Un ex-chef de la Réserve fédérale US met en garde contre la refonte judiciaire
L'ancien responsable américain Ben Bernanke a déclaré que le pays devait "trouver un large consensus" sur les réformes, selon une chaîne de télévision israélienne
L’ancien président de la Réserve fédérale américaine Ben Bernanke a averti que la refonte du système de la justice israélien qui est actuellement avancée par le gouvernement entraînera « de gros dégâts », des propos qui ont été retransmis samedi par la Treizième chaîne.
« Israël doit construire un large consensus concernant tout changement dans le système judiciaire », a confié Bernanke à la chaîne.
La Treizième chaîne n’a pas diffusé les propos originaux de Bernanke en anglais, faisant uniquement part de leur traduction en hébreu.
« Israël est une petite économie ouverte qui dépend du commerce international et des investissements internationaux pour sa croissance et pour sa prospérité économiques », a dit Bernanke, selon la Treizième chaîne.
« Il y aura de gros dégâts essuyés par la sécurité des investisseurs étrangers, par la sécurité des partenaires commerciaux et des entrepreneurs israéliens en résultat de changements institutionnels soudains qui renforceront l’incertitude, qui créeront de nouveaux risques politiques et juridiques et qui mettront en péril les droits des minorités ».
« Pour garantir que la réussite économique extraordinaire du pays va continuer, Israël doit aller lentement et bâtir un large consensus concernant tout changement significatif dans son système judiciaire ou dans sa forme de gouvernance », a-t-il ajouté.
Bernanke, lauréat, en 2022, du Prix de la Banque de Suède en sciences économiques en mémoire d’Alfred Nobel, a été président de la Réserve fédérale pendant la crise financière de 2008.
Le projet de réforme avancé par le gouvernement de droite, d’extrême-droite et religieux – c’est le gouvernement israélien le plus extrême de toute l’Histoire d’Israël – a entraîné un mouvement massif de protestation dans le pays depuis plus de deux mois et suscité les critiques des politiciens de l’opposition. Les économistes, des personnalités de premier plan du monde des affaires, des experts et des responsables de la sécurité l’ont dénoncé avec vivacité.
Ses détracteurs affirment que les propositions de réforme judiciaire qui ont été faites par le gouvernement saperont la nature démocratique d’Israël et qu’elles supprimeront un contre-pouvoir déterminant, laissant sans protection les droits des minorités. Ses partisans disent que cette refonte est nécessaire pour freiner une cour qui, à leurs yeux, est outrageusement activiste.
Un certain nombre de sondages ont indiqué que ces législations étaient largement impopulaires parmi les Israéliens.