Un Israélien licencié d’Intel poursuit la firme et son superviseur pour antisémitisme
Le plaignant demande l'autorisation de poursuivre sous anonymat car il accuse son ancien patron de glorifier sur les réseaux sociaux l'antisémitisme, le Hamas et le terrorisme
NEW YORK (Reuters) – Un ex-employé juif israélien d’Intel a poursuivi en justice mardi le fabricant de puces, affirmant avoir été licencié après s’être plaint que le cadre supérieur duquel il relevait célébrait ouvertement l’antisémitisme, le groupe terroriste palestinien du Hamas et les actes de terrorisme contre Israël.
Le plaignant, un ancien vice-président de l’ingénierie qui se présente sous le pseudonyme de John Doe, a déclaré qu’Intel l’avait licencié le 2 avril dans le cadre d’une prétendue tentative de réduction des coûts, deux mois seulement après l’avoir placé sous la responsabilité d’Alaa Badr, vice-président de la réussite client.
Intel a refusé tout commentaire aux médias sur le procès intenté devant le tribunal fédéral de Manhattan, précisant qu’elle ne discutait pas des litiges en cours.
« Nous cultivons depuis longtemps la diversité et l’inclusion et nous ne tolérons pas les discours de haine », a indiqué l’entreprise.
Doe, un ancien soldat de l’armée israélienne, a indiqué qu’il avait exprimé un malaise à travailler pour Badr, citant le fait que l’Égyptien retweetait et « likait » des postes anti-Israël en ligne, y compris des publications saluant la mort d’Israéliens et de soldats de Tsahal.
Le plaignant a également indiqué que Badr lui avait demandé si d’autres employés d’Intel étaient israéliens et, après avoir répondu par l’affirmative, s’était plaint qu’il y avait « tellement d’employés israéliens dans notre entreprise ».
Une plainte a également été déposée contre Badr et son supérieur hiérarchique.
« Il est inexcusable qu’Intel non seulement tolère ce type de comportement, mais ait exercé des représailles contre un ancien [soldat de Tsahal] parce qu’il s’est plaint de tropes profondément dérangeants qui ont été publiés sur les réseaux sociaux par son patron », a déclaré Doug Wigdor, l’avocat de Tsahal, dans un communiqué. « Cela doit cesser ».
Doe demande une compensation pour la perte de salaire et des dommages-intérêts non spécifiés pour des violations de la loi fédérale sur les droits civils et des lois sur les droits de l’homme de l’État de New York et de la ville de New York.
Il veut l’autorisation du tribunal de poursuivre sous le couvert de l’anonymat, expliquant que le procès et son service à Tsahal l’ont mis en « risque significatif d’être victime de harcèlement, de menaces et de violence physique. »
Doe a dit avoir rejoint Intel à New York après le rachat par la société basée à Santa Clara, en Californie, de la start-up israélienne dans laquelle il travaillait. Ses avocats ont refusé d’identifier la startup.
La plainte souligne les liens commerciaux d’Intel avec Israël et rappelle que le premier employé de la société était Andrew Grove, un Juif d’origine hongroise qui est devenu par la suite directeur général et homme de l’année du magazine Time.
L’affaire est Doe v Intel Corp et al, US District Court, Southern District of New York, No. 24-06117.