Israël en guerre - Jour 494

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Un père d’otage rencontre le procureur de la Cour pénale internationale

Yehuda Cohen, le père de Nimrod Cohen, aurait évoqué avec Karim Khan la possibilité d'utiliser le mandat d'arrêt contre le Premier ministre comme moyen de pression pour garantir que l'accord de cessez-le-feu avec le Hamas sera intégralement appliqué

Yehuda Cohen, père de Nimrod Cohen, un soldat enlevé par le Hamas le 7 octobre 2023, lors d'un rassemblement de familles d'otages, devant la Knesset, à Jérusalem, le 7 avril 2024. (Crédit : Paulina Patimer/Forum des familles des otages et disparus)
Yehuda Cohen, père de Nimrod Cohen, un soldat enlevé par le Hamas le 7 octobre 2023, lors d'un rassemblement de familles d'otages, devant la Knesset, à Jérusalem, le 7 avril 2024. (Crédit : Paulina Patimer/Forum des familles des otages et disparus)

Yehuda Cohen, qui est le père de l’otage israélo-américain Nimrod Cohen, a rencontré le procureur-général de la Cour pénale internationale (CPI) mardi dans le but de discuter de la possibilité d’utiliser le mandat d’arrêt émis à l’encontre du Premier ministre Benjamin Netanyahu pour pousser le chef du gouvernement israélien à mettre en œuvre l’accord de cessez-le-feu qui a été conclu avec le Hamas dans son intégralité.

Selon la chaîne publique Kan, Cohen a demandé à Karim Khan de collaborer avec le gouvernement israélien avec pour objectif de mettre un terme définitif à la guerre à Gaza, et il lui a demandé de veiller à ce que l’accord de cessez-le-feu ne soit pas interrompu avant la libération de tous les otages qui sont encore en captivité à Gaza.

Nimrod Cohen, un soldat de l’armée israélienne alors âgé de 19 ans, avait été kidnappé alors qu’il se trouvait au poste militaire de Nahal Oz lors du pogrom commis par le groupe terroriste du Hamas dans le sud d’Israël, le 7 octobre 2023. Il devrait être libéré au cours de la deuxième phase de l’accord qui a été conclu entre les deux parties – un accord dont la première phase a débuté dimanche et qui durera 42 jours.

Cohen aurait demandé à Khan d’utiliser le mandat d’arrêt émis à l’encontre de Netanyahu – un mandat d’arrêt qui avait été délivré au mois de novembre pour crimes de guerre et pour crimes contre l’Humanité, des crimes qui auraient été commis au cours de la guerre à Gaza – comme moyen de pression sur le Premier ministre de manière à décider ce dernier à prolonger la durée du cessez-le-feu avec le Hamas. Cohen n’a pas fait publiquement savoir comment il espère que la menace de ce mandat d’arrêt pourra exactement être exploitée.

De plus, Cohen aurait évoqué le refus du gouvernement israélien de former une commission d’enquête qui serait chargée d’examiner le massacre du 7 octobre et la guerre qui a suivi au sein de l’enclave côtière, et il aurait aussi parlé des récentes tentatives, de la part du gouvernement, de relancer son programme controversé de refonte radicale du système judiciaire, un programme qui était largement resté en suspens depuis l’attaque sanglante du Hamas.

Après que Khan a demandé des mandats d’arrêt à l’encontre de Netanyahu et à l’encontre de son ministre de la Défense de l’époque, Yoav Gallant, au mois de juillet dernier, Israël avait, semble-t-il, été informé que l’établissement d’une commission d’enquête aurait pu empêcher leur émission.

Karim Khan, procureur en chef de la Cour pénale internationale, annonce avoir demandé l’émission de mandats d’arrêt aux juges du tribunal en direction du Premier ministre Benjamin Netanyahu, du ministre de la Défense Yoav Gallant et de trois leaders du Hamas, Yahya Sinwar, Mohammed Deif et Ismail Haniyeh. (Crédit : Cour pénale internationale)

Les commissions d’enquête d’État sont généralement placées sous la direction d’un juge de la Cour suprême à la retraite qui est nommé par le président de la Cour. En tant que telles, elles sont considérées à l’international comme le signe d’un système judiciaire indépendant, d’un système en capacité de mener des investigations lancées sur des accusations portées contre un pays – ce qui évite ainsi la nécessité d’une intervention extérieure.

