Un magazine juif de gauche s’excuse pour une publicité pour un programme en Israël
"Jewish Currents" explique que le programme de formation Dorot Fellowship "n'est pas conforme à ses valeurs" ; son positionnement est raillé sur les réseaux sociaux
JTA — Le magazine de gauche Jewish Currents a présenté ses excuses pour la publication d’une publicité, cette semaine, faisant la promotion du programme Dorot Fellowship, un programme de formation de dix mois organisé en Israël en direction des Juifs américains.
Dans une note d’excuse aux lecteurs parue jeudi, le magazine a fait savoir qu’il avait accepté « sans vérification appropriée » cette publicité et qu’il rembourserait l’argent qui lui a été versé par l’annonceur.
« Cette publicité n’est pas conforme à nos valeurs en tant que journal qui s’est donné pour mission d’informer sur les violations des droits de l’Homme israéliennes et de s’y opposer », dit la note. « Nous présentons nos excuses pour cette erreur qui porte préjudice à la confiance que nous accordent nos lecteurs. »
Le magazine a ajouté qu’il allait réexaminer complètement sa politique régissant les publicités et qu’il publierait la nouvelle dès que ce travail serait terminé.
De plus, la rédactrice en chef de Jewish Currents, Arielle Angel, a également présenté personnellement ses excuses sur Twitter, promettant d’officialiser les directives entourant la parution des annonces. Elle s’est refusée à toute réaction supplémentaire auprès de JTA.
Dorot qui, selon son site internet, accueille explicitement des participants à la fois sionistes et antisionistes, est à la tête de ce programme en partenariat avec le New Israel Fund, qui soutient une série de causes libérales et de gauche en Israël et qui travaille notamment dans la défense des droits de l’Homme en soutien aux Palestiniens, sensibilisant aux conséquences de l’occupation israélienne.
Relancé en 2018, le magazine Jewish Currents est devenu une voix majeure de la gauche juive des États-Unis. Sa voix éditoriale, avec à sa tête des contributeurs comme Peter Beinart, est fortement critique de l’État juif et prône notamment le droit au retour des Palestiniens et le boycott des entreprises de Cisjordanie.
La publicité et les excuses qui ont suivi ont entraîné un tollé sur Twitter. Certains, à gauche, ont estimé que la publicité était la preuve que le magazine était secrètement sioniste.
Pour leur part, des personnalités pro-israéliennes – et notamment Democratic Majority for Israel, un groupe de lobbying pro-israélien réunissant des députés démocrates – et le directeur de StandWithUs, ont utilisé les excuses pour railler la publication.
We don’t subscribe, but please do share! A free trip to Israel sounds amazing ???? https://t.co/OEIHsgN5ll
— Democratic Majority for Israel (@DemMaj4Israel) December 23, 2021