Un rabbin décoré par le pape pour son œuvre en faveur des relations judéo-catholiques
A. James Rudin, directeur des affaires interreligieuses à l’American Jewish Committee, est le 9e Juif distingué par l’Ordre pontifical de Saint-Grégoire
A. James Rudin, rabbin réformé, enseignant et directeur de longue date des affaires interreligieuses au sein de l’American Jewish Committe, sera fait chevalier de l’Ordre pontifical de Saint-Grégoire, en récompense de son travail en faveur des relations judéo-catholiques.
Il est le neuvième Juif honoré par cette distinction, en près de 200 ans d’histoire de l’Ordre.
Sur la liste des récipiendaires figurent Walter Annenberg, philanthrope et créateur de TV Guide, l’éminent rabbin conservateur Mordecai Waxman, le rabbin argentin León Klenicki, défenseur du dialogue interconfessionnel, le rabbin David Rosen de l’AJC, des philanthropes, hommes d’affaires et musiciens d’origine juive.
Cette récompense distingue les personnes dont le travail a contribué à soutenir l’Église catholique, et au cas présent, les Juifs engagés dans des projets interreligieux.
Il y a quelques mois, Rudin, âgé de 88 ans, a publié ses mémoires, The People in the Room: Rabbis, Nuns, Pastors, Popes, and Presidents, (Les gens dans la pièce : rabbins, religieuses, pasteurs, papes et présidents), qui raconte ses nombreux voyages à l’étranger pour l’AJC, dans le cadre de son travail pour améliorer les relations judéo-chrétiennes, après la Shoah.
« Depuis plus de 50 ans, le rabbin James Rudin veille aux bonnes relations entre Catholiques et Juifs, et aux relations interreligieuses à titre général, avec une compétence, un dévouement et un succès qui forcent le respect », a déclaré le cardinal Sean O’Malley, archevêque de Boston, dans un communiqué.
« La portée de son œuvre ne cesse de se développer, à mesure que les générations successives s’appuient sur les fondations qu’il a établies. »
Dans ses mémoires, Rudin raconte comment, ayant grandi à Alexandria, en Virginie, parmi les baptistes du Sud, lui et ses camarades de classe catholiques avaient été invités à sortir de la salle de classe lors d’une lecture du Nouveau Testament.
Après avoir obtenu son diplôme de l’école rabbinique du Hebrew Union College, Rudin fait son service militaire au sein de l’armée de l’air, au Japon et en Corée, où il s’est lié d’amitié avec un prêtre catholique avec qui il s’est associé pour des programmes mêlant Catholiques et Juifs.
Il devient ensuite rabbin dans plusieurs synagogues du Midwest avant de rejoindre le Comité juif américain en 1968.
C’est alors qu’il est nommé directeur des affaires interreligieuses de l’AJJ, lui permettant de poursuivre son travail dans l’espace interreligieux judéo-catholique.
Rudin a fondé le Centre d’études catholiques-juives à l’Université Saint Leo, une université catholique de sciences humaines située dans l’ouest de la Floride, dont il est professeur invité et membre du conseil consultatif.
La cérémonie d’investiture donnée en son honneur aura lieu le 20 novembre sur le campus Saint Leo.
Le rabbin Eric J. Greenberg, directeur des relations avec les Nations Unies et des partenariats stratégiques pour le Centre Simon Wiesenthal, a soutenu la candidature de Rudin.
« Ce titre de chevalier montre avec éclat l’évolution positive des relations entre Catholiques et Juifs », explique Greenberg.
« Le rabbin Rudin mérite amplement cet honneur, d’une portée historique internationale. »