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Une expo sur la Syrie pour empêcher la destruction du patrimoine culturel

"Syrie, splendeur et drame", une exposition iconoclaste présentée à Rome pour sensibiliser l'opinion

Vue sur Damas, la capitale syrienne, en avril 2011 (Crédit : CC BY anjči/Wikimedia Commons)
Vue sur Damas, la capitale syrienne, en avril 2011 (Crédit : CC BY anjči/Wikimedia Commons)

Le bazar d’Alep incendié, un minaret de la Mosquée des Omeyyades abattu : « Syrie, splendeur et drame » est une exposition coup de poing, présentée à Rome jusqu’à fin août pour sensibiliser l’opinion italienne et internationale au risque d’une disparition du patrimoine culturel du pays.

Pas de foisonnement d’œuvres plus spectaculaires les unes que les autres. L’exposition organisée par la surintendance au patrimoine artistique, l’ex-maire de Rome Francesco Rutelli et l’archéologue Paolo Matthiae, découvreur de la cité d’Ebla (en 1964) se concentre sur une vingtaine de pièces venant de collections romaines.

On y trouve des copies des fameuses tablettes d’argile d’Ebla (datant de 2400/2300 avant JC) témoignage de l’invention du premier alphabet, le moule d’une partie de la colonne de Trajan -le forum et les marchés ayant été bâtis par l’architecte syrien Apollodore- ou des bustes de Syriens, membres de familles impériales romaines.

« Nombre de papes et empereurs de Rome étaient syriens, cela montre l’universalité de cette culture vieille de 5.000 ans, l’alphabet a été créé en Syrie. C’est la responsabilité du monde de préserver une chose qui appartient au monde entier », a expliqué à l’AFP M. Rutelli, également ancien ministre de la Culture.

Selon lui, « bien sûr qu’il y a la question humanitaire, les 150.000 morts et les millions de réfugiés mais la tragédie du patrimoine syrien ne peut pas être oubliée ».

Une salle frappe particulièrement le visiteur, celle des destructions récentes dans les villes d’Homs et Alep notamment.

Dans un montage serré, rythmé par une émouvante colonne sonore d’Ennio Morricone, on voit la Syrie en période de paix puis tout à coup, une bombe, des cris, des tirs d’artillerie. Une petite fille chante gaiement. Deux minutes plus tard elle disparaît dans le fracas d’obus de mortier. D’autres images montrent des minarets abattus, des soldats envahissant un site archéologique.

« Nous voulons sensibiliser l’opinion italienne, européenne et mondiale au grave danger que court le patrimoine culturel syrien avec la guerre civile en cours », a détaillé à l’AFP l’archéologue Matthiae, en disant avoir eu des contacts et avoir « bon espoir » que l’initiative de Rome fera des émules, en particulier à Paris et Berlin.

Le patrimoine de la Syrie est « l’un des plus importants au monde, au même titre que ceux de l’Egypte et de l’Irak », avec plus de 10.000 monuments, sites et musées, a souligné M. Matthiae en relevant que l’objectif de l’exposition et de la campagne de sensibilisation qu’il a lancée en février dernier avec le sénateur Rutelli est « d’éviter des destructions » aussi graves que celles des Bouddhas géants de Bamiyan en Afghanistan en mars 2001 ou le pillage du musée archéologique de Bagdad en avril 2003.

« Nous Européens étions convaincus que nous n’aurions plus jamais vu des (destructions massives de monuments comme à, ndlr) Dresde, Monte Cassino ou Conventry mais les printemps arabes nous ont démontré le contraire », a déploré l’archéologue, professeur à la prestigieuse université Sapienza de Rome.

Selon MM. Rutelli et Matthiae, à côté de l’Unesco déjà engagée avec un budget de 2,5 millions d’euros, la communauté internationale doit se mobiliser pour empêcher l’utilisation des sites par les forces armées, payer des gardiens pour les surveiller, empêcher les fouilles clandestines, les pillages et le trafic d’oeuvres antiques.

Il faut aussi « projeter l’avenir », a souligné M. Rutelli: « tous ces gens qui quittent la Syrie, quand ils vont revenir, leur espoir sera confié à la culture, au tourisme, ils ne pourront pas vivre sans leur patrimoine ».

Mais pour le moment, la réponse des responsables politiques est très timide: « l’Union européenne a eu de bonnes paroles, a montré de la compréhension mais les gouvernements sont divisés et n’ont pas de stratégie unique vis-à-vis de la Syrie et de son patrimoine culturel », a déploré M. Rutelli.

Pour sensibiliser encore plus les opinions publiques, un prix (de 10 000 euros) appelé Cultural Heritage Rescue Prize sera décerné le 25 octobre à Venise par un jury international pour distinguer « un courageux qui s’est battu pour sauver le patrimoine culturel syrien », ont annoncé MM. Rutelli et Matthiae.

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