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Un établissement londonien efface gratuitement les tatouages de Kanye West

Les récents propos antisémites du rappeur et son admiration affichée pour Hitler ont tout changé pour Kimberley Westgarth

La cliente Kimberly Westgarth est assise aux NAAMA Studios, une clinique de détatouage à Marylebone, Londres, le 14 décembre 2022(Crédit : Isabel INFANTES / AFP)
La cliente Kimberly Westgarth est assise aux NAAMA Studios, une clinique de détatouage à Marylebone, Londres, le 14 décembre 2022(Crédit : Isabel INFANTES / AFP)

« Je ne veux plus de lui sur ma peau » : écœurée, révoltée par les propos antisémites de Kanye West, Kimberley Westgarth, étudiante britannique de 24 ans, est en passe de se débarrasser de son tatouage du rappeur à Londres, sans débourser un penny.

Il y a deux ans, l’étudiante en architecture s’était fait tatouer le visage du rappeur américain, apparaissant avec des larmes de sang, sur le bras gauche.

Elle aimait alors « sa musique », et notamment ce qu’il défendait, en particulier la « communauté bipolaire », troubles dont la jeune femme explique être elle-même atteinte. « Je l’idolâtrais à l’époque ».

Mais les récents propos antisémites du rappeur et son admiration affichée pour Hitler ont tout changé : « je ne veux plus de lui sur ma peau », explique l’étudiante en architecture.

Kanye West, deuxième à partir de la droite, avant la présentation de la collection automne 2015 Kanye West-Adidas lors de la Fashion Week, à New York, le 12 février 2015. (Crédit : AP Photo/Bebeto Matthews)

De nombreuses marques ont aussi coupé les ponts ces dernières semaines avec Kanye West, notamment l’équipementier sportif Adidas, la chaîne de prêt-à-porter Gap et la maison de mode Balenciaga.

Il faudra à Kimberley Westgarth douze sessions de laser pour se débarrasser de son tatouage.

Le processus, qui consiste à pulvériser avec un laser les particules d’encre qui sont ensuite peu à peu éliminées par l’organisme, devrait être achevé dans un an. En attendant, elle cache ce tatouage.

Installé depuis deux ans dans le quartier huppé de Marylebone à Londres, le studio Naama a lancé un programme, intitulé « deuxième chance ». Il consiste à enlever gratuitement des tatouages devenus avec les années un fardeau et le rappel constant d’un passé douloureux : l’appartenance à un gang, un séjour en prison, une relation toxique, des symboles haineux…

NAAMA Studios, une clinique de détatouage à Marylebone, Londres, le 14 décembre 2022(Crédit : Isabel INFANTES / AFP)

Un programme désormais étendu aux tatouages de Kanye West, et qui a reçu une centaine de candidatures, explique Melina Lawson, responsable de l’établissement. Le processus est en cours pour deux personnes actuellement.

« C’est un chemin » pour ceux qui se font enlever leur tatouage, quand « vous n’aimez plus le tatouage et ce qu’il représente pour vous », explique-t-elle.

« Ça peut être un peu sensible pour le client, mais en avançant dans le traitement, ils commencent à changer eux-mêmes », « ils voient qu’il est en train d’être enlevé et qu’il peut y avoir autre chose », ajoute-t-elle.

Selon la responsable, en dehors de ce programme gratuit, le prix total pour enlever un tatouage s’élève en moyenne à 2 000 livres sterling (près de 2 300 euros), mais varie bien entendu selon sa taille et le nombre de séances nécessaires.

Mais « l’impact social » que peut avoir le retrait d’un tatouage, « la positivité » qu’il peut engendrer apporte plus que de l’argent, assure Melina Lawson, expliquant que l’établissement remplit ainsi de petits espaces vides dans son agenda mais précise que ces clients sont traités comme tous les autres.

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