Un plan d’insignes pour les sans-abri avorté à Marseille
Marseille abandonne un plan forçant ses sans-abris à porter un insigne en triangle, rappelant l’étoile jaune
Marseille a renoncé à un plan controversé incitant ses sans-abri à porter un badge d’identification.
La carte d’identité proposée, avec un triangle jaune en son centre, a été comparée par les critiques à l’étoile jaune que les Juifs étaient contraints de porter sous l’Allemagne nazie.
Selon le journal britannique The Independent de vendredi, les autorités de la ville voulaient faire porter aux sans-abri ces insignes plastifiés contenant leurs données personnelles et médicales, pour les identifier plus facilement, et donc leur fournir un traitement médical plus adéquat.
Les critiques, cependant, ont accusé les fonctionnaires de la ville d’insensibilité et de violation des droits de l’Homme.
« C’est scandaleux, c’est stigmatisant, » a déclaré Christophe Louis, président de l’organisme de bienfaisance Collectif Morts de la Rue.
La ministre des Affaires sociales Marisol Touraine a également critiqué le plan : « Obliger des sans-abri à porter un triangle jaune en indiquant les maladies dont ils peuvent souffrir, c’est honteux. On ne montre pas du doigt les plus pauvres. On n’écrit pas leurs maladies sur leurs vêtements. Le secret médical, en particulier, est un droit fondamental. Je souhaite que cette initiative locale soit stoppée. »(Le Parisien)
Des manifestants ont protesté mercredi contre la distribution des badges à l’extérieur de l’hôtel de ville de Marseille.
Pour eux, cette mesure est injuste et rappelle des mesures discriminatoires imposées aux Juifs sous l’Allemagne nazie.
Plus de 100 badges ont été distribués aux habitants sans-abri de la deuxième ville balnéaire française réputée pour sa beauté.
Xavier Mery, l’un des adjoints au maire de la ville, avait déjà réfuté les allégations des manifestants dans un communiqué publié vendredi par le journal britannique The Telegraph : « Je suis consterné par la polémique absurde entourant cette carte d’aide distribuée par le SAMU [services médicaux d’urgence]. »
Le chef du SAMU, René Giancarli, qui précise n’avoir « vraiment pas vu venir cette polémique », a promis de poursuivre la procédure par des moyens moins controversés.
« Nous allons changer le visuel de cette carte », a déclaré Giancarli vendredi. « Notre but est juste de venir en aide le plus efficacement possible aux personnes les plus démunis aussi efficacement que possible. »