Un étudiant juif de Princeton disculpé d’une agression lors d’une manifestation anti-Israël
Le juge a estimé que le vétéran de l'armée américaine David Piegaro a fait preuve d'un mauvais jugement au moment de l'incident mais que « cela n'a pas atteint le niveau de l'insouciance criminelle »

Un étudiant juif de Princeton et vétéran de l’armée américaine, accusé d’avoir agressé le chef de la sécurité du campus de l’école lors d’une manifestation anti-Israel et pro-palestinienne l’année dernière, a été déclaré non coupable.
Un juge du New Jersey a rendu le verdict mardi, le jour-même où le président de Princeton a annoncé que le financement fédéral de l’école avait été gelé par l’administration Trump dans le cadre d’enquêtes pour antisémitisme sur le campus lors de manifestations pro-palestiniennes contre Israël.
En avril dernier, David Piegaro, qui se décrit comme un « journaliste citoyen pro-israélien », tentait de filmer un sit-in pro-palestinien sur le campus lorsqu’il a eu une altercation avec Kenneth Strother Jr, le vice-président adjoint chargé de la sécurité publique. Selon le New York Times, Piegaro a déclaré qu’il ne participait pas aux manifestations ou contre-manifestations sur le campus de Princeton.
Piegaro tentait de suivre Strother et deux autres personnes dans un bâtiment adjacent au sit-in lorsque Strother lui en a barré l’accès.
Il a commencé à enregistrer le groupe et a demandé l’identité de Strother. Dans l’enregistrement de l’incident, Piegaro dit « Ne me touchez pas » avant que la vidéo ne soit coupée, selon le New York Times.
Les détails de l’altercation qui a suivi restent flous. Strother a affirmé que Piegaro avait résisté à l’arrestation et Piegaro a déclaré avoir été victime d’une agression, mais l’incident a entraîné la chute de Piegaro dans les escaliers de l’immeuble, où il a ensuite été arrêté, selon le journal.
David Piegaro is my friend, an Army veteran, and a Jewish senior at Princeton.@davidpiegaro was arrested in May. Why? For committing the grand crime of journalism. He is facing charges far weaker than those of the pro-Hamas students who knowingly committed crimes.
He was… pic.twitter.com/GbX9Q75tzQ
— Maximillian Meyer (@MaxDMeyer) April 1, 2025
« À mon avis, l’accusé a fait preuve d’un mauvais jugement dans un moment de tension, mais cela n’a pas atteint le niveau de l’insouciance criminelle », a déclaré le juge John F. McCarthy III en rendant le verdict.
À la suite de son arrestation, Piegaro s’est vu interdire l’accès au campus pendant deux semaines, période pendant laquelle il a séjourné quelques jours chez le directeur de la maison Chabad de Princeton.
« Dans un tel environnement, et en particulier lors des événements de ce jour-là, lorsque vous avez toute une série d’agents de sécurité publique et d’administrateurs — qui font de leur mieux, je pense — il n’est pas surprenant que des erreurs soient commises », a déclaré le rabbin Eitan Webb au Times.
Selon le journal, Piegaro a été arrêté avec 13 étudiants manifestants le jour du sit-in, ce qui fait de lui l’une des 3 100 personnes arrêtées au printemps dernier dans le cadre de manifestations anti-Israel et pro-palestiniennes sur les campus du pays. Les procès des autres étudiants accusés d’intrusion sont prévus pour le mois de juin.
Plus récemment, un certain nombre d’étudiants étrangers ont été détenus ou menacés d’expulsion par l’administration Trump en raison de leur soutien présumé à l’antisémitisme et au terrorisme lors de manifestations pro-palestiniennes, notamment des étudiants des universités de Tufts et de Columbia.
Les manifestants, dont certains groupes juifs, affirment que l’administration du président américain Donald Trump amalgame à tort leur critique d’Israël et leur plaidoyer pro-palestinien avec antisémitisme et soutien aux terroristes du Hamas.
Les manifestations de l’année dernière étaient dirigées contre la campagne militaire menée par Israël dans la bande de Gaza contre le Hamas qui, le 7 octobre 2023, a conduit quelque 5 000 assaillants à envahir le sud d’Israël, tuant plus de 1 200 personnes et déclenchant une guerre.