Un Polono-Canadien condamné pour un message révisionniste sur la maison d’Anne Frank
L'homme avait projeté au laser en février l'inscription "Ann Frank, inventrice du stylo à bille" en allusion aux affirmations selon lesquelles le fameux journal avait été en partie écrit avec un type de stylo qui n'a commencé à être utilisé qu'après-guerre
La justice des Pays-Bas a condamné jeudi à deux mois de prison un Polono-Canadien qui avait projeté un message laser sur la maison d’Anne Frank à Amsterdam, suggérant que le journal bien connu de cette jeune fille juive victime de la Shoah était un faux.
Le tribunal d’Amsterdam n’a pas suivi les réquisitions du Parquet, qui avait demandé une peine de 6 mois de détention pour cet homme de 42 ans, identifié comme Robert W.
Libéré il y a deux semaines, l’homme a déjà effectué sa peine en détention provisoire.
Il avait été arrêté après avoir projeté au laser en février l’inscription « Ann Frank, inventrice du stylo à bille », écorchant au passage le prénom de l’auteure du « Journal d’Anne Frank », mais surtout en allusion aux affirmations selon lesquelles le fameux journal avait été en partie écrit avec un type de stylo qui n’a commencé à être utilisé qu’après-guerre.
Cette théorie est fondée sur la découverte de plusieurs feuilles recouvertes d’écrits au stylo à bille parmi les papiers d’Anne Frank dans les années 1980, mais qui avaient en fait été laissées là accidentellement par un chercheur dans les années 1960, selon les médias néerlandais.
Les images de la projection avaient été diffusées sur des groupes du réseau social Telegram et s’étaient rapidement propagées dans le monde entier.
Le tribunal a estimé jeudi que le message projeté sur la maison-musée d’Anne Frank avait « nettement dépassé les limites de ce qui est considéré comme tolérable dans la société ».
« La suggestion selon laquelle Anne Frank a inventé le stylo à bille fait peser le doute sur l’authenticité de son journal. Compte tenu de l’énorme signification du Journal d’Anne Frank pour la mémoire de l’Holocauste, cela peut être vu comme une forme de révisionnisme », a ajouté le tribunal dans son jugement.
Le musée de la Maison d’Anne Frank, qui gère le bâtiment visité par environ un million de visiteurs par an, ainsi que le Centre d’information et de documentation sur Israël (CIDI) avaient porté plainte.
L’adolescente juive et sa famille se sont cachées pendant deux ans dans une annexe secrète de la maison durant l’occupation nazie des Pays-Bas pendant la Seconde Guerre mondiale, avant d’être capturées en 1944.
Anne et sa sœur sont mortes au camp de concentration de Bergen-Belsen en 1945. Son journal, retrouvé par son père Otto, est devenu l’un des récits les plus marquants de la Shoah, et s’est vendu à quelque 30 millions d’exemplaires.