Hamas, et le groupe terroriste avait construit des tunnels sous le parc, utilisant l’installation pour sonder la clôture frontalière et détournant son électricité pour les tunnels, peut-on lire dans la plainte. Un château d’eau, dans le parc, abritait une installation de production d’armes antichars du Hamas.
Masri avait également supervisé la construction de deux hôtels de luxe à Gaza que le Hamas, à commencer par son défunt chef Yahya Sinwar, utilisait pour organiser des événements.
Les tunnels du groupe terroriste passaient en dessous et ils étaient reliés aux hôtels, selon la plainte. L’un des hôtels, le Blue Beach, aurait été lié par un tunnel à un centre d’entraînement du Hamas. Le groupe terroriste aurait utilisé les hôtels comme base d’opérations et pour tendre des embuscades aux troupes de Tsahal, toujours selon la plainte.
Le bureau de Masri a nié toute implication dans une déclaration communiquée au Times of Israel.
« Il a été choqué d’apprendre par les médias qu’une plainte sans fondement a été déposée aujourd’hui, faisant référence à de fausses allégations à son encontre et à l’encontre de certaines entreprises auxquelles il est associé. Ni lui ni ces entités ne se sont jamais livrés à des activités illégales ou n’ont fourni de soutien à la violence et au militantisme », indique le communiqué.
« Il s’oppose sans équivoque à toute forme de violence. Il demandera le rejet de ces fausses allégations devant le tribunal, » ajoute-t-il.
En plus de son poste à Harvard, Masri a siégé au conseil consultatif de la US Development Finance Corporation entre 2020 et 2023 et il a été lié à l’administration Trump. Il a par ailleurs dirigé le développement de Rawabi, une ville de Cisjordanie, un développement qui était un projet majeur.
Cette plainte vise à obtenir des dommages-intérêts en vertu de la loi antiterroriste ainsi qu’un procès devant jury. Elle a été déposée devant le tribunal fédéral de district de Washington, DC, où Masri a une résidence.
Les cabinets d’avocats Willkie Farr & Gallagher, Osen, Stein, Mitchell, Beato & Missner et Motley Rice représentent les plaignants.