Une journaliste égyptienne travaillant à Hollywood accusée d’antisémitisme
L'organisation CAMERA a révélé et traduit des propos antisémites écrits en arabe par Howaida Hamdy, membre de la Hollywood Foreign Press Association, qui vote aux Golden Globes
Après avoir révélé plus tôt cette année d’anciens messages antisémites et anti-Israël de journalistes arabophones de la chaine France 24, l’organisation américaine pro-israélienne CAMERA (Committee for Accuracy in Middle East Reporting in America) a alerté sur des propos et messages d’une journaliste égyptienne spécialisée sur le cinéma et travaillant à Los Angeles.
Howaida Hamdy, membre de la Hollywood Foreign Press Association, organisation regroupant des journalistes spécialisés dans le cinéma américain mais dépendant de publications étrangères aux États-Unis, bénéficie depuis 2021 d’un droit de vote aux Golden Globes (ce pour quoi elle est payée 75 000 $ par an). Elle est actuellement rédactrice en chef adjointe d’Al-Akhbar, le plus grand journal d’information égyptien, où elle travaille pour la rubrique cinéma. Elle travaille aussi pour le journal londonien Al-Arab et pour la plateforme Raseef 22. Elle a « reçu des prix de plusieurs organisations de journalisme et festivals de cinéma, le dernier étant celui du 69e Festival annuel du film du Centre catholique pour le cinéma égyptien, en juin 2021 », indique le site des Golden Globes.
CAMERA a rapporté ce mois-ci qu’elle avait écrit sur les réseaux sociaux que « Hollywood était le bastion des sionistes » et qu’elle avait posté d’autres commentaires anti-Israël et antisémites dans le cadre de son travail.
La direction des Golden Globes a depuis ouvert une enquête à son sujet, suite à l’alerte de CAMERA, selon le média The Wrap.
Tamar Sternthal, directrice du bureau israélien de CAMERA, a déclaré que Hamdy « avait soutenu le ciblage de civils israéliens dans une critique de film de mars 2022 qu’elle a écrite en arabe pour son public local ».
Dans cette critique du film palestinien « Le Piège de Huda », Hamdy a déclaré que le réalisateur Hany Abu-Assad (qui s’identifie comme Palestinien-Néerlandais) était hostile à la résistance palestinienne et avait ce qu’elle a considéré comme des préjugés occidentaux. Elle affirmait ainsi que le cinéaste « n’avait pas réalisé la différence entre un terroriste et un guerrier qui se sacrifie ». Selon une traduction de CAMERA, elle a écrit en arabe que le réalisateur de « Paradise Now » (2005) « ne réalise pas la différence entre la résistance et l’occupation, la patrie et l’ennemi… Une fois de plus, il courtise l’Occident, tordant astucieusement le cou à la vérité… »
En revanche, elle avait supprimé toute mention de ce genre dans sa critique du film en anglais pour le site des Golden Globes.
Dans un autre tweet, Hamdy a affirmé que « derrière chaque attaque terroriste islamiste, il y a un projet américano-sioniste. Eliminer les islamistes ne va pas éliminer le terrorisme. Les islamistes ne sont qu’un outil ».
En 2013, elle a aussi tweeté en arabe : « Hollywood est de toute façon le bastion des sionistes, avec la plupart des films orientés [dans la direction sioniste] et biaisés. »
Dans un autre message de 2013, elle a critiqué ainsi le film « World War Z » : « Ce qui est important, c’est que cette fois, le film présente Israël et ses citoyens comme l’incarnation de la noblesse, de l’humanisme et du sacrifice – une chose répugnante. »
Les deux tweets ont été supprimés après la publication de l’article de CAMERA.
Un autre critique membre de la Hollywood Foreign Press Association, Husam Asi, d’origine palestinienne, a lui aussi exprimé des positions anti-Israël par le passé, a rapporté CAMERA.