Un géant taïwanais de fret suspend à son tour la traversée « jusqu’à nouvel ordre »
Evergreen est le dernier transporteur maritime à suspendre ses traversées en mer Rouge à la suite d’attaques des Houthis du Yémen dans la région
Le géant taïwanais du transport maritime Evergreen a annoncé, lundi, qu’il suspendait la traversée de la mer Rouge et ses expéditions de fret en provenance et à destination d’Israël avec « effet immédiat », en raison de « l’escalade de la situation de guerre » déclenchée à cause des massacres perpétrés par le groupe terroriste palestinien du Hamas sur le sol israélien le 7 octobre.
Il s’agit de la dernière grande compagnie maritime à suspendre ses traversées en mer Rouge à la suite d’attaques des rebelles houthis pro-Iran du Yémen dans la région.
En raison de « l’escalade de la situation de guerre ces derniers jours, Evergreen va suspendre temporairement les importations et exportations de fret en provenance ou à destination d’Israël en raison de risques croissants et de considérations liées à la sécurité, avec effet immédiat, et ce jusqu’à nouvel ordre », a déclaré Evergreen dans une note à ses clients.
Le géant CMA CGM, premier transporteur maritime français, avait annoncé samedi qu’il suspendait, comme les groupes danois Maersk et allemand Hapag-Lloyd avant lui, la traversée de la mer Rouge par ses porte-conteneurs après des attaques perpétrées contre des navires par des rebelles houthis.
Ces dernières semaines, les Houthis ont multiplié les attaques près du détroit stratégique de Bab al-Mandab, qui sépare la péninsule arabique de l’Afrique et par lequel transite 40 % du commerce international.
Plusieurs missiles et drones ont été abattus par des navires de guerre américains et français qui patrouillent dans la zone.
Ces Yéménites, proches de l’Iran, ont prévenu qu’ils viseraient des navires naviguant au large des côtes du Yémen ayant des liens avec Israël, en riposte à la guerre entre Israël et le groupe terroriste palestinien du Hamas dans la bande de Gaza.
La mer Rouge est surveillée étroitement par la communauté internationale depuis des années : cette « autoroute de la mer » reliant la Méditerranée à l’océan Indien, sur laquelle circulent chaque année quelque 20 000 navires, est une zone géopolitique et commerciale stratégique.
40 % du commerce international mondial transite par le détroit qui relie le Yémen, à la pointe sud-ouest de la péninsule arabique, et le continent africain.
La série d’attaques a conduit un certain nombre de grandes compagnies maritimes à éviter le goulot d’étranglement maritime et à contourner l’Afrique par le Cap de Bonne Espérance, une route plus longue et bien plus coûteuse.