Un terroriste palestinien ayant tué 6 Juifs a été élu maire de Hébron
Tayseer Abu Shneineh dirigera la plus grande ville de Cisjordanie ; le Fatah ne gagne que peu de sièges, malgré le refus du Hamas de participer aux municipales
L’assassin de six Israéliens dans une attaque terroriste de 1980 et condamné, a été élu à la tête du conseil municipal de Hébron dimanche, à l’occasion des élections municipales des Palestiniens de Cisjordanie.
Tayseer Abu Sneineh a été choisi par le Fatah, le parti du président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, pour diriger la liste du parti à Hébron. Même si le parti n’a remporté que sept des quinze sièges de la plus grande ville de Cisjordanie, selon les résultats officiels, Abu Sneineh pourra diriger le conseil municipal.
Abu Sneineh est l’un des quatre terroristes palestiniens qui, le 2 mai 1980, ont attaqué un groupe d’Israéliens et de Juifs dans une allée de Hébron, tirant et jetant des grenades contre eux. L’attaque a tué les ressortissants américains Tzvi Glatt et Eli HaZeev, le Canadien Shmuel Marmelstein et les Israéliens Hanan Krauthammer, Gershon Klein et Yaakov Zimmerman. Vingt autres personnes avaient été blessées par l’attaque.
Les quatre terroristes ont tous été condamnés à des peines de perpétuité, mais ont été libérés dans le cadre d’échanges de prisonniers au cours de la décennie.
L’attaque a eu lieu le 2 mai 1980. Les élections de dimanche en Cisjordanie ont eu lieu exactement 37 ans après l’attentat selon le calendrier hébraïque, qui marquait le 17 Iyar.
Ayoub Kara, ministre du Likud, a dénoncé la victoire d’Abu Sneineh. Qu’un terroriste « soit élu maire de Hébron envoie un message clair des Palestiniens [pour] les attaques terroristes contre Israël », a-t-il écrit sur Twitter. Il a appelé le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, à annuler le résultat des élections.
Les habitants de l’implantation voisine de Kiryat Arba ont signalé avoir entendu des coups de feu pendant que les habitants de Hébron célébraient les résultats de l’élection.
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Cette élection a permis aux Palestiniens de voter pour la première fois depuis des années, après plus d’une décennie sans élections présidentielles ou législatives. Les élections municipales ont été vues comme un test pour le parti d’Abbas, en difficulté et teinté de népotisme.
Le Fatah est en tête dans la plupart des grandes villes de Cisjordanie, a indiqué dimanche la commission qui a supervisé les municipales de la veille, dont Gaza était exclue.
Selon les chiffres officiels rendus publics dimanche en fin de journée, le taux de participation atteint 53,4 %. « C’est quasiment le même que lors des municipales de 2012 », a relevé le chef de la commission électorale Hanna Nassir lors d’une conférence de presse à Ramallah.
La participation était toutefois bien plus basse dans les grandes villes que dans les localités environnantes. Le taux le plus faible a été enregistré à Naplouse, la grande ville du nord de la Cisjordanie, où moins de 21 % des inscrits ont voté. A Ramallah, il était inférieur à 40 %.
La liste du Fatah est en tête dans le nord à Jénine et à l’est à Jéricho, selon ces résultats, alors que plus de la moitié des 536 listes qui concouraient pour ces municipales n’étaient enregistrées sous l’étiquette d’aucun parti.
Le Hamas, grand rival terroriste du Fatah au pouvoir dans la bande de Gaza, ne présentait pas de candidat sous son étiquette et avait appelé à voter du bout des lèvres. Le Front populaire de libération de la Palestine (FPLP) avait appelé au boycott, refusant de participer à des élections alors que des centaines de détenus palestiniens mènent une grève de la faim dans les prisons israéliennes.
Aucun scrutin national ne s’est tenu en Cisjordanie et dans la bande de Gaza depuis les législatives de 2006. Abbas, dont le mandat a expiré en 2009, est toujours président faute d’accord pour une présidentielle et le parlement ne siège plus depuis 10 ans.
La non participation de la bande de Gaza, avec ses deux millions d’habitants, scelle un nouvel échec des efforts de réconciliation inter-palestiniens.