Une fuite d’une canalisation de l’usine Dead Sea Works pollue le secteur environnant
L'Autorité de la nature et des parcs a expliqué que l'écoulement en cause avait entraîné une salinisation du sol, faisant mourir des végétaux ; des réparations sont en cours
Une fuite provenant d’un canal d’approvisionnement de l’usine Dead Sea Works dans le Nahal Tzeelim, dans le sud du pays, semble avoir entraîné des dégâts dans l’écosystème environnant, a fait savoir dimanche l’Autorité israélienne de la nature et des parcs.
L’Autorité a déclaré que des végétaux avaient été retrouvés morts et que certains d’entre eux appartenaient à des espèces protégées.
Les enquêteurs sont arrivés sur les lieux et ont découvert des fuites à l’est du canal d’approvisionnement, ce qui a entraîné une salinisation du sol.
Il n’y aurait pas, par ailleurs, de signe d’érosion du sol.
Toutefois, l’Autorité a fait remarquer que le secteur était peuplé d’espèces animales sauvages – daims, lapins, hyènes, renards, rongeurs – ce qui signifie que la faune pourrait potentiellement souffrir d’un manque d’alimentation et d’un manque d’ombre suite aux dommages essuyés par la flore. Elle n’a pas précisé si les animaux avaient d’ores et déjà souffert des conséquences de l’écoulement.
Elle a noté que le débit de l’eau était faible à la source de la fuite et qu’il devenait plus important en aval. Du liquide issu de l’écoulement a été collecté à un endroit précis.
Des drones ont été utilisés pour cartographier le secteur et pour tenter d’évaluer l’étendue des dégâts, ainsi que pour examiner la possibilité d’une propagation plus importante de la pollution. L’écoulement ne poserait pas de danger à la réserve naturelle plus largement, au moins dans l’immédiat.
Dead Sea Works appartient à Israel Chemicals Ltd (ICL) qui a annoncé avoir signalé la fuite, samedi, et lancé une opération visant à la réparer.
« Lorsque la fuite a été remarquée et localisée, elle a été signalée aux autorités conformément aux procédures et son origine fait actuellement l’objet d’une enquête. La compagnie œuvre à apporter une réponse rapide à cette infiltration d’eau de mer et elle a traité immédiatement le problème », a indiqué l’ICL dans un communiqué.
L’ICL est aussi la compagnie parente d’ICL Rotem (anciennement Rotem Amfert Negev Ltd), qui avait été à l’origine de l’une des pires catastrophes environnementales de l’histoire d’Israël quand, le 23 juin 2017, le mur d’un bassin d’évaporation s’était effondré, envoyant entre 100 000 et 250 000 mètres-cubes ou plus d’eaux usées hautement toxiques dans la rivière Ashalim, qui se trouve au sud-ouest de la mer Morte.
Le ministère de la Protection environnementale est en contact avec l’Autorité de la nature et des parcs, ainsi qu’avec des groupes de défense de l’environnement de la région, et il contrôle actuellement les opérations d’ICL tout en tentant de trouver le moyen de stopper la fuite le plus vite possible de manière à réduire au maximum les dégâts.
La mer Morte recule d’environ 1,2 mètre par an. Le fleuve Jourdain qui, dans l’histoire, a toujours été la principale source d’eau de la mer Morte, est détourné à des fins d’agriculture et autres par Israël, la Jordanie et la Syrie, des pays dont la population est croissante.
Et malgré cela, Dead Sea Works a l’autorisation de pomper d’importantes quantités d’eau dans le lac.
L’ICL est contrôlée par Israel Corporation de la famille Ofer, la plus importante compagnie holding d’Israël. L’usine fabrique des fertilisants, des métaux et autres produits chimiques à partir du bromure, du phosphate, du magnésium et de la potasse extraits dans la mer Morte ou ailleurs dans le désert du Néguev.