Une imprimante 3D pour steaks vegans et frites israéliens ?
Jet Eat affirme avoir pu répliquer la consistance de la viande en utilisant des ingrédients à base de plantes ; la start-up espère voir le produit sur le marché d’ici 2020
Une start-up israélienne espère bouleverser le marché de la nourriture végan en développant une technologie d’imprimante 3D qui permettra de produire des substituts à la viande en utilisant des ingrédients à base de plantes. L’entreprise explique que le produit final se rapproche beaucoup de l’expérience de consommation de la viande naturelle. Son fondateur a déclaré qu’il a « répliqué… la matrice complexe qu’est la viande ».
Jet Eat, qui a été fondée au début 2018 par Eshchar Ben Shitrit, vise à lancer son produit sur le marché d’ici 2020.
Selon le site israélien spécialisé dans les technologies NoCamels, Ben Shitrit était un grand amateur de viande avant de se lancer dans l’idée de créer un subtitut à la viande en utilisant des ingrédients naturels, bons pour la santé, sans pour autant négliger le goût ou la consistance.
« La viande se caractérise par quatre composants : le muscle, le gras qui s’y trouve, la myoglobine et un tissu connectif, a expliqué Shitrit. Nous avons répliqué, à l’aide de notre imprimante 3D et de formules précises, la matrice complexe qu’est la viande ».

« Israël est le berceau de l’innovation en matière d’impression 3D et d’impression digitale. Le pays est véritablement expert pour utiliser cette technologie afin de répondre à des problèmes posés sur le marché conventionnel, a déclaré Ben Shitrit à NoCamels. De nos jours, l’impression digitale est utilisée dans des domaines variés allant des organes aux soins dentaires, et je pense que, dans un monde toujours plus numérique, ce principe peut aussi s’appliquer à la nourriture ».
Basée à Ness Ziona, Jet Eat emploie actuellement cinq personnes et a déjà levé des fonds auprès de proches et d’amis. La start-up travaille maintenant à lever des fonds d’investisseurs professionnels.

Jet Eat développe son produit en collaboration avec l’Institut de Technologie Technion Israël. La jeune entreprise utilise les laboratoires de l’institution pour mener ses expériences, a expliqué NoCamels.
Plus tôt cette année, la start-up avait déjà participé à un programme d’accélérateur de quatre mois lancé par l’Institut européen de l’Innovation et de la Technoogie (EIT) et le Réseau d’accélérateur agro-alimentaire au Technion. Le projet a été sélectionné en finale pour s’opposer à d’autres projets dans le Sommet de Financement alimentaire du programme. Il va éventuellement pouvoir remporter un prix de 59 000 euros, selon NoCamels. Les vainqueurs de la compétition seront annoncés à Paris la semaine prochaine.
Israël, et particulièrement Tel Aviv, a vu une augmentation significative du nombre de personnes qui suivent un régime végan. Il ne fait donc aucun doute que les produits de substitutions de la viande à base de plante rencontreront du succès chez de nombreux membres de la communauté.
L’année dernière, des chercheurs de l’Entreprise de Développement et de recherche Yissum, l’entreprise de transfert de technologie à l’Université hébraïque de Jérusalem, ont déclaré avoir créé une technologie d’impression 3D qui permettra de produire des repas nutritifs pour manger à la maison, aux restaurants, dans les institutions en utilisant de la nano-cellulose, une fibre naturelle, comestible et sans calories. Pour l’instant, ils ont pu imprimer de la pâte, mais pas un repas complet.