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Une ancienne juge renonce à la présidence de la commission des permis

Sara Frish a déclaré que le bureau, secoué par l'enquête de corruption contre Netanyahu, est devenu "une balle dans l'arène politique"

La juge à la retraite Sara Frish à un meeting du parti travailliste le 4 juillet 2011. (Crédit : Kobi Gideon/Flash90)   
La juge à la retraite Sara Frish à un meeting du parti travailliste le 4 juillet 2011. (Crédit : Kobi Gideon/Flash90)   

L’ancienne juge Sara Frish, qui avait accepté l’offre du contrôleur de l’Etat Matanyahu Englman pour présider la commission des permis de son bureau, est revenue sur sa réponse. Cette commission est notamment chargée d’étudier la demande du Premier ministre Benjamin Netanyahu de faire financer ses frais juridiques par des fonds externes. La commission devrait le lui refuser une fois de plus.

Le retrait de Frish pourrait être lié aux accusations de népotisme et autres irrégularités de son passé, révélées dans un reportage de la Treizième chaîne la semaine dernière.

« J’ai accepté cette nomination en sachant que la commission agit sur la base de critères légaux et éthiques », a déclaré Frish, selon le site Ynet. « Après mûre réflexion, j’en suis arrivée à la conclusion que la commission est devenue une balle dans l’arène politique. Je n’y ai pas ma place. »

Selon la treizième chaîne, en 2004, Frish a nommé son gendre à la tête d’un projet au Shaarey Mishpat College à Hod Hasharon, qu’elle a partiellement fondé et qu’elle dirigeait à l’époque. Elle a été accusée par certains responsables de dilapider l’argent et de favoritisme. Frish avait démenti avec véhémence ces accusations.

Elle a également été rejetée de commissions publiques au sein des ministères des Transports et de l’Education à la fin des années 90 parce qu’elle échouait dans l’exercice de ses fonctions. Elle avait également démenti cela, et affirmé que ces rejets étaient dus à des divergences d’opinion avec Meir Sheetrit, alors ministre du Likud, qui l’avait limogée des deux ministères.

Matanyahu Englman lors d’une conférence de presse à la Knesset après sa nomination au poste de contrôleur de l’Etat, le 3 juin 2019 (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)

Trois membres de la commission des permis ont démissionné le 8 août à cause d’une dispute liée à la demande de la commission, selon laquelle le Premier ministre devait restituer les centaines de milliers de shekels versés par son cousin pour payer ses frais juridiques.

En juin, la commission a imposé à Netanyahu de restituer 300 000 dollars que Nathan Milikowsky, son cousin et homme d’affaires américain, a versés. Il s’agissait du troisième refus qu’essuyait Netanyahu dans sa demande d’aide au financement.

Ce panel est chargé de superviser les finances des fonctionnaires de l’État pour éviter tout risque de conflit d’intérêts. Il a expliqué son rejet de la demande de Netanyahu en avançant qu’il était inapproprié que des bienfaiteurs étrangers — le comité a également refusé que l’homme d’affaires Spencer Partridge finance les frais du chef du gouvernement — participent financièrement à la défense du Premier ministre pour une affaire judiciaire dans laquelle il est soupçonné d’avoir justement accepté des cadeaux de riches bienfaiteurs en Israël et à l’étranger, la fameuse Affaire 1 000.

Le travail du comité a désormais pratiquement pris fin avec la nomination d’un nouveau contrôleur de l’État, Matanyahu Englman, un candidat au poste soutenu par Netanyahu et élu par la Knesset il y a quelques mois.

La Treizième chaîne avait rapporté qu’une réunion avait eu lieu le mois dernier entre Englman et les membres du panel. Au cours de celle-ci, le contrôleur s’en est vivement pris à eux verbalement, qualifiant leur appel à Netanyahu de rendre l’argent à Milikowsky d’outrepassement de l’autorité du comité.

La démission de ces trois membres, le juge à la retraite Ezra Kama et les avocats Nurit Israeli et Avigdor Ravid, est principalement un acte de protestation, leur mandat de deux ans devant prendre fin à la fin du mois prochain.

Leurs remplaçants seront désignés par Englman.

Nathan Milikowsky en 2013, à San Francisco (Crédit : Drew Altizer Photography)

Le président du comité, le juge à la retraite Shalom Brenner, n’a pas quitté ses fonctions. Son mandat doit lui aussi prendre fin en septembre.

La saga Netanyahu a déjà provoqué le départ d’un ancien président du comité, l’ancien juge Oni Habash, nommé en 2012. Il a en effet quitté son poste en mars pour protester contre ce qu’il a qualifié de « pression politique » dont le comité faisait l’objet autour de la même question. Il a été remplacé par Brenner, qui était déjà membre de la commission.

Ce dernier conflit au sein du contrôle de l’État met en exergue ce que de nombreux observateurs et officiels de longue date du bureau qualifient de changement radical dans ses fonctions depuis l’arrivée d’Englman.

Le mois dernier, Haaretz rapportait qu’Englman comptait réduire les effectifs chargés d’enquêter sur les cas de corruption et se concentrer sur son rôle plus traditionnel et moins controversé de critique interne policé de la bureaucratie étatique.

Ces nouveaux projets comprennent la fermeture complète du département en question ainsi que l’introduction de commentaires positifs dans les rapports sur les organismes publics.

Englman, comptable de formation et ancien directeur éducatif du prestigieux Technion et responsable du Conseil de l’enseignement supérieur, a été intronisé le 1er juillet dernier. Il est le premier contrôleur de l’État depuis trois décennies à ne pas avoir été juge.

Sa nomination, validée par la Knesset en juin, avec le soutien de la coalition de Netanyahu, marque une rupture avec la direction de ses prédécesseurs Micha Lindenstrauss et Yosef Shapira, qui ont fait du poste un organe clé de surveillance de la corruption — s’attirant les louanges d’ONG, mais également les critiques de certains responsables politiques et officiels dénonçant l’extension du rôle du bureau.

Ce dernier, qui est également l’organe gouvernemental chargé d’étudier les plaintes de la population, sert sous l’égide de la Knesset et est habilité à examiner toutes les agences gouvernementales, même les plus secrètes. Du fait notamment du travail de Lindenstrauss, le bureau a considérablement développé son rôle de supervision, les rapports de ses centaines de magistrats et comptables ayant donné lieu à des changements de politique et administratifs.

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