Un panel gouvernemental autorise la construction de 3 426 nouveaux logements en Cisjordanie
Le gouvernement déclare que ces constructions dans les implantations sont une réponse à l'attentat meurtrier récemment commis à Maale Adumim ; le feu vert est donné au projet malgré la forte opposition de Washington

La Haute-commission de planification de l’Administration civile, qui supervise la planification des constructions en Cisjordanie, a approuvé la construction de 3 426 logements dans trois implantations, ont fait savoir deux ministres appartenant au gouvernement israélien dans la journée de mercredi.
Après une accalmie de plusieurs mois dans ces approbations, les implantations d’Efrat et de Maale Adumim, deux localités dont la taille est importante, accueilleront respectivement 694 et 2 042 nouvelles unités de logement et 330 habitations viendront s’ajouter à Kedar, une implantation plus petite, selon une note qui a été publiée sur X par la ministre des Implantations, Orit Strock.
La note indique que la phase d’ouverture des commentaires proposés par le public est dorénavant lancée pour les logements dont la construction est envisagée à Maale Adimum et à Kedar. Concernant Efrat, les constructions en sont au stade final d’approbation.
Le ministère des Finances Bezalel Smotrich – la Commission est placée sous son autorité – avait évoqué cette nouvelle expansion, le 22 février, estimant qu’elle était « une réponse sioniste appropriée » après un attentat terroriste qui avait été commis, en début de la même journée, aux abords de Maale Adumim. L’attaque avait fait un mort, un homme, et onze blessés, notamment une femme enceinte.
« Les ennemis tentent de nous porter atteinte et de nous affaiblir mais nous continuerons à construire et à nous développer sur cette terre », a écrit Smotrich sur X, mercredi, annonçant la réussite de ses efforts.
De son côté, Shlomo Neeman, président de l’organisation-cadre des implantations de Cisjordanie, le Conseil de Yesha, a salué la décision prise par la Haute-Commission de planification.

« Suite à de nombreux mois de report de nos réunions et en particulier pendant cette période difficile, la continuation des constructions, en Judée-Samarie, est la réponse sioniste la plus juste », a dit Neeman dans un communiqué, se référant à la Cisjordanie par son nom biblique.
Les leaders des implantations avaient poussé la Commission à se réunir de manière à faire avancer les approbations des nouvelles habitations dans les implantations de Cisjordanie. Selon les médias israéliens, les membres du panel ne s’étaient pas rencontrés depuis le mois de juin dernier pour cause de guerre en cours entre Israël et le Hamas.
L’annonce faite par Smotrich, le 22 février, sur la reprise des constructions dans les implantations avait provoqué l’indignation de l’administration du président américain Joe Biden. Suite à la déclaration du ministre, la Maison Blanche avait remis d’actualité la politique officielle des États-Unis qui considère que les implantations sont contraires au droit international – une politique sur laquelle l’administration précédente était brièvement revenue.
« Notre administration continue à être fermement opposée à la perspective d’une expansion des implantations et selon nous, cette expansion ne fait qu’affaiblir – et ne renforce très certainement pas – la sécurité d’Israël », avait dit Blinken lors d’une conférence de presse à Buenos Aires, le 23 février, peu après l’annonce faite par Smotrich.
Commentant cette annonce, la chaîne Kan avait indiqué que cela faisait des semaines que Smotrich exerçait des pressions sur le gouvernement en faveur de la reprise des constructions dans les implantations mais que sa demande avait été rejetée, compte-tenu de l’opposition de la Maison Blanche. Selon Kan, les responsables du gouvernement ont vu l’attaque terroriste perpétrée à Maale Adumim comme une opportunité d’aller de l’avant dans ces projets de construction.
Smotrich a précisé, dans son post publié sur X dans la journée de mercredi, qu’un nombre-record de 18 515 logements a été approuvé en Cisjordanie depuis que le gouvernement de la ligne dure est arrivé au pouvoir.
La communauté internationale, comme les Palestiniens, considèrent comme illégales et illégitimes les constructions dans les implantations et ils estiment qu’elles sont un obstacle à la solution à deux États. Plus de 500 000 Israéliens vivent actuellement en Cisjordanie, qui avait été capturée par Israël en 1967 et que les Palestiniens revendiquent dans le cadre de leur futur Etat.