Une élue HaYamin HaHadash veut un « Israël régi par la loi religieuse »
La députée Shuli Moalem-Refaeli a été filmée évoquant sa "bataille pour mettre la Torah au cœur de notre vie", les députés de l'opposition vilipendent le parti
Le parti créé récemment HaYamin HaHadash, se présentant comme une alliance de droite de Juifs religieux et laïcs, se trouve sous le feu des critiques depuis jeudi après les propos filmés de l’une de ses membres appelant à ce qu’Israël soit régie par la Torah.
« Faisant partie des gens vivant selon les préceptes de la Torah, je pense qu’il est de notre devoir de se battre pour que la Torah régisse chaque aspect de notre vie, » a déclaré la députée Shuli Moalem-Refaeli lors d’une conférence sur le droit civil juif.
« Et tout l’État d’Israël, si Dieu le veut, se dirigera vers ce respect de la Torah et de la halakha », (loi juive), a-t-elle ajouté.
L’enregistrement audio a été publié par la radio militaire, qui n’a pas précisé le contexte dans lequel les propos ont été tenus.
Des députés de l’opposition ont condamné ces remarques et houspillé le parti, fondé le mois dernier par le ministre de l’Éducation et la ministre de la Justice Ayelet Shaked, après leur départ du parti belliciste religieux HaBayit HaYehudi.
« Je ne suis pas choquée de voir que HaYamin HaHadash relève de la plus vieille droite possible – raciste, provocante et non-démocratique », a réagi Tamar Zandberg, la cheffe du parti de gauche Meretz.
« Ce n’est pas surprenant de constater que ceux qui ont tenté de détruire la démocratie et de rééduquer les enfants à l’école depuis des années persévèrent dans leur nouvelle formation », a-t-elle ajouté.
Le député Elazar Stern, religieux libéral membre du parti Yesh Atid, s’est également dit non-surpris de la déclaration de Moalem-Refaeli, déclarant qu’il « ne s’agissait pas d’un lapsus ou d’une phrase sortie de son contexte. »
Le parti a réagi : « HaYamin HaHadash a été fondé sur un vrai partenariat entre religieux et laïcs. La tradition juive appartient à tous, à toute la nation juive. La députée Shuli Moalem partage évidemment ce point de vue. »
Bennett et Shaked avaient annoncé à la fin du mois de décembre qu’ils quittaient la formation HaBayit HaYehudi pour créer « un véritable partenariat entre laïcs et religieux », disant que le parti fidèle au sionisme religieux avait perdu sa capacité à influencer le Premier ministre Benjamin Netanyahu et qu’il fallait une nouvelle plateforme de droite qui vienne défier le Premier ministre.
Le quotidien Israel Hayom a rapporté jeudi que Bennett avait expliqué dans des réunions privées que le nouveau parti tentait d’attirer les votes des électeurs actuels des partis centristes Yesh Atid et Hossen LeYisrael, dirigés respectivement par les laïcs Yair Lapid et Benny Gantz, plutôt que ceux des partis de droite.
« Un changement de paradigme s’opère. Ces dernières années, il n’y a jamais eu de transferts de vote d’un bloc à un autre, mais au sein des blocs seulement », aurait expliqué Bennette, en référence aux deux grands blocs électoraux israéliens – la droite, soutenant unanimement Benjamin Netanyahu, et le centre-gauche.
« Nous faisons l’inverse », aurait-il dit. « Nous pouvons récupérer la moitié des sièges prévus pour Gantz à la Knesset. Nous lui avons déjà pris deux sièges, ainsi qu’à Lapid, et nos sondages nous indiquent que la tendance pourrait se renforcer par la suite. »
Les déclarations telles que celles de Moalem-Refaeli risquent fort de ne pas attirer les électeurs qui soutiennent la liberté religieuse défendue par le parti de Lapid.
Parmi les candidats ayant rejoint le parti : la militante des droits des malentendants Shirley Pinto, qui sera la toute première personne sourde à briguer un siège à la Knesset, et la chroniqueuse de droite Caroline Glick, dont le ralliement a été annoncé la semaine dernière.
Bennett a déclaré la semaine dernière que la liste électorale en cours d’élaboration « renforcera le bloc de droite » et il a promis que d’autres candidats de haut-niveau cherchaient à la rejoindre – notant qu’il « y aura encore des surprises ».
Raoul Wootliff a contribué à cet article.