Un documentaire sur un film mystère sur la Shoah présenté au festival de Venise
Le documentaire "From Darkness to Light" retrace l’histoire d'un film de Jerry Lewis dans lequel il incarne un clown dont la mission est de divertir les enfants juifs sur le chemin des chambres à gaz
C’est un film mystère, « The Day the Clown Cried », qui fait sa réapparition. En 1972, Jerry Lewis incarne un clown, Helmut Doork, dont la mission est de divertir les enfants juifs sur le chemin des chambres à gaz.
Il a lui-même réalisé ce film, qui ne verra jamais les salles. Le réalisateur n’a jamais voulu diffuser l’œuvre. Il avouera lui-même en 2013 : « Cela aurait pu être merveilleux, mais j’ai fait une erreur… Je n’ai pas bien compris. » N’étant jamais sorti, le film a une réputation de maudit aux yeux des historiens et des cinéphiles.
Lewis a quand même offert une copie de son film à la Bibliothèque du Congrès avec la condition qu’il ne soit pas diffusé avant 2025.
Le film va connaître un nouveau souffle avec le documentaire « From Darkness to Light », réalisé par Michael Lurie et Eric Friedler, diffusé au festival de Venise. Le projet retrace les origines du film et les regrets de Lewis.
La Mostra de Venise débutera le 28 août.
Le film de Jerry Lewis narre l’histoire d’Helmut Dorque qui, pendant la Seconde Guerre mondiale, est un clown déprimé. Un soir, l’homme est arrêté dans un bar par la Gestapo pour avoir vociféré contre l’Allemagne et contre Adolf Hitler. Après un interrogatoire, il est emprisonné dans un camp de concentration pour prisonniers politiques. Pendant les trois ou quatre années suivantes, il espère et attend une occasion de plaider sa cause. Un jour, il aperçoit un groupe d’enfants riant de lui de l’autre côté du camp, là où sont isolés les prisonniers juifs. Ressentant le besoin d’être à nouveau apprécié, Helmut se met en scène pour eux et les amuse jusqu’à ce que le nouveau commandant de la prison ordonne qu’on le stoppe. Puis, oyant en lui une utilité, le commandant l’affecte au chargement des enfants juifs dans les trains à destination du camp, lui promettant que son cas sera réexaminé s’il accepte. Par un coup du sort, il atterrit dans un wagon à destination d’Auschwitz. Comme on lui a offert la liberté s’il menait à bien sa mission, Helmut s’oblige à contrecœur à accomplir sa tâche. Après que les enfants ont pénétré dans la chambre à gaz, le remords le ronge tellement qu’il y entre aussi et se met à faire son spectacle.