Un néo-nazi grec brigue la mairie d’Athènes depuis sa cellule de prison
Ilias Kasidiaris, qui nie l'existence de la Shoah et a un tatouage de croix gammée, donne des interviews à la radio depuis sa prison
JTA – Ilias Kasidiaris est incarcéré dans une prison grecque depuis 2021 pour son implication dans le parti d’extrême droite Aube dorée. Suite à l’inculpation de plusieurs membres pour avoir dirigé une organisation criminelle liée à des crimes de haine, le groupe a été dissous.
Cela n’a pas pour autant empêché Ilias Kasidiaris, qui arbore un tatouage de la croix gammée, de se présenter comme candidat à la mairie d’Athènes.
Lundi, l’alliance de partis de centre-gauche PASOK a soumis une proposition qui interdirait aux criminels condamnés tels que Kasidiaris de se présenter aux élections. Selon le site d’information grec eKathimerini, il n’est pas certain que le gouvernement en place accepte cette proposition.
Selon plusieurs articles, Kasidiaris est resté une figure populaire auprès de ses partisans malgré son emprisonnement, d’où il utilise régulièrement un téléphone portable et publie des messages sur les réseaux sociaux. « Il a même pu animer des émissions de radio depuis sa cellule et a utilisé les réseaux sociaux pour rallier des jeunes à sa cause », expliquait en avril au Guardian le responsable d’un groupe qui se consacre à l’étude des mouvements d’extrême-droite.
Après l’interdiction de son parti, Aube dorée, Kasidiaris a fondé un nouveau parti, le Parti national grec. Ce parti a toutefois été lui aussi interdit de participer aux élections de juin par le Parlement, par crainte de voir Kasidiaris et d’autres anciens membres d’Aube dorée rejoindre l’organe législatif.
Malgré cela, Kasidiaris est resté présent sur la scène politique. Il a soutenu une liste de nouveaux partis d’extrême droite depuis sa cellule de prison, qui ont obtenu de bons résultats aux élections, avec plus de 12 % des voix au niveau national. Selon les analystes, les résultats pourraient indiquer une résurgence de l’extrême-droite en Grèce.
Les membres d’Aube dorée, un parti farouchement anti-immigrés qui s’est formé dans le sillage de la crise financière grecque au début des années 2010. Ils ont été accusés de violences, parfois physiques, à l’encontre des migrants et des critiques de gauche. Les membres rejettent l’étiquette néonazie, mais les dirigeants du groupe saluent le nationalisme du sang et du sol des nazis, nient souvent la Shoah et défilent sous un symbole qui ressemble au drapeau nazi.
Un ancien membre d’Aube dorée, Yiorgos Roupakias, a été condamné à la prison à vie pour le meurtre de Pavlos Fyssas, un rappeur antifasciste, en 2013.
Kasidiaris admet ouvertement être un négationniste de la Shoah, et d’autres membres d’Aube dorée ont qualifié Israël « d’ennemi éternel » de la Grèce et de l’orthodoxie grecque. Des groupes juifs grecs ont condamné l’ancien chef de l’Aube dorée qui a clamé qu’il n’y avait pas eu de chambres à gaz à Auschwitz.