Un père et son fils fils abattus dans le centre d’Israël ; un parent arrêté
La police soupçonne une querelle de famille comme motif du double meurtre présumé à Zemer ; le nombre d'Arabes israéliens assassinés cette année s'élève à 46
Un homme de 62 ans et son fils de 27 ans ont été abattus mardi dans le conseil local arabe israélien de Zemer, la police ayant arrêté un parent comme étant le tueur présumé.
La police et les médecins ont été appelés sur les lieux après que des coups de feu ont été entendus, ont rapporté les médias en hébreu.
Les deux hommes ont été retrouvés avec des blessures par balle, et les médecins du Magen David Adom ont déclaré le père mort sur place.
Le fils a été emmené au centre médical Hillel Yaffe dans la ville voisine de Hadera, où les médecins ont finalement prononcé son décès.
« J’étais au travail quand j’ai reçu un appel pour une fusillade », témoigne l’ambulancier Fareed Abu Zakika. « Un homme d’une trentaine d’années était allongé sur la route, inconscient, sans pouls et avec des blessures sur le corps. J’ai immédiatement commencé à lui administrer un traitement qui lui a sauvé la vie ».
« Les gens m’ont dit qu’il y avait une autre victime d’une cinquantaine d’années dans un jardin voisin », ajoute-t-il.
La police soupçonne un double homicide, et étudie la possibilité que le motif soit une querelle familiale.
Le beau-frère du père a été arrêté, et les voisins ont dit que la famille avait un vieux conflit sur la propriété de terrains, rapporte le quotidien Haaretz.
Ce décès porte à 46 le nombre d’Arabes israéliens tués depuis le début de l’année, au milieu d’une récente série d’incidents mortels dans les communautés arabes, dont beaucoup impliquent des violences armées.
Ces dernières années ont vu une augmentation des meurtres et des crimes commis par armes à feu dans la communauté arabe israélienne. Les dirigeants arabes affirment que la police ignore largement la violence, qui comprend querelles familiales, guerres de territoire de la mafia, violence domestique et crimes d’honneur.
Un certain nombre de manifestations et de grands rassemblements ont été organisés pour protester contre ce que les Israéliens arabes considèrent comme un échec à traiter de manière adéquate la vague de violence criminelle au sein de la communauté.
Seuls 30 % des meurtres présumés dans la communauté arabe israélienne en 2019 – 27 sur 88 – ont été résolus, rapporte le quotidien Haaretz.
Trente-six pour cent des Arabes israéliens éprouvent un sentiment d’insécurité personnelle dans la communauté où ils vivent en raison de la violence, contre 12,8 % chez les Juifs israéliens, selon un rapport de 2019 du Fonds Abraham.
Baladna, une organisation à but non lucratif, a indiqué que les jeunes Israéliens arabes sont les plus susceptibles d’être tués au sein de la communauté – plus de la moitié des personnes assassinées sont âgées de 18 à 34 ans.
Après une série de meurtres en juin dernier, la police avait émis ce communiqué : « La campagne contre la violence dans la communauté ne dépend pas seulement de la police, et seul un changement profond qui vienne de l’intérieur de la communauté arabe israélienne dans l’éducation, la culture et en coopération avec la police, ainsi que la dénonciation de standards non avenus et des mesures proactives de la part des dirigeants conduiront au changement souhaité ».