Un seder de Pessah réunit depuis 9 ans des rescapés de la Shoah à New York
En 2011, Ellen Grossman a marqué son anniversaire en aidant d'autres à fêter Pessah - une tradition depuis
OCEANSIDE, New York (JTA) — Il y a neuf ans, Ellen Grossman voulait faire quelque chose de spéciale pour son anniversaire.
« Je me suis dit que nous avions fait assez de fêtes et [reçu] assez de portefeuilles et de bijoux. Fais quelque chose de différent ! », s’est souvenue la résidente de Great Neck.
Elle a alors décidé d’organiser un seder de Pessah pour les survivants de la Shoah, qui sont nombreux à ne pas avoir où aller pendant la fête.
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C’était en 2001. Après le succès du premier seder, Grossman a décidé de réitérer l’opération.
Mercredi, 85 convives – des survivants de la Shoah, leurs conjoints et leurs soignants – se sont réunis pour le neuvième seder annuel, dans une salle éclairée au Barry and Florence Friedberg Jewish Community Center d’Oceanside, à Long Island, dans l’état de New York.
Grossman a organisé ce seder avec l’aide de l’UJA-Federation of New York. Cette année, elle a levé 7 000 dollars – plus que nécessaire pour couvrir les frais occasionnés par l’événement, et a recruté une trentaine d’amis pour faire le service. Un café casher du quartier, Bagel Boss, a fait don de la nourriture pour le seder, qui a eu lieu deux semaines avant le début officiel de la fête juive.
Pour de nombreux convives, ce seder est devenu une tradition.
« C’est très excitant », a déclaré Hedy Lebovitz, survivante de la Shoah de Pologne, qui vit désormais à Lawrence. « On peut voir des gens que l’on ne voit pas pendant l’année. »
Le cantor Ofer Barnoy, du Temple Beth Sholom à Roslyn, a orchestré un seder abrégé alors que les convives dégustaient matzah, haroset, oeufs et herbes amères. Le repas – du saumon, des pommes de terre rôties, des brocolis, haricots et carottes – était « très bon », selon Lebovitz, 87 ans, qui assure tout de même ne pas venir pour la nourriture.
« Je viens pour voir d’autres personnes », dit-elle. « Pour être ensemble, passer un après-midi avec d’autres survivants. Voilà l’idée. »
Tibor Horovitz, qui a, de bon cœur, entonné les bénédictions et chants, a déclaré que ce qu’il préférait, c’était « la tradition ». Mais s’il y a une tradition à laquelle il n’accroche pas, c’est le manque de sel dans la nourriture.
« Mon mari est très compliqué pour la nourriture », a expliqué sa femme Livia, après que Tibor s’est plaint plusieurs fois que la nourriture était fade.
Mais à part quelques plaintes, cet évènement fait vibrer le couple.
« Vingt-huit de mes proches sont morts à Auschwitz – mes grands-parents, mon arrière-grand-mère, ma tante, mes cousins », a raconté Livia. « Donc quand je vois tout ce monde, ça me fait quelque chose. »
Saul Itizovicz, qui n’a pas souhaité donner son âge, mais a dit avoir « dans les 90 ans », est également réconforté par la présence des autres.
« C’est chouette et sain d’être invité quelque part où oublier la solitude de la maison », a raconté Itizovicz, venu en compagnie de sa femme Malka.
« Parfois, parce que les enfants ne sont plus là, nous nous sentons un peu perdus, parce que nous devons attendre un coup de fil ici et là », a-t-il continué.
Pour Sarah Knecht, 81 ans, le seder était un moyen de célébrer Pessah sans avoir à s’inquiéter des préparatifs.
« J’ai toujours fêté à ma façon, avec ma famille, et maintenant, ça devient difficile de cuisiner tout ces gros repas. Donc je suis très reconnaissante d’avoir un endroit où passer un seder casher », a raconté Knechet, venue avec son mari Ted.
Pour d’autres convives, le seder offre une nouvelle perspective culturelle. Sharon Williams, qui travaille comme soignante pour Charlotte Schwimmer, vient depuis quatre ans. Williams, chrétienne d’origine jamaïcaine, a dit avoir appris qu’il existait des similarités entre judaïsme et christianisme. Cette année, elle a pu entonner les chants avec les autres convives.
« C’est excitant », a-t-elle dit. « C’est intéressant parce que l’on veut apprendre. Vous en apprenez tant et vous vous rendez compte que c’est pareil, dans votre culture. »
De son côté, Leibovitz qui avait l’habitude de venir avec son mari, aujourd’hui décédé, aime voir la joie sur le visage des convives.
« Tout le monde est ravi de venir », a-t-elle dit. « Ils sont ravis de se revoir, de cette atmosphère, de se retrouver. »
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