Un éminent rabbin demande aux militants anti-Israël de cesser de chanter sa chanson
Selon le rabbin Menachem Creditor, la chanson Olam Chesed Yibaneh, reprise par des membres de Jewish Voice for Peace à Yale, est mal interprétée et détournée
JTA – Un rabbin new-yorkais a réitéré son appel à ce que sa musique ne soit pas entonnée par des manifestants anti-Israël, des étudiants de l’université de Yale ayant utilisé sa chanson lors des manifestations qui s’y sont déroulées.
Le rabbin Menachem Creditor s’est dit « bouleversé » d’apprendre que « Olam Chesed Yibaneh », une chanson qu’il a écrite après les attentats terroristes du 11 septembre et qui est devenue un pilier des militants juifs progressistes, a été chantée à la fin d’un seder organisé par le groupe antisioniste Jewish Voice for Peace (JVP) à l’université de Yale. Yale est l’une des dizaines d’établissements universitaires où des campements de protestation anti-Israël ont été installés ces dernières semaines.
« Je tiens à préciser que je suis fermement opposé à ce que cette chanson soit utilisée dans un contexte hostile à Israël ou au peuple juif », a affirmé Creditor dans un communiqué. « Ceux qui utilisent la chanson lors de ces manifestations détournent son message d’amour et de soutien à Israël. Je ne peux pas accepter son utilisation par ces manifestants, dont les convictions ne pourraient être plus éloignées des miennes ».
Creditor, le rabbin en résidence à l’UJA-Federation de New York, avait déjà demandé à ce que sa chanson ne soit pas chantée lors de manifestations anti-Israël en novembre, un mois après le début de la guerre d’Israël contre le groupe terroriste palestinien du Hamas à Gaza, qui a débuté le 7 octobre avec l’assaut de milliers de terroristes sur le sud d’Israël, durant lequel ils ont massacré près de 1 200 personnes, et pris 253 otages, pour la plupart des civils.
À l’époque, un membre du groupe antisioniste IfNotNow a déclaré que le groupe cesserait d’inclure « Olam Chesed Yibaneh » et une chanson écrite par un autre musicien juif qui s’était également opposé à son utilisation lors d’actions menées dans tout le pays pour réclamer un cessez-le-feu. Le porte-parole national avait toutefois refusé de répondre aux questions concernant l’utilisation de ces chansons.
Creditor avait alors dit à la Jewish Telegraphic Agency qu’il avait décliné les offres d’assistance juridique bénévole pour limiter l’utilisation de sa chanson, estimant qu’un litige donnerait « trop d’oxygène » à la question. Il avait ajouté qu’il souhaitait simplement que les manifestants cessent [de l’utiliser], tout en reconnaissant qu’il serait difficile de rompre avec des habitudes de longue date.
« Il est difficile de contrôler l’utilisation de son art une fois qu’il a été créé », expliquait-il en novembre dernier. « Mais ce qui me fait le plus mal, c’est de voir ma chanson utilisée comme une arme contre le cœur de ma propre famille. »
Aujourd’hui, a-t-il ajouté dans son communiqué, il voit un renouvellement de la mission de sa chanson dans la défense d’Israël, à un moment où le pays est de plus en plus assiégé.
« Je suis extrêmement fier de ‘Olam Chesed Yibaneh’ et de ce qu’elle représente », a-t-il déclaré. « En ces jours difficiles, je continuerai à la chanter à tue-tête pour témoigner de mon soutien indéfectible à Israël et de ma solidarité inébranlable avec les familles d’otages et leurs proches toujours en captivité. »
Yale protesters holding Passover Seder tonight pic.twitter.com/O8kv6uzBqE
— DC (@dcnhvct) April 22, 2024