Comme cela a aussi été le cas concernant le refus du gouvernement de former une commission d’enquête, les détracteurs du plan de refonte radicale du système judiciaire avancé par la coalition mettent depuis longtemps en garde contre le fait qu’un affaiblissement du système judiciaire israélien pourrait exposer les responsables de Tsahal et les personnalités politiques à des poursuites pénales devant des tribunaux internationaux – comme la CPI – si Israël devait donner l’impression d’être dorénavant dans l’incapacité d’enquêter sur ses manquements.

Dans une récente interview qui a été accordée à Reuters, Khan a fait savoir qu’il pensait qu’Israël n’avait fait « aucun effort réel » pour enquêter sur les accusations de crimes de guerre et qu’il restait convaincu que sa décision de délivrer des mandats d’arrêt contre Netanyahu et contre son ancien ministre de la Défense avait été juste.

« Nous nous situons en tant que tribunal de dernier recours et, à l’heure où nous parlons, nous n’avons constaté aucun effort réel de la part de l’État d’Israël pour prendre des mesures qui répondraient à la jurisprudence établie – avec des enquêtes qui seraient menées concernant les mêmes suspects pour les mêmes faits », a-t-il confié à l’agence de presse.

Si Israël devait lancer des investigations sur les accusations proférées à son encontre, l’affaire pourrait toutefois être renvoyée devant les tribunaux intérieurs et ce, conformément aux principes dits « complémentaires », a-t-il ajouté.

L’entretien qui a eu lieu entre Cohen et Khan a fait suite à une séance houleuse de la commission de la Constitution, du droit et de la justice à la Knesset, la semaine dernière. Cohen avait alors averti les membres de la commission qu’il était prêt à aller devant la CPI et à dire que Netanyahu s’était rendu coupable de « crimes de guerre » non seulement à l’encontre des Palestiniens, mais aussi à l’encontre des Israéliens.

Il avait rappelé que 400 soldats de Tsahal avaient perdu la vie lors des combats à Gaza et il avait indiqué que « si ces mandats d’arrêt peuvent amener Netanyahu à renoncer à ses intérêts personnels et à conclure un accord qui inclura jusqu’au dernier des otages, alors c’est ce que je ferai ».

Yehuda Cohen, père de l’otage Nimrod Cohen, prend la parole lors d’une réunion de la commission de la Constitution, du droit et de la justice à la Knesset à Jérusalem, le 13 janvier 2025. (Knesset)

En réponse, un député du Likud, Eliyahu Revivo, avait estimé que sa déclaration « digne de mépris » condamnait son « fils aux geôles du Hamas pour encore de nombreuses années ».

Selon les estimations, 91 des 251 otages enlevés par le Hamas le 7 octobre se trouvent toujours à Gaza – y-compris les corps d’au-moins 34 captifs dont la mort a été confirmée par l’armée israélienne.

Trois otages ont été libérés en début de semaine, au début de l’accord de cessez-le-feu qui se déroulera en trois phases. Le groupe terroriste avait relâché 105 civils au cours d’une trêve qui avait duré une semaine à la fin du mois de novembre 2023, et quatre otages avaient recouvré la liberté auparavant. Huit captifs ont été sauvés vivants par les troupes, et les corps sans vie de 40 otages ont été retrouvés – dont trois qui avaient accidentellement été tués par les soldats israéliens alors qu’ils tentaient d’échapper à leurs ravisseurs.

Le Hamas détient également deux civils israéliens qui étaient entrés dans la bande de Gaza en 2014 et 2015 respectivement, ainsi que la dépouille d’un soldat de Tsahal qui avait été tué en 2010.

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