Un missile balistique du Yémen déclenche les sirènes dans le centre d’Israël
L'armée a indiqué que des missiles intercepteurs avaient été tirés ; un impact a été rapporté aux abords de la forêt de Ben Shemen ; une gare a été légèrement endommagée par les éclats d'obus
Un missile balistique sol-sol a été tiré en direction d’Israël depuis le Yémen dans la matinée de dimanche. C’est la troisième fois que les Houthis, groupe terroriste soutenu par l’Iran, parviennent apparemment à pénétrer le système de défense antiaérienne de Tsahal.
Le missile a fait résonner les sirènes dans tout le centre d’Israël et dans ses environs aux environs de 6 heures 30 du matin, avec des alertes qui ont pu être entendues de l’Est de Tel Aviv jusqu’à Modiin.
Certaines informations ont laissé entendre que le missile s’était abattu dans une zone non-peuplée située dans la forêt de Ben Shemen, provoquant un incendie aux abords de Kfar Daniel, une communauté installée à quelques kilomètres de l’aéroport Ben-Gurion, au Sud-Est de ce dernier.
Des dommages résultant de la chute d’éclats d’obus ont été signalés dans une gare ferroviaire proche de Modiin, une localité située à environ 18 kilomètres à l’Est de Tel Aviv.
L’armée avait initialement fait savoir que le missile était retombé dans un champ. Elle a ultérieurement annoncé qu’elle examinait les résultats obtenus par les missiles intercepteurs lancés en direction du projectile.
Des vidéos et des photos qui ont été publiées sur internet ont montré des traînées de fumée dans le ciel.
Une enquête militaire a été ouverte pour déterminer la raison pour laquelle le missile n’a pas été intercepté avant son entrée dans l’espace aérien israélien et pour établir s’il avait été réellement arrêté dans sa course – que ce soit en totalité ou partiellement.
Les passagers se sont réfugiés en hâte dans l’aéroport Ben Gurion ou ils se sont allongés sur le sol, dans les trains, lorsque les sirènes ont été activées.
Une employée de la gare de Modiin a indiqué au site Walla qu’elle a entendu une grosse explosion peu après être arrivée dans l’abri antiaérien où elle s’était précipitamment rendue.
« Nous avons couru vers la zone protégée et tout à coup, nous avons entendu une grosse explosion, nous avons réalisé que c’était arrivé là, tout près », a-t-elle raconté.
La police a expliqué rechercher des éclats d’obus susceptibles de s’être abattus dans le secteur de l’Est de Tel Aviv.
Les services de secours du Magen David Adom ont déclaré qu’ils avaient pris en charge neuf personnes, légèrement blessées alors qu’elles courraient en hâte se réfugier dans les abris antiaériens.
L’armée a indiqué qu’aucune instruction nouvelle n’avait été donnée en direction des civils et que les écoles et les crèches ouvriront dans le centre d’Israël, comme prévu.
Nasr al-Din Amer, un responsable Houthi, a déclaré que cette attaque révélait la vulnérabilité d’Israël face aux attaques aériennes.
« Le système de défense israélien a été mis en échec et le missile yéménite est arrivé à sa destination, grâce à Allah. Les profondeurs de l’ennemi sont dorénavant complètement à portée de nos mains. Dans le passé, c’était des drones et aujourd’hui, ce sont des missiles, et tous sont arrivés sans être interceptés. Le futur nous réserve de nombreuses choses », a-t-il commenté, des propos qui ont été rapportés par la chaîne publique Kann.
Un autre responsable houthi a écrit sur X que le chef du groupe terroriste soutenu par l’Iran prononcerait un discours dans la journée de dimanche.
« Que vous vous trouviez dans vos abris souterrains ou à l’extérieur, il vous incombe d’écouter avec beaucoup d’attention ce qui sera dit, cet après-midi, par » Abdul-Malik al-Houthi, a-t-il écrit au-dessus d’une photo de son chef.
Les Houthis au Yémen ont tiré des missiles balistiques, des missiles de croisière et des drones en direction d’Israël au cours des onze derniers mois – majoritairement vers Eilat, la ville la plus au sud de l’État juif – en disant agir en signe de solidarité avec les Palestiniens qui vivent dans la bande de Gaza, où Israël est en guerre contre le Hamas.
La vaste majorité des projectiles ont été interceptés par les forces américaines stationnées en mer Rouge, par le système de défense antiaérienne israélien et par les avions de chasse de Tsahal. Ils ont pu manquer leur cible à d’autres occasions.
Toutefois, l’armée israélienne avertit depuis longtemps que le système de défense antiaérienne israélien n’est pas « hermétique ».
Au mois de juillet, un drone tiré par les Houthis avait entraîné la mort à Tel Aviv d’un quinquagénaire, Yevgeny Ferder.
Le drone de fabrication iranienne avait parcouru plus de 2 600 kilomètres pour atteindre le territoire israélien, avait révélé une enquête de l’armée de l’air. Cet aéronef – du type Samad-3 – avait emprunté un itinéraire de vol indirect, ce qui avait pu contribuer au fait que les soldats des unités de défense antiaérienne n’avaient pas jugé légitime de le considérer comme une menace. En conséquence, il n’avait pas été intercepté et il s’était abattu sur un immeuble résidentiel.
Israël avait riposté à cette attaque au drone, survenue au mois de juillet par des frappes qui avaient visé le port de Hodeida, placé sous le contrôle des Houthis, qui se situe dans l’ouest du Yémen. Des frappes menées par des dizaines d’avions de chasse qui avaient pris pour cible des dépôts de carburant, des infrastructures énergétiques dans le port et des grues.
Cela avait été la première fois qu’Israël avait réagi après toutes ces attaques. L’État juif a jusqu’à présent privilégié les interventions d’une coalition dirigée par les États-Unis qui a frappé les Houthis en lieu et place de Tsahal, principalement en réponse aux attaques menées par le groupe soutenu par l’Iran à l’encontre des navires commerciaux et militaires en mer Rouge.
Un responsable houthi avait juré, à ce moment-là, de « répondre à l’escalade par l’escalade » et un communiqué du groupe rebelle a clairement établi, le mois dernier, « qu’une fois de plus, la riposte du Yémen est encore à venir. »
Avant l’attaque du mois de juillet sur Tel Aviv, un seul projectile des Houthis, un missile de croisière, avait réussi à frapper Israël, atteignant un champ situé près d’Eilat, au mois de mars.