Une 2e université britannique coupe tous liens avec le syndicat des étudiants
Le leader étudiant de Newcastle affirme que les membres pensent que l’union nationale « ne représente plus leur point de vue, qu’elle n’a pas les bonnes priorités »

Le syndicat des étudiants de l’université de Newcastle en Grande-Bretagne a voté cette semaine pour couper les liens avec l’Union nationale des étudiants (NUS) après que le groupe de coordination a élu présidente une femme accusée d’antisémitisme.
Les deux tiers des étudiants de Newcastle se sont prononcés en faveur de la désaffiliation de la NUS lors du vote de mercredi, a rapporté le Britain’s Daily Telegraph, deux jours après que les étudiants de l’Université Lincoln ont décidé par 88 voix de se désaffilier. Selon The Telegraph, le vote fait du syndicat des étudiants de Newcastle une entité distincte de la NUS.
Ces deux décisions font suite à l’élection controversée de Malia Bouattia comme présidente de la NUS, première dirigeante musulmane noire du groupe.
Bouattia, une activiste du mouvement Boycott, Désinvestissement et Sanctions (BDS), a déjà plaidé en faveur de la violence palestinienne contre les Israéliens, et a refusé de condamner le groupe terroriste Etat islamique. Son élection le 21 avril a suscité des allégations d’antisémitisme et a généralisé la critique de la NUS.
Le Telegraph a cité Dominic Fearon, le président du syndicat des étudiants de Newcastle, en disant qu’ « il est clair que nos élèves sentent que la NUS ne représente plus leur point de vue, n’a pas les bonnes priorités et n’est pas efficace pour entreprendre le changement ».

Fearon a indiqué que Newcastle et Lincoln ne sont pas les seules universités à considérer la désaffiliation.
« Le mécontentement actuel parmi les étudiants à l’échelle nationale peut être mesuré par le nombre de syndicats qui envisagent la tenue de référendums sur leur affiliation », a-t-il dit. « Nous espérons que la NUS reconnaîtra ses lacunes et travaillera à devenir le syndicat national que les étudiants méritent et auquel ils peuvent s’identifier ».
Un communiqué publié sur le site de l’université de Lincoln a nié le fait que la nomination de Bouattia ou ses propos controversés ont été l’élément majeur de la décision d’organiser un référendum, affirmant plutôt que ses représentants étaient « déçus par la direction » prise par le syndicat.
« Le fait que ce soit un syndicat national et que ses représentants eux-mêmes ne travaillent pas dans l’unité leur fait se demander s’ils feront tout ce qui est bénéfique pour nos membres et non pas seulement des actions pour leur propre gain politique », disait la déclaration.
Selon la presse britannique, une série de décisions prises lors de la conférence nationale de l’union, à Brighton, le mois dernier, a incité les étudiants des universités de Durham, Edinburgh, Westminster, Aberystwyth, Manchester, York, Exeter, London South Bank, Oxford et Cambridge à considérer également de se désaffilier de la NUS par un vote référendaire sur les campus.
Si les universités continuent de rompre les liens avec la NUS, l’organisation pourrait perdre des centaines de milliers de livres en frais d’adhésion et ses recettes commerciales, projetant le syndicat étudiant national dans une crise de financement.
En 2011, Bouattia a écrit un article dans lequel elle décrit Birmingham comme « quelque chose ressemblant à un avant-poste sioniste dans l’enseignement supérieur britannique », et, dans un discours de 2014, elle a même suggéré aux militants étudiants britanniques de « suivre les ordres » de terroristes palestiniens.
A ce sujet, Bouattia a protesté que dans « les grands médias dirigés par les sionistes… la résistance est présentée comme un acte de terrorisme » et s’est plaint que c’était « devenu un discours accepté par un trop grand nombre ».
Elle a poursuivi en disant qu’il était « problématique » de voir les efforts visant à boycotter Israël comme une alternative à la « résistance » palestinienne et semblait encourager l’engagement avec des terroristes, évoquant la possibilité de « suivre les ordres » pour faire preuve de solidarité.
Dans la foulée de l’élection de Bouattia, quelque 57 leaders étudiants juifs ont signé une lettre ouverte à la présidente élue exprimant l’inquiétude qu’elle « crée un élément de méfiance à l’égard des étudiants juifs sur le campus ».
La NUS est une confédération de 600 syndicats d’étudiants au Royaume-Uni, ce qui représente plus de 95 % de tous les syndicats de l’enseignement supérieur britanniques. Elle prétend représenter sept millions d’étudiants britanniques.