Un expert israélien à la tête du Comité des droits de l’Homme de l’ONU
Le professeur Yuval Shany prendra la tête de l'instance qui examine l'adhésion des Etats à la charte des droits politiques et civils, indépendante du Conseil des droits de l'Homme
Stuart Winer est journaliste au Times of Israël
Un professeur de droit israélien a été choisi pour diriger le Comité des droits de l’Homme des Nations unies, un panel d’experts chargé d’examiner l’adhésion des Etats-membres à une charte des droits.
Yuval Shany, vice-président du de l’Institut de la Démocratie d’Israël et membre de la faculté de Droit de l’université Hébraïque, a été choisi lundi à l’unanimité par les 18 membres de cette commission basée à Genève.
Selon son site internet, la commission « contrôle la mise en oeuvre du p acte international relatif aux droits civils et politiques par les Etats-membres ».
Même si des Israéliens ont été membres de la commission dans le passé, c’est la première fois qu’un ressortissant de l’Etat juif est choisi pour diriger l’instance.
S’exprimant au micro de la radio militaires mardi, Shany, membre du Comité depuis 2013, a reconnu que ce forum était souvent confondu avec le Conseil des droits de l’Homme de l’ONU – devenu célèbre en Israël pour ses condamnations persistantes du pays.
« Si j’avais reçu un shekel chaque fois que les gens confondaient les deux organismes, ma situation financière serait très différente », a-t-il plaisanté.
Shany, spécialiste en droit humanitaire et des droits de l’Homme, a reconnu que sa sélection avait impliqué certaines « discussions en coulisses, un peu de lobbying… Rien de très spectaculaire ou intéressant néanmoins ».
« La politique mondiale tient un rôle moindre » au sein de la commission professionnelle, a-t-il expliqué. « Les gens sont sélectionnés – ce qui est très surprenant dans cet environnement – pour leurs aptitudes au poste ».
Le président précédent a quitté ses fonctions il y a un mois, nommé juge à la Cour pénale internationale de La Haye.
Shany a expliqué qu’il commencerait à assumer sa nouvelle mission mardi, lorsque Bahreïn se présentera devant la commission, suivi par l’Algérie à la fin de la semaine. Les pays sont appelés à soumettre des rapports sur leur respect de la charte des droits, des rapports qui sont ensuite réexaminés par la commission. Elle se réunit pour des sessions de quatre semaines trois fois par an.
Israël également sera appelé à se présenter devant le forum d’experts, une situation qui survient tous les deux ou trois ans.
« Contrairement au conseil », a noté Shany, « où Israël est toujours présent ».
Le mois dernier, les Etats-Unis ont quitté le conseil des droits de l’Homme, citant une « partialité chronique contre Israël » dans cette instance qui regroupe 47 nations. Israël, qui n’en est pas membre, a fait savoir que le pays réduirait sa participation aux événements du conseil.
Le Conseil et le Comité des droits de l’Homme sont placés sous les auspices du bureau du Haut-commissariat aux droits de l’Homme des Nations unies.