Une entreprise belge, accusée de contribuer à l’armement d’Israël, vandalisée
La direction d'OIP Land Systems, qui a porté plainte, réfute catégoriquement toute collaboration avec l'armée israélienne
Lundi, quelque 120 personnes se sont rassemblées devant l’entreprise OIP Land Systems à Tournai, ville située à l’ouest de la Belgique, près de la frontière française. Le groupe « Stop Arming Israel » a évoqué une action de « désobéissance civile de masse ». Leur objectif : dénoncer les entreprises soupçonnées, selon eux, de collaborer avec le complexe militaro-industriel israélien, dans un contexte de guerre menée contre les groupes terroristes de la bande de Gaza.
« Nous avons identifié sur le territoire belge dix entreprises qui ont eu des liens avec l’armement israélien, et qui risquent d’en avoir à nouveau. Ces sociétés, tant qu’elles ne sont pas contraintes d’y renoncer, continueront à participer à ce business macabre », assure le collectif dans un communiqué.
La cible en question, OIP Land Systems, est une filiale de OIP Sensor Systems, elle-même propriété depuis 2003 du groupe israélien Elbit Systems, l’un des principaux fournisseurs de matériel militaire à l’armée israélienne. Pour les militants, cette filiation justifie l’action menée.
Mais Freddy Versluys, directeur de l’entreprise tournaisienne, rejette fermement toute accusation de collaboration avec Israël : « Nous ne vendons rien à Israël. Les manifestants sont entrés illégalement dans nos locaux, ont vandalisé du matériel informatique et endommagé des véhicules destinés à être livrés à l’Ukraine. Le préjudice est estimé à au moins un million d’euros, avec un mois de retard sur nos livraisons. »
Une plainte a été déposée.
Les forces de l’ordre ont procédé à l’évacuation des lieux dans le calme, mais l’affaire continue d’alimenter un débat sensible en Belgique, où plusieurs ONG et partis politiques appellent à un embargo sur les exportations d’armes vers Israël